Données de géo-localisation et Coronavirus : la France attentiste, mais l’Europe se bouge!
L’AFP nous apprend ce matin de la bouche du secrétaire d’Etat Cédric O que « le gouvernement n’a pour l’instant aucun projet d’applications à base de données personnelles pour lutter contre la pandémie du coronavirus ».
“Des contacts sont en cours” avec les “nombreux pays” comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou Singapour qui “ont entrepris de développer des applications numériques destinées à combattre la propagation de l’épidémie”, a déclaré le secrétaire d’Etat à l’AFP.
Il s’agit de “mieux comprendre les solutions technologiques retenues par nos partenaires et évaluer leur intérêt sanitaire”, a ajouté le ministre.
Mais “aucune initiative plus avancée n’a à ce stade été prise par le gouvernement”, a-t-il ajouté.
L’Europe à la rescousse
Fort heureusement, en parallèle, Thierry Breton, Commissaire Européen a tenu lundi une conférence téléphonique avec les patrons des grands opérateurs de téléphonie mobile Européens pour faire avancer les choses.
Thierry Breton souhaite que les opérateurs fournissent aux autorités européennes les données de géolocalisation des téléphones agrégées et anonymisées. Il souhaite sélectionner un seul opérateur significatif par pays pour aller vite. (Voir les détails ici).
L’utilisation de ces données sera bien entendu respectueuse des dernières lois en vigueur (RGPD) concernant les données personnelles.
Sans attendre la Commission Européenne, l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche utilisent déjà des données d’opérateurs de téléphonie dans leur lutte contre le Coronavirus, selon Reuters.
Face au Coronavirus différents types de données de géolocalisation peuvent aider de plusieurs manières.
Les données des opérateurs de téléphonie mobile
Les données de géo-localisation des opérateurs de téléphonie mobile (massives, agrégées et anonymisées) peuvent permettre, avec des algorithmes adéquats, potentiellement corrélés à des données épidémiques de terrain, de modéliser la vitesse de développement géographique du virus.
Dans la situation actuelle, un autre usage de ces données permet de déterminer (potentiellement en quasi temps réel) les endroits où le confinement n’est pas respecté de manière à y déployer des forces de l’ordre.
Ces données de géolocalisation dans leur forme agrégées et anonymisées sont aujourd’hui largement utilisées — et cela depuis plusieurs années — pour un vaste éventail d’usages : info trafic, calcul des déplacements urbains, modélisation du visitorat des supermarchés et centre commerciaux, analyse des flux touristiques, audience des panneaux publicitaires, etc…
chef du bureau gouvernance et professionalisation de l'achat chez Direction centrale du Service d’Infrastructure de la Défense
4 ansPusillanimity : how do you translate in French? "en même temps" ???