Dingo dossiers
Le Dr. John D. Gartner, professeur de psychiatrie à l’université John Hopkins, était à ce point convaincu que Donald Trump est mentalement inapte qu’il réclamait dès 2017 l’application de l’article 3 de l’amendement 25 de la Constitution américaine, prévoyant le remplacement du président en cas d’incapacité à exercer sa fonction.
On ne sait pas encore très bien aujourd’hui si, en matière d’impeachment, les ennuis judiciaires seront plus ou moins déterminants pour Donald Trump que ses bouffées de délire paranoïaque, mais cette situation a au moins le mérite de nous rappeler que l’état de santé mentale de nos dirigeants – ou qui aspirent à l’être – est, de notre côté de l’Atlantique, encore moins transparent que celui de leur santé physique.
Dommage : on imagine volontiers le résultat du traditionnellement rassurant « bilan médical et biologique » effectué sur notre prochain.e chef.fe de l’Etat, agrémenté d’un volet santé mentale. Mieux : effectué avant les deux tours de l’élection, ce bulletin nous permettrait de contrôler l’existence des qualités inhérentes à la bonne conduite du pays : le ou la président(e) est-iel suffisamment mégalomane pour se croire providentiel.le, assez paranoïaque pour se protéger de ses amis, et suffisamment psychopathe pour s’en débarrasser ?
« Le pouvoir est une drogue qui rend fou quiconque y goûte » confiait François Mitterrand, sans doute en pleine crise d’anosognosie. La campagne présidentielle qui s’ouvre déjà et les personnages qui vont probablement l’animer sont assez insensés pour démontrer que l’analyse était d’une grande clairvoyance...
Jacques DRAUSSIN