Du conseil gratuit ? De l'entraide. Des idées pour demain ...

Je ne prends que rarement la plume sur Linkedin mais j'essaie de le faire lors de moments forts pour conserver cette énergie.

Le titre est vulgairement accrocheur mais c'est une question qui revient sans cesse, à chaque fois que j'échange avec un nouveau client. Celle-ci m'interroge à chaque fois sur mon désir de devenir, d'être entrepreneur culturel et ouvre un plus large pan de pensées.

A quel moment produire du conseil gratuit?

Pour qui cela est acceptable ?

Jusqu'où cette pratique est-elle viable ?

Pour revenir au moment, c'est lié à une rencontre à travers les réseaux avec Alain Petit - fondateur du Centre de la Culture du Limousin Médiéval il y a fort longtemps. Certains parleront de transfert mais son souhait pour le Limousin est semblable au mien pour l'Auvergne, c'est à dire valoriser et promouvoir notre potentiel patrimonial et touristique.

Son site internet s'est retrouvé dernièrement malmené par les algorithmes et le SEO, après une bouteille jetée à la mer, une amie m'a prévenu sur les réseaux sociaux et après un bref échange par sms nous venons de passer une heure délicieuse ensemble où j'ai pu auditer les points problématiques de son déploiement web. Je le laisse malheureusement avec une tonne de choses à faire et quelques conseils qui, je l'espère, lui permettront de replacer son site à sa juste place en haut du classement google et correctement figuré sur les réseaux sociaux. C'était de l'entraide, gratuite, juste pour le plaisir d'échanger avec un confrère et pour sa cause culturelle, la valorisation du patrimoine limousin.

Cet échange m'a rappelé que nous vivons tous les deux une guerre des nerfs pour sauvegarder nos patrimoines face à différentes temporalités : celle du temps qui ruine les édifices et la mémoire, celle de l'Administration française, celle de la Recherche, celle des détenteurs de culture et la nôtre plus pragmatique celle de la "fin de mois".

Chacun avons essayé de cheminer au gré des missions, et finalement avons adopté la position d'entrepreneur, de faiseur d'idées, de facilitateur d'expérience culturelle en tissant des liens, en œuvrant sur les réseaux, en faisant feu de tout bois avec des budgets proches du ridicule voire du néant et sans compter nos heures.

Mais aujourd'hui, je pense qu'il faut nous regrouper :

• l'historien privé (je pense à Johan Picot et à tant d'autres),
• la consultante pour les sites touristiques (je pense à Aude Compain avec Comptoir Visiteur),
• le photographe des patrimoines (je pense à Pierre Bonnel avec L'Autre Regard de Pierre par exemple),
• l'agence de communication web spécialisée en patrimoine qui vient de naître en Haute-Loire (je pense à Juliette Semichon-Crouzet avec Arkhes),
• le scénographe (je pense à Jean-Michel Fiori avec l'agence ORIGAMI#ni) ...

Cette liste pourrait bien sûr s'allonger avec les guides conférenciers indépendants, les guides accompagnateurs, les hommes et les femmes au savoir-faire spécialisé dans les secteurs patrimoniaux et touristiques (métiers d'art, artisanat du patrimoine, ...).

Cette crise révèle la précarité de nombreux acteurs culturels.

Je crois et je pense qu'il faut une "Equipe du PATRIMOINE en AUVERGNE" pour être audible, considéré, et surtout financé à hauteur de nos compétences car chacun d'entre nous veut pouvoir croire en son métier par ses actions et sa rémunération.

Le secteur culturel lié au patrimoine doit faire sa transformation et jouer le jeu des indépendants, le tourisme l'a bien fait entre la fin du XIXe et la révolution commerciale et numérique de la fin du XXe siècle.

Nous pouvons nous entraider entre nous acteurs, bien sûr et ceci est nécessaire en terme d'interdisciplinarité MAIS aujourd'hui il serait bon de structurer nos offres et de valoriser nos compétences a contrario de brader notre énergie au service des autres, du patrimoine et plus largement du Patrimoine culturel.

Cette guerre contre le temps est silencieuse, aujourd'hui les guides conférenciers se battent pour leur valorisation face à l'offre gratuite (greeters)

Cela m'amène à me dire que nous devons nous-aussi réfléchir à notre futur pour que nos patrimoines soient considérés, que nous devons nous replacer sur le devant de la scène car possédons de nombreuses clefs nécessaires à leur survie, à leur conservation, à leur valorisation et à leur promotion.

Donc OUI j'ai un rêve celui du PATRIMOINES POUR TOUS mais avec des acteurs vivants et en bonne santé financière.

Et vous ?