DONALD TRUMP : DES PROMESSES AUX ACTES
C'est la semaine du "Black Friday", de "Thanksgiving" et surtout, de "America First" : On sanctionne (et on négocie après ?) : M.Trump sanctionne donc la Chine de 10% de surtaxes douanières sur tous ses produits, et de 25% pour le Mexique (qui annonce déjà qu'il en fera autant pour les produits US) et le Canada, l'Europe attendant toujours sa "punition".
Première proposition de l'Europe, par le biais de Mme Lagarde (BCE) qui "désavoue toute mesure de rétorsion commerciale contre les USA en cas de surtaxes douanières contre l'UE et plaide en faveur de négociations où l'Europe s'engagerait à acheter plus de produits américains"... la peur du bras de fer quand on est en position de faiblesse fait craindre des lendemains bien difficiles face à Donald Trump
.D'autre part, le nouveau Président préparerait son "assaut contre l'Etat profond" tout en laissant dire qu'il rêverait de remplacer l'impôt sur le revenu par les droits de douane et serait également sur le point de constituer une équipe pour enquêter sur sa défaite en 2020 et sur les fraudes qu'il dénonce toujours. Toutefois, la bonne nouvelle de la semaine, serait certainement la nomination de Scott Bessent au Trésor US, homme pragmatique, qui rassure Wall Street et qui pourrait brider les ardeurs protectionnistes du président.En cette semaine boursière écourtée aux USA pour Thanksgiving (jeudi et vendredi après-midi marchés fermés), la FED conserve la possibilité, dans son discours de mercredi, d'une baisse de taux le 18 décembre prochain même si rien n'est encore décidé avec certitude.
Côté macro-économie, le PMI composite est publié au plus haut de 31 mois en novembre à 55.3 (54.1 en octobre) confirmant la bonne santé du secteur privé (manufacturier et services), le PIB T3 est confirmé à +2.8%, l'indice des prix (PCE) de base +2.8% sur un an en octobre et +0.3% sur un mois et la consommation des ménages est en hausse de 3.5% au T3.Rebond des commandes de biens durables en octobre à +0.2% (-0.4% en septembre) et les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont en léger repli de -2.000 à 213.000.A noter cette semaine la poursuite de la hausse de l'indice des petites et moyennes capitalisations, le Russell 2000 (2.450 points) +9% depuis l'élection de Donald Trump.En Asie, le gouvernement chinois prévient ce jeudi les USA qu'elle "prendra des mesures nécessaires" en cas d'intensification des restrictions concernant les entreprises chinoises, et particulièrement les fabricants de puces.
Toujours en Chine, annonce importante cette semaine, avec les ventes de smartphones de marques étrangères (dont l'Iphone d'Apple) au nombre de 6.2m d'unités en octobre contre 11.2m un an plus tôt (les ventes totales étant de 29.7m en hausse de +2%) confirmant un recul de la marque américaine au profit, notamment, de Huawei comme constaté il y a déjà quelques mois.Enfin, le fabricant chinois de voitures électriques BYD demande ce matin à des dizaines de fournisseurs de réduire leurs prix.Au Japon, notons l'entrée en bourse (annoncée pour mi-décembre) du fabricant de puces-mémoires-flash Kioxia, numéro 3 mondial, ex-filiale de Toshiba, pour une capitalisation estimée à 5Mds$.
En Inde, malgré les déboires judiciaires du groupe Adani que nous évoquions la semaine passée, l'indice Sensex 30 est en hausse de +0.86% d'un vendredi à l'autre à 79.802 points.La victoire du 1er ministre aux élections du Maharashtra met fin à l'instabilité politique de l'Etat indien.L'Inde annonce mettre aux enchères une première tranche de minéraux offshore d'une valeur de plus de 17.8Mds$ mais aussi d'étendre ses mesures d'incitation à la fabrication de véhicules électriques aux constructeurs disposant déjà d'usines au lieu de les limiter à ceux qui construisent des usines.
Direction l'Europe, en grande difficulté actuellement, avec l'UE bien silencieuse hélas, la BCE se décide enfin à quelques commentaires dont nous vous livrons la teneur comme à notre habitude :Mme Lagarde (BCE) "plaide pour l'union des marchés de capitaux face aux menaces sur le libre échange", M.Villeroy (BCE et BdF) "la BCE sera attentive au risque de tomber sous l'objectif d'inflation et souhaite éviter de trop freiner l'activité économique", M.de Guindos (BCE) "la BCE continuera à réduire ses taux et se concentrera sur la croissance de l'économie", M.Lane (BCE) "la politique de la BCE ne doit pas rester restrictive trop longtemps", puis, ce constat inquiétant de Mme Schnabel (BCE) "une forte baisse des taux ne résoudrait pas les profondes failles structurelles de l'économie" et enfin, de nouveau M.Villeroy "nous devons garder l'option ouverte d'une baisse de taux plus importante en décembre".En zone Euro, les prêts aux entreprises progressent de +1.2% en octobre (+1.1% en septembre).
En Allemagne, le ministre des finances appelle à "une réforme réaliste du frein à l'endettement", le climat des affaires pour novembre (IFO) poursuivant sa chute à 85.7 (86.5 en octobre).L'inflation annuelle en Allemagne est publiée à +2.2% en novembre (+2.3% attendu) et les ventes de détail pour octobre sont en repli de -1.5% (-0.3% attendu).Enfin, les travailleurs de VW en Allemagne sont prêts à faire grève dès le début du mois de décembre.
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En France, qui attend fébrilement le vote d'un budget 2025, la confiance des ménages se replie de nouveau en novembre à 90 (93 en octobre), s'éloignant davantage de sa moyenne longue de 100.Le PIB T3 est confirmé à +0.4%, l'inflation en novembre est à 1.3% sur un an (IPCH +1.6%), les prix à la consommation en novembre à -1.3% sur un an et la consommation des ménages recule de -0.4% sur un mois.Toujours en hexagone, les plans sociaux se multiplient avec cette semaine en exergue, celui du groupe Valeo annonçant la suppression de 868 postes en France, soit 6.4% de ses effectifs dans le pays.Le contexte politique semble figé voire bloqué, et nul n'est capable, à ce stade, de se projeter dans un avenir bien incertain d'un pays divisé en 3 pôles depuis la dissolution de l'assemblée par M.Macron.Triste constat concernant le CAC40 : depuis son record historique du 15 mai 2024 (8.259 points), l'indice parisien a perdu plus de 13%, le DAX allemand gagnant 3.5% sur cette même période, sans évoquer l'écart historique creusé avec les indices US.En effet, le CAC40 subit un déclassement majeur avec sa surexposition à la consommation chinoise, à sa crise politique et économique mais aussi, probablement, aux nombreuses contraintes crées par Bruxelles depuis de nombreuses années.
En Espagne, les prix à la consommation sont en hausse de +2.4% sur un an en novembre. Notons que les salaires mondiaux ont repris une progression plus forte que les prix pour les deux premiers trimestres 2024 (+2.7% soit la plus forte hausse des 15 dernières années) après +1.8% en 2023 et -0.9% en 2022 d'après l'OIT (Organisation Internationale du Travail).
Côté pétrole, repli hebdomadaire des cours suite à l'éventualité d'un cessez-le-feu entre le Liban et Israël, mais aussi avec le report de la réunion de l'OPEP prévue initialement le 1er décembre mais repoussée au 5 décembre.Les stocks hebdomadaires de brut US sont en léger repli de -1.8m barils à 428.4m de barils.Le WTI est à 68.20$ (70.34$), le Brent à 72.03$ (74.53$).L'once d'or se replie cette semaine à 2.662$ (2.708$).Nouveau repli hebdomadaire des taux à 10 ans avec, aux USA 4.215 (4.39), en France 2.943 (3.035) et en Allemagne 2.116 (2.244).A mi-séance (12h00), le CAC40 est inchangé à 7.180 points, en baisse hebdomadaire de -1.03% (6ème semaine de baisse consécutive) en baisse mensuelle de -2.31% et en recul de -4.81% depuis le 1er janvier.
Côté valeurs du CAC40, en variation haussière hebdomadaire, nous trouvons Airbus +7%, Edenred +6%, Kering +4%, Accor +3%, STM +2%, Hermès +1%...En baisse, Total -5%, Thalès/Axa/SG/CtAgric -4%, Essilor/Legrand/Engie/Bouygues/AirLiquide -3%, CapGemini/Veolia/StGobain -2%...
Place au dernier mois de 2024, période où l'on parle traditionnellement de "rallye de fin d'année", sauf en 2024 où il serait plutôt question de savoir jusqu'où la baisse va s'orienter, l'image d'un puits sans fond devenant virale dans la presse économique.
Deux rendez-vous immédiats avec, ce soir vendredi, le verdict de la notation de la France par S&P qui devrait suivre ses deux homologues Fitch et Moody's puis, lundi, savoir si le budget français peut se voter sans "49.3" ou ne pas être voté et craindre la destitution du Gouvernement Barnier par le RN et NFP.N'oublions pas le conflit en Ukraine, avec la Russie ayant lancé une attaque massive contre les infrastructures énergétiques de l'Ukraine en réponse aux tirs de missiles US récents.
Dans ce contexte, peut-on imaginer un rebond du CAC40 sans un retour en grâce du secteur du luxe, et quelle pourrait être le déclencheur de ce rebond, tant la situation de l'Europe de dégrade de jour en jour ?...Très souvent, quand tout le monde est sombre et négatif, la tendance s'inverse brutalement...alors, attendons ce moment avec calme et sérénité.