💊 Des psychotropes, un nid douillet et des comportements qui nous font “vraiment” du bien
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Cette semaine, on commence avec un sujet qui fâche : la crise de la psychiatrie en France.. mais promis, la suite vous redonnera le sourire (et des solutions). Bonne lecture 😊
QUOI DE NEUF ?
🎒 Jeunesse
Trop de psychotropes chez les enfants ?
Vous n’avez pas pu passer à coté de ce sujet dans les médias, depuis la publication début mars du rapport sur la souffrance psychique des enfants et les moyens dont nous disposons pour y remédier par le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge HCFEA . Ce dernier s'alarme du nombre de prescriptions croissant d'antidépresseurs, d’anxiolytiques et d'antipsychotiques chez les plus jeunes, en réponse au manque d'alternatives thérapeutiques disponibles. En réaction, plusieurs professionnels de santé se disaient, à juste titre, inquiets des risques d'une “diabolisation” de ces médicaments.
Cette augmentation des prescriptions n’étant pas obligatoirement un problème en soi, elle représente surtout la partie émergée de l’iceberg concernant la crise que traverse la pédopsychiatrie (et la psychiatrie de manière générale) depuis de nombreuses années, que de nombreux soignants et collectifs signalent en vain. 🔗 Lien ici.
Le ministre de la santé et de la prévention, François BRAUN , a fait part début mars de cinq priorités “visant à lever les freins qui ralentissent certaines actions de la feuille de route “Santé mentale et psychiatrie”. Au premier rang de ces actions : le renforcement de la promotion du bien-être mental, de la prévention et du dépistage précoce de la souffrance psychique, particulièrement chez les enfants et les jeunes”. Une feuille de route loin d’avoir été respectée et n’ayant débouché sur aucun changement selon le Dr. Jean-Pierre Salvarelli, vice-président du syndicat des psychiatres des hôpitaux et vice-président de la conférence des psychiatres de CME. 🔗 Retrouvez son témoignage ici.
Quelles solutions ? Toujours plus facile à dire qu’à faire 😇 mais le virage de la prévention et de la promotion en santé mentale peine à être pris pour le moment, nous gardons une vision centrée sur les soins alors que de nombreuses initiatives probantes existent, notamment pour les jeunes : soyons plus audacieux.
Que faire en attendant ? Les hôpitaux et structures publiques manquent de moyens financiers et humains (le nerf de la guerre?) pour absorber les flux croissants de patients. Les politiques de recrutement avec nivellement par le bas freinent également personnel médical et paramédical à s’engager dans le public : peut être faudrait-il profondément repenser l’attractivité de ces structures, à l’image de ce que Dr. Martial Jardel a réussi à créer pour son projet médecins-solidaires ?
🦠 Santé publique
Et si la pandémie avait eu peu d’impact sur notre santé mentale ?
Des chercheurs Canadiens et anglais ont récemment publié une méta-analyse pour comparer les symptômes d'anxiété et de dépression et la santé mentale globale de la population générale avant et après le début de la pandémie COVID-19 :
Le risque élevé de biais et l’hétérogénéité des études incitent à la prudence dans l'interprétation des résultats. Selon les chercheurs, la pandémie a indéniablement bouleversé le quotidien de nombreuses personnes qui ont terriblement lutté, d'autres ont maintenu une vie assez stable, et certains ont même vu leur situation s’améliorer : moins de trajets, plus de temps passé en famille, etc. En somme, la santé mentale n'est pas uniquement le fruit de l'adversité ! 🔗 Lien ici.
🤯 Neurologie
Stress et troubles cognitifs.
Selon une récente étude de cohorte publiée dans le JAMA , les personnes âgées ayant des niveaux de stress élevés avaient près de 40 % de risque supplémentaire de souffrir de troubles cognitifs par rapport à celles n’étant pas stressées. Les individus stressés avaient également des taux plus élevés de diabète, d'hypertension et d'autres facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. Néanmoins, même en prenant en compte ces facteurs de risque, le stress restait un prédicteur indépendant de troubles cognitifs, et pourrait donc en être un facteur de risque potentiellement modifiable. Les chercheurs recommandent aux médecins, en particulier les généralistes, de dépister le stress chez les patients âgés ou présentant des troubles cognitifs en routine. 🔗 Lien ici.
LIENS UTILES
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COTÉ START-UP
ET À PART ÇA ?!
📚 Que lire (ou regarder) ?
La journée de la santé mentale positive a eu lieu mercredi dernier ! A cette occasion, j’ai eu la chance d’animer un webinaire pour parler des comportements qui nous font “vraiment” du bien avec Arnaud Goulliart et Andrea Pereira, PhD , responsable scientifique de l’association genevoise de promotion de la santé mentale minds ge :
Ce webinaire organisé par Unis-Cité et la Fondation ARHM (Action Recherche Handicap et Santé Mentale) était l’occasion de présenter ce que les dernières recherches scientifiques disent de ces comportements en détaillant leur niveau de preuve, et de partager des retours d’expérience enrichissants avec le public.
☝Une ressource en accès libre à conserver précieusement : le rapport complet sur les comportements promoteurs d’une bonne santé mentale édité par Minds. 🔗 Lien ici.
A mardi prochain !
Thomas
C’est tout pour cette semaine, j'espère que ce nouveau numéro vous a plu. Si vous aimez cette newsletter, n'hésitez pas à la partager autour de vous, et demandez à vos meilleurs amis de s'abonner ❤️ et pour retrouver l’ensemble des articles, c’est par ici.
J’écris les posts LinkedIn des leader·euse·s d'opinion en santé mentale | +450 posts rédigés | +16M vues générées | Ghostwriter | Ex-addict à la cocaïne & Podcaster @Sortir de l'addiction (+150k écoutes)
1 ans(1) Pourquoi (en tant que pro de la santé / santé mentale) ne pas commencer par prendre en compte les antécédents traumatiques des patients avant de prescrire des médicaments ? Je me suis vu prescrire de la Rilatine à l'âge de 10 ans suite à un diagnostic de TDAH avec hyperactivité. Avec le recul, je peux dire qu'une grande partie de mon état de l'époque était directement corrélée au stress de l'environnement familial. Puis ensuite ce sont des anxiolytiques qui m'ont été prescrits par mon médecin de famille car j'exprimais des problèmes d'anxiété et d'insomnie à l'âge de 17 ans. Dans les deux cas, l'automatisme était de traiter les symptômes à l'aide de molécules. Jamais la question de la cause / influences environnementales de mes symptômes ne m'a été posée. Jamais non plus un de ces professionnels n'a relevé les violences subies à la maison.