Le pouvoir de l'émotion dans les réunions
La semaine dernière, je facilitais un processus de décision par consentement pour un collectif citoyen mixte (élus et non élus).
L’objet même de la décision aurait pu être extrêmement sujet à débats et controverses et amener à confronter des vérités divulguées à base de “On doit...”, “Il faut…”, “ça ne se fait pas…”, etc.
Et pourtant, la confrontation d’“avis sur” a laissé place à l’expression basée sur les ressentis et les émotions.
Le cadre de sécurité que j’ai proposé en début de réunion disait d’ailleurs:
"Je parle en mon JE.
Je parle de parle de mes ressentis et de l’expérience que je fais de la situation.
Ma vérité n’est pas LA vérité, mais elle y contribue au même titre que les autres."
Comme c’est soulageant de ne pas avoir à convaincre qui que ce soit !
Comme c’est soulageant de pouvoir parler seulement à partir de son expérience !
En est-on pour autant moins performant collectivement sur le plan opérationnel, décisionnel ?
Non ! L’intelligence collective se trouve précisément dans le creuset de nos partages authentiques. C’est dans ce creuset que l’alchimie opère pour conduire le groupe vers sa décision JUSTE.
Je parle d’alchimie, mais en vrai, point de magie. C’est dans la connexions des neurones du cœur (oui oui, le cœur a ses neurones :) ) qu’un groupe a le plus de chance de trouver son Eurekâ.
En l'occurrence, pour ce collectif évoqué en introduction, les "positions" de chacun sur le sujet, plutôt antagonistes au début, ont pu se rencontrer grâce au tour de ressenti prévu par le processus de décision par consentement. Et aucune objection n'a finalement été émise sur la proposition avancée.
Alors, si l’on tentait de parler “à partir de” au lieu de “parler de”?