Dis, quand est-ce qu'on déconfine?

Et ça cogite, et ça cogite… Comment va-t-on se déconfiner ? BFM, TF1, France télévision interrogent de 8 heures à 20 heures toute une palanquée d’experts Covid19, et leurs posent sans cesse la même question : « alors, le déconfinement, c’est pour quand ? ». Plateau ? Pic ? Pas pic ? Les Français veulent une réponse ! Mr Macron, dite-nous ! Ce sera progressif ? On va tous porter des masques ? Je vais pouvoir partir en vacances ? On va tous se tester ? Raoult, il a raison ou pas ? Cacophonie politico-médiatique conséquence de ce que Spinoza considérait comme le démon de la conscience humaine : la fausse connaissance. Vouloir prédire l’avenir, en maîtriser les déterminants tout en prétendant jouer de son libre arbitre. Spinoza renvoyait au présent, seule vérité du réel, seul élément accessible à la raison et à la sagesse, l’avenir, et c’est discutable, appartenant au Divin. Entre les deux, il y a sans doute une juste mesure. Déjà, peut-on éviter de confier les décisions de cette sortie de crise à la seule technostructure envoutée par la parole des savants. En lieu et place de cela, se poser. Réfléchir, juste réfléchir avec des raisonnements simples. Raisonnons en prenant le problème à l’envers. Qu’est ce qui génère autant de précautions dans la gestion de cette épidémie ? La contagiosité du virus ? Non. Les symptômes de la maladie ? Non plus. La fragilité d’une population « à risque » ? Pas vraiment, car celle-ci pourrait être dépistée systématiquement et confinée à l’isolement le temps de la crise. En fait, ce qui fait douter, c’est la peur liée au pronostic très sombre d’une proportion non négligeable de patients, dont 40% ont moins de 60 ans, et qui font entre le 5ème et le 7ème jour, un orage cytokinique avec une grande réaction inflammatoire (liée à un excès d’interleukine-6) qui les conduit en quelques heures sous assistance respiratoire. 50% d’entre eux s’en sortiront, probablement au prix de séquelles encore mal connues. Donc, si l’on trouvait un traitement qui permet de maitriser cet épisode responsable d’une très grande partie de la mortalité du Covid 19, cette épidémie redeviendrait une « virose très contagieuse » de très bon pronostic. Dès lors, la stratégie qui consisterait à fabriquer une barrière immunologique naturelle en ayant plus de 40% de séroconvertis aurait un sens. Par conséquent, la sortie de crise dépend d’abord des solutions thérapeutiques proposées pour diminuer la morbi-mortalité de la maladie. A ce titre, je suis beaucoup plus séduit par les essais sur des molécules du type du tocilizumab (Roche) qui est un inhibiteur de l’IL-6, que par les sondages débiles publiés par le Parisien demandant au Français si « il croient en l’hydroxychloroquine » de ce bon vieux Raoult. Commençons par trouver un solution thérapeutique efficace sur cet épisode de décompensation aigu, et après on y verra plus clair sur la magnitude et la durée des strictes mesures de confinement. La solution, une fois de plus, sera trouvée avec le soutien de l’industrie du médicament. En attendant, aucune hésitation, soyons prudent, respectons le confinement et les mesures barrières. Les vacances, ce sera quand tous les malades de réa en sortiront vivants.