Dirigeants, managers : vous avez tant de choses à dire !
Je me souviens d’avoir accompagné sur sa prise de parole professionnelle un expert de très haut niveau du secteur de l’énergie. À la fin du coaching il m’a fait cette confidence : « jusqu’ici je ne savais pas comment parler de mon métier à ma famille. Je craignais d’être trop technique alors je ne disais rien. En transposant la méthode de prise de parole à ma vie personnelle, je peux expliquer ce que je fais d’une manière compréhensible et intéressante pour tous, y compris pour mes enfants ». Et d’ajouter : « cela me fait beaucoup de bien de pourvoir partager avec mes plus proches une partie de mon quotidien professionnel. Maintenant, mes enfants sont fiers de ce que je fais et ils ont même proposé de présenter un exposé sur mon métier dans leurs classes » …
« Quoi dire et comment le dire ? » : voilà une question tellement basique qu’on ne devrait même pas se la poser.
Et pourtant, je suis sûre que beaucoup d’entre vous peuvent se reconnaître dans cet expert qui ne sait pas comment dire ce qu’il fait et qui, pour cela, se tait. Par quel bout prendre le récit ? Qu’est-ce qu’il faut raconter et comment faire pour que cela ne soit pas trop technique, pas trop conceptuel ou pour ne pas se retrouver en mode « prof » à faire un cours ?
J’ai découvert la réponse quand, j’étais encore journaliste en radio. Je m’étais rendue compte que les personnes que j’interviewais ne savaient pas non plus, la plupart du temps, amener leurs propos. Pour les aider, je posais une question très simple, qui était la suivante : « concrètement, qu’est-ce que vous faites ? ». J’ai compris alors que ce « concrètement » est la clé de tout récit court, clair, intéressant.
En effet, le « concrètement » amène du verbe d’action qui dynamise la prise de parole. Comme j’aime bien le dire quand je présente la Méthode du Losange que j’ai créée pour aider justement à construire des contenus, les verbes d’actions conjugués à la première personne – singulier ou pluriel – sont le moteur d’un récit. Ils le rendent factuel, explicite, visuel.
Ce « concrètement » a deux autres mérites : celui d’inscrire le propos dans le moment présent, sans remonter à un historique fastidieux ; et celui de faciliter la tâche à l’auditoire qui n’est plus noyé dans une avalanche d’informations.
Vous avez tant de choses à dire
Tous vos sujets sont passionnants et nous ne le savons pas. Vous faites tous des choses formidables et comme vous ne nous le dites pas, on ne le voit pas. Et comme on ne le voit pas, on croit que vous ne le faites pas et vos actions, vos métiers, vos compétences constituent un grand fourre-tout opaque, gris, morne, sans valeur…
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Vous avez tant de choses à dire parce que vous faites tant de choses : vous construisez des moteurs d’avion et des éoliennes, vous dirigez un hôpital, une entreprise, un service… Bien sûr vous n’êtes pas tout seul mais vous y contribuez. Vous vous efforcez de faire du mieux possible – oui, tous, vous faites des choses épatantes tous les jours. Alors …racontez-nous ! Toute la journée vous vous décarcassez à régler des problèmes, à trouver des solutions, à faire avancer le monde. Vous y prenez votre part et vous ne nous le dites pas.
Pourquoi c’est si difficile de mettre des mots ?
La réponse à cette question est multiple. Au-delà du désormais très documenté syndrome de l’imposteur, j’observe une absence criante de considération pour le sujet de la prise de parole. On considère habituellement que toute personne en situation de responsabilité sait prendre la parole face à une équipe, face à des pairs, face à un Codir. Or la prise de parole est une expertise en tant que telle, qui s’acquiert et se travaille. Certains s’en sortent intuitivement mieux que d’autres ; ces « autres » sont pénalisés dans leur évolution de carrière quand ils ne sont pas perturbés, au quotidien, par le stress de devoir prendre la parole.
D’ailleurs, de plus en plus souvent, ce sont des dirigeants qui m’envoient leurs collaborateurs pour qu’ils montent en compétence sur ce sujet. La qualité – ou la faiblesse – d’une prise de parole ne rejaillit en effet pas seulement sur l’orateur lui-même mais sur tout son écosystème professionnel. Une présentation « foirée » en Codir et c’est tout le service qui s’en trouve pénalisé, le chef compris….
Les prises de parole sont le véhicule de votre image.
C’est le moment où vous êtes seul, face aux autres, que l’on vous juge. Eh oui, on vous juge et c’est comme ça : sur votre apparence, sur la manière de vous tenir, sur vos vêtements, et sur ce que vous dites. Si l’image est de peu de valeur, c’est votre compétence de professionnel qui est interrogée. Alors soignez vos mots pour soigner votre image et vous aurez un boulevard devant vous !
À bientôt pour en parler ensemble.
Sophie
gestionnaire de retraite chez MALAKOFF-MEDERIC
10 moisC super.
Professionnelle de l'accompagnement du changement | Particuliers & Professionnels | Prise de parole ▪️ Neurodiversité ▪️ Assertivité
10 moisUn régal absolu!