Dis patron, si on passait au SaaS maintenant, ça pourrait être une bonne idée, non ?
Souvent, des dirigeants, des membres de COMEX ou de conseils d'administration souhaitent migrer leur modèle vers le cloud parce qu'ils pensent que c'est le sens de l'évolution. Ils voient leurs concurrents le faire, ou des startups à succès bâtir entièrement leur modèle sur le cloud. Mais ils ne savent pas comment s'y prendre concrètement.
Cette histoire raconte la transformation d'une entreprise qui, face aux nouveaux défis du marché, a dû se réinventer. Passer d'une solution On-Premise à une plateforme SaaS n'est pas qu'une simple migration technique, c'est une transformation culturelle, opérationnelle et stratégique.
Une entreprise face au changement
L'entreprise prospérait avec son modèle On-Premise, offrant des solutions robustes et éprouvées, installées directement sur les infrastructures des clients, qui valorisaient la stabilité et la fiabilité de ces systèmes.
Cependant, le marché connaissait une transformation rapide. Les clients exigeaient des solutions toujours plus flexibles, un accès distant simplifié, ainsi qu'une capacité d'adaptation continue aux évolutions de leurs besoins.
La direction était sous pression, reconnaissant que la transition vers le cloud n'était plus une option, mais une nécessité. Toutefois, cette transition ne serait ni simple ni linéaire : les défis étaient nombreux et la transition vers le SaaS impliquait des obstacles complexes à surmonter.
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Une fois la décision prise, une équipe de pilotage est mise en place. Les profils identifiés sont simples à trouver : ce sont les collaborateurs seniors de l'entreprise, ceux qui ont une grande connaissance du métier et des besoins des clients. Après tout, ils ont déjà réussi à développer un produit qui plaît aux clients et savent mener des projets, alors pourquoi échoueraient-ils là où des startups dirigées par de jeunes entrepreneurs sans expérience réussissent ?
Un projet de portage de l'architecture actuelle vers le cloud est alors lancé. Les différents services de cloud public sont audités et une analyse des coûts est réalisée. L'approche semble simple : l'entreprise doit déployer des machines virtuelles (VM) comme sur les serveurs on-premise, mais cette fois dans le cloud. Pour les bases de données, la stratégie reste identique.
Au final, ce n'est pas si compliqué. Pourquoi s'en être fait toute une montagne : c'est exactement la même chose, mais dans le cloud. Les développeurs peuvent déployer de la même manière qu'avant, et il en va de même pour les équipes support.
Un plan détaillé est rédigé étape par étape ; il ne reste plus qu'à le mettre en œuvre.
Après plusieurs mois de préparation, tout est lancé. Cela ne peut pas échouer, ce sera forcément une réussite. Les premiers clients pilotes sont sélectionnés, et la migration est prévue par étapes afin de rester sous contrôle.
La déception : le cloud c'est nul...
Malheureusement, dès les premiers déploiements, l'engouement du départ se transforme en déception. Il y a trop d'options, et ce n'est pas aussi simple que cela l'était auparavant. Les automatismes sont perdus, ce qui oblige les équipes à bricoler pour rétablir ce qui fonctionnait auparavant.
Les performances ne sont pas au rendez-vous. Pour éviter de trop frustrer les clients, toutes les machines sont augmentées en capacité, mais malheureusement les coûts explosent.
Toutes les équipes sont sous pression, et une grande frustration commence à monter. Elles ont l'impression d'être constamment en mode pompier, tentant de réparer une infrastructure qu'elles ne maîtrisent pas. La direction est également déconcertée, car les attentes semblent irréalisables.
Les développeurs, eux aussi, sont frustrés et ont l'impression de perdre énormément de temps. Les processus de déploiement manuels ne sont plus du tout adaptés, et ils ne s'y retrouvent plus.
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Face à cette situation devenue insoutenable, l'entreprise doit réévaluer sa stratégie. "Si d'autres réussissent, pourquoi n'y arrivons-nous pas ?" C'est alors que l'entreprise décide de se poser les bonnes questions et de demander l'aide d'experts.
Et si on faisait vraiment du cloud ?
Avec l'aide d'experts du cloud, les erreurs sont rapidement identifiées. Après tout, ce n'était pas très compliqué, car ce sont les mêmes que beaucoup d'entreprises commettent.
Dans un premier temps, l'entreprise retravaille l'architecture pour éviter un simple "lift and shift". Il est essentiel de repenser l'architecture logicielle pour qu'elle tire pleinement parti des avantages du cloud. Elle doit utiliser les services proposés par le fournisseur.
Cela prend un peu plus de temps, car il est nécessaire de découper le monolithe initial, mais cela en vaut vraiment la peine : les performances vont être décuplées et les coûts réduits. De l'asynchronisme est ajouté là où c'est possible afin de mieux gérer la scalabilité, le serverless est également adopté pour piloter au plus près les performances et les coûts. D'autres parties sont transférées vers des fonctions Lambda afin d'être exécutées à la demande.
La pratique de "Infrastructure as Code" (IaC) est également généralisée afin de pouvoir piloter toute la partie infrastructure de la même manière que le développement. Tout est maintenant automatisé et la répétabilité des déploiements est optimisée. Il n'y a plus de place pour l'improvisation, et les mauvaises surprises appartiennent au passé. Toute l'infrastructure ne repose plus sur les épaules d'une ou deux personnes qui avaient le savoir de tous les petits détails : elle est désormais totalement transparente et partagée par tous.
La dernière transformation a été culturelle, avec l'adoption d'une mentalité DevOps. L'utilisation du service cloud a grandement simplifié la mise en place de pipelines CI/CD pour automatiser les tests, les déploiements, et les mises en production. Les développeurs sont maintenant autonomes, et tout le monde est beaucoup plus serein lors d'un déploiement, car une batterie de tests automatiques est exécutée. L'entreprise peut ainsi passer d'un déploiement tous les 6 mois à un déploiement à la fin de chaque sprint. Les clients sont désormais extrêmement satisfaits, car ils voient le produit évoluer constamment, et leur perception de l'entreprise a complètement changé.
Et maintenant ?
Ce n'est que le début de l'histoire, mais l'essentiel est déjà en route : la culture cloud est comprise et adoptée.
Désormais, les pratiques devront évoluer continuellement, s'adapter avec suffisamment d'agilité pour suivre les demandes des clients et les possibilités offertes par les services de cloud public.
Le prochain défi qui attend l'entreprise est l'adaptation à la révolution de l'intelligence artificielle qui commence, avec la nécessité d'intégrer des modèles d'IA pour améliorer les processus internes, personnaliser l'expérience client et optimiser les opérations.
Cette histoire de transformation met en lumière des leçons essentielles : ne pas sous-estimer la complexité du passage au cloud, ne pas simplement transposer un modèle existant sans en comprendre les implications, et surtout, adopter une approche cloud native. Le cloud, ce n'est pas seulement de l'infrastructure à distance, c'est un changement fondamental dans la façon de concevoir et de délivrer des solutions logicielles.
Pour réussir, il est crucial d'accepter ce changement comme une opportunité de transformation profonde. Adopter les bonnes pratiques cloud, s'appuyer sur des experts quand nécessaire, et transformer ses processus internes sont des étapes clés vers le succès.
Et vous, avez-vous déjà envisagé de migrer vers le cloud ? Avez-vous rencontré des obstacles lors de votre transformation ? Partagez vos expériences et conseils dans les commentaires, nous serions ravis de discuter de vos parcours respectifs vers le cloud.
Product manager at Nextlane
1 moisTrès bel article, ça reflète bien la réalité et les difficultés auxquelles sont confrontées certaines entreprises dans ce changement à tous les étages de l'IT et pas seulement au niveau infrastructure
Directeur Commercial Sénior - Spécialiste en développement commercial IT et logiciel
2 moisInstructif
Technical Director Digital Solutions
2 moisBonne réflexion!