💊 Des psychotropes, un nid douillet et des comportements qui nous font “vraiment” du bien

💊 Des psychotropes, un nid douillet et des comportements qui nous font “vraiment” du bien

🎯 Bienvenue sur Mental Weekly, votre newsletter hebdomadaire sur l’actualité en santé mentale. Pour cette 34ème édition, on a dépassé la barres des 1900 lecteurs et lectrices, Merci à vous !

Cette semaine, on commence avec un sujet qui fâche : la crise de la psychiatrie en France.. mais promis, la suite vous redonnera le sourire (et des solutions). Bonne lecture 😊


QUOI DE NEUF ?

🎒 Jeunesse

Trop de psychotropes chez les enfants ?

Vous n’avez pas pu passer à coté de ce sujet dans les médias, depuis la publication début mars du rapport sur la souffrance psychique des enfants et les moyens dont nous disposons pour y remédier par le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge HCFEA . Ce dernier s'alarme du nombre de prescriptions croissant d'antidépresseurs, d’anxiolytiques et d'antipsychotiques chez les plus jeunes, en réponse au manque d'alternatives thérapeutiques disponibles. En réaction, plusieurs professionnels de santé se disaient, à juste titre, inquiets des risques d'une “diabolisation” de ces médicaments.

Cette augmentation des prescriptions n’étant pas obligatoirement un problème en soi, elle représente surtout la partie émergée de l’iceberg concernant la crise que traverse la pédopsychiatrie (et la psychiatrie de manière générale) depuis de nombreuses années, que de nombreux soignants et collectifs signalent en vain. 🔗 Lien ici.

Le ministre de la santé et de la prévention, François BRAUN , a fait part début mars de cinq priorités “visant à lever les freins qui ralentissent certaines actions de la feuille de route “Santé mentale et psychiatrie”. Au premier rang de ces actions : le renforcement de la promotion du bien-être mental, de la prévention et du dépistage précoce de la souffrance psychique, particulièrement chez les enfants et les jeunes”. Une feuille de route loin d’avoir été respectée et n’ayant débouché sur aucun changement selon le Dr. Jean-Pierre Salvarelli, vice-président du syndicat des psychiatres des hôpitaux et vice-président de la conférence des psychiatres de CME. 🔗 Retrouvez son témoignage ici.

Quelles solutions ? Toujours plus facile à dire qu’à faire 😇 mais le virage de la prévention et de la promotion en santé mentale peine à être pris pour le moment, nous gardons une vision centrée sur les soins alors que de nombreuses initiatives probantes existent, notamment pour les jeunes : soyons plus audacieux.

Que faire en attendant ? Les hôpitaux et structures publiques manquent de moyens financiers et humains (le nerf de la guerre?) pour absorber les flux croissants de patients. Les politiques de recrutement avec nivellement par le bas freinent également personnel médical et paramédical à s’engager dans le public : peut être faudrait-il profondément repenser l’attractivité de ces structures, à l’image de ce que Dr. Martial Jardel a réussi à créer pour son projet médecins-solidaires ?


🦠 Santé publique

Et si la pandémie avait eu peu d’impact sur notre santé mentale ?

Des chercheurs Canadiens et anglais ont récemment publié une méta-analyse pour comparer les symptômes d'anxiété et de dépression et la santé mentale globale de la population générale avant et après le début de la pandémie COVID-19 :

  • Parmi la population générale, il n'y a pas eu de changements significatifs en termes de santé mentale générale et d'anxiété, même si les symptômes de dépression se sont légèrement aggravés.
  • Néanmoins, pour certaines catégories de la population, dont les femmes, les étudiants, les personnes âgées, les minorités sexuelles ou de genre, des changements plus importants ont pu être observés.

Le risque élevé de biais et l’hétérogénéité des études incitent à la prudence dans l'interprétation des résultats. Selon les chercheurs, la pandémie a indéniablement bouleversé le quotidien de nombreuses personnes qui ont terriblement lutté, d'autres ont maintenu une vie assez stable, et certains ont même vu leur situation s’améliorer : moins de trajets, plus de temps passé en famille, etc. En somme, la santé mentale n'est pas uniquement le fruit de l'adversité ! 🔗 Lien ici.


🤯 Neurologie

Stress et troubles cognitifs.

Selon une récente étude de cohorte publiée dans le JAMA , les personnes âgées ayant des niveaux de stress élevés avaient près de 40 % de risque supplémentaire de souffrir de troubles cognitifs par rapport à celles n’étant pas stressées. Les individus stressés avaient également des taux plus élevés de diabète, d'hypertension et d'autres facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. Néanmoins, même en prenant en compte ces facteurs de risque, le stress restait un prédicteur indépendant de troubles cognitifs, et pourrait donc en être un facteur de risque potentiellement modifiable. Les chercheurs recommandent aux médecins, en particulier les généralistes, de dépister le stress chez les patients âgés ou présentant des troubles cognitifs en routine. 🔗 Lien ici.



LIENS UTILES

  • 🛌 Nos chambres ne sont plus des nids douillets où bien dormir. C’est le constat d’une petite étude australienne : Devenues des espaces multifonctionnels pour le travail, le divertissement et l'exercice, y dormir correctement étaient compliqué pour 50% des participants interrogés. Jetez un œil à cette animation de l’ INSV Institut National du Sommeil et de la Vigilance si vous désirez mettre en place un environnement sain et agréable pour bien dormir 😉


  • 🎭 Déterminer un style d'attachement est long et prends du temps. Je vous recommande ce petit reportage sur ARTE si cette question vous intéresse, notamment le début qui vous apportera rapidement un bon éclairage. Si vous voulez aller plus loin, nous vous parlions déjà des idées reçues à ce sujet en décembre dernier dans Mental Weekly.



COTÉ START-UP

  • 🤝 Intellect noue un partenariat avec IHH Healthcare, le plus grand groupe de santé privé d'Asie. La start-up Singapourienne pourrait désormais délivrer ses services de coaching / thérapie / psychiatrie à distance aux patients et au personnel de l’ IHH Healthcare . 🔗 Lien ici.


  • 🧠 Cerebral accusé d’avoir partagé des millions de données patients avec des annonceurs. Evaluations clinique, traitement, noms, numéros de téléphone, âge, etc. Plus de 3,1Ms de patients ont été concernés par cette vente de données en temps réel depuis 2019. 🔗 Lien ici.


  • ⚡ Lancement de Hopper Health , une plateforme de soins par et pour les personnes neuro-divergentes. Les adultes souffrant par exemple de TDAH, ou de trouble DYS pourront y retrouver des professionnels de santé formés spécifiquement à ces pathologies. 🔗 Lien ici.


  • 🤗 HelloSelf lève £16.6Ms en série B pour sa plateforme de thérapie en ligne. L’entreprise londonienne propose un Matching patients/thérapeutes par IA et propose des suivis structurés. Elle compte utiliser ces fonds pour élargir son équipe et recruter davantage de professionnels de santé. 🔗 Lien ici.


  • 🍄 Field Trip Health (Now Stella Center) forcé de fermer 5 de ses cliniques “psychédéliques” aux USA d’ici mi-avril. Ceci dans le but de réduire ses dépenses et de préserver son capital. L'industrie des psychédéliques et des thérapies assistées par kétamine est actuellement en souffrance, bientôt la fin d’une bulle comme annoncé depuis plusieurs mois ? 🔗 Lien ici et ici.



ET À PART ÇA ?!

📚 Que lire (ou regarder) ?

La journée de la santé mentale positive a eu lieu mercredi dernier ! A cette occasion, j’ai eu la chance d’animer un webinaire pour parler des comportements qui nous font “vraiment” du bien avec Arnaud Goulliart et Andrea Pereira, PhD , responsable scientifique de l’association genevoise de promotion de la santé mentale minds ge :

  • Le Self Care : exercices physiques, sommeil, respiration, s’exposer à la lumière du jour, etc.
  • La recherche d’aide : via des sources formelles à informelles, Self-help, etc.
  • Le soutien social à autrui : bénévolat, dons, etc.

Ce webinaire organisé par Unis-Cité et la Fondation ARHM (Action Recherche Handicap et Santé Mentale) était l’occasion de présenter ce que les dernières recherches scientifiques disent de ces comportements en détaillant leur niveau de preuve, et de partager des retours d’expérience enrichissants avec le public.


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Une ressource en accès libre à conserver précieusement : le rapport complet sur les comportements promoteurs d’une bonne santé mentale édité par Minds. 🔗 Lien ici.


A mardi prochain !

Thomas


C’est tout pour cette semaine, j'espère que ce nouveau numéro vous a plu. Si vous aimez cette newsletter, n'hésitez pas à la partager autour de vous, et demandez à vos meilleurs amis de s'abonner ❤️ et pour retrouver l’ensemble des articles, c’est par ici.


Gabriel Raskinet 🧠

J’écris les posts LinkedIn des leader·euse·s d'opinion en santé mentale | +450 posts rédigés | +16M vues générées | Ghostwriter | Ex-addict à la cocaïne & Podcaster @Sortir de l'addiction (+150k écoutes)

1 ans

(1) Pourquoi (en tant que pro de la santé / santé mentale) ne pas commencer par prendre en compte les antécédents traumatiques des patients avant de prescrire des médicaments ? Je me suis vu prescrire de la Rilatine à l'âge de 10 ans suite à un diagnostic de TDAH avec hyperactivité. Avec le recul, je peux dire qu'une grande partie de mon état de l'époque était directement corrélée au stress de l'environnement familial. Puis ensuite ce sont des anxiolytiques qui m'ont été prescrits par mon médecin de famille car j'exprimais des problèmes d'anxiété et d'insomnie à l'âge de 17 ans. Dans les deux cas, l'automatisme était de traiter les symptômes à l'aide de molécules. Jamais la question de la cause / influences environnementales de mes symptômes ne m'a été posée. Jamais non plus un de ces professionnels n'a relevé les violences subies à la maison.

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