don't look up :regarder loin
Le succès réjouissant du film "don' t look up", satire d'Adam Mc Kay contre l'attentisme l'inertie et l'impuissance, a heureusement fait couler beaucoup d encre. On y a vu une mise en scène brillante et burlesque du court-termisme des agendas politiques , du fonctionnement des médias dans la société du spectacle, et de la croyance magique de certaines élites économiques en la toute puissance de la technologie.
En filigrane de la confusion généralisée qui s'empare des protagonistes, le bombardement des images et le flux incessant des informations avec comme résultat une addiction pour l'instantané qui noie toute information complexe qui ne correspond pas à ce format. Valérie Masson Delmotte se rappelait récemment en commentant le film qu'elle devait présenter très rapidement des résultats scientifiques "entre deux publicités favorisant la surconsommation".
Opportunément des artistes de plus en plus nombreux comme tomas Saracéno ou Giuseppe Penone (commenté plus haut) déjouent l instantanéité habituelle voire addictive de l acte de perception .Ils peuvent nous interpeler. Ils nous invitent par leur travaux à expérimenter le temps autrement. Ils nous réinscrivent dans le temps long et nous font retrouver le sens de l histoire,.. et de l évènement répéré dans le bruit de fond.