Eloignés, mais reliés #3
Parce que la période nous oblige à nous tenir à distance de sécurité les uns des autres et nous prive d’un plein accès à la nature en ville, nous vous proposons de rester unis, en contact et de partager avec vous notre passion.
En attendant de bientôt nous retrouver «pour de vrai» avec les plantes, les jardins, les fleurs et les fruits.
Eloignés, mais reliés.
#EloignesMaisRelies
Découvrez ici le prochain billet du fil info des Jardins de Gally.
#3 - Jeudi 24 mars -
Hyacinthe et Rose
Un duo en forme de passage de témoin, entre l’hiver et le printemps. Un duo des contraires qui se complètent malgré les différences, fort symbole en ces circonstances.
Un billet sans doute un peu fleur bleue.
Hyacinthus orientalis, la Jacynthe, tire sa révérence, après nous avoir gratifié, une saison durant, de son parfum enivrant.
« Les jacinthes doivent, à la précocité de leur floraison autant qu’à leur beauté, d’avoir été très cultivées et améliorées par les spécialistes »,
indique le Guide Clause, traité des travaux du jardinage. Blanches, roses ou bleues, les inflorescences se présentent sous la forme d’une grappe de fleurs. Cultivés en pleine terre dans un massif, offerts en pots en provenance de son fleuriste, ces bulbes peuvent aussi être disposés « sur carafe ». Une grande fleur, comme un grand cru.
De cette fleur est inspiré le doux prénom de Hyacinthe. Pas toujours amical, si l’on en croit les paroles de Thomas Fersen, qui dépeint un criminel du métropolitain. « Hyacinthe, ta, tadam tadam tadam Hyacinthe, tadam tadam tadam, Hyaaacinthe » : au moins, le refrain est aussi entêtant que le parfum. Essayez, vous entendrez.
Hyacinthe, c’est également le mari de Rose, grands-parents imaginaires du récit de François Morel, illustré par Martin Jarrie.
« C'est bien simple : Rose et Hyacinthe, mariés depuis quarante-cinq ans, ensemble depuis toujours, ne s'entendaient sur rien ».
Au quotidien, tous les sujets opposent ce vieux couple, dont l’auteur narre l’histoire, avec tendresse. Tous ? Non. Une irréductible passion les réunit : les fleurs. Chez ses grands-parents, le garçon apprend à reconnaître, à cultiver, à dessiner les fleurs. Il en apprend aussi le langage, dont Hyacinthe et Rose maîtrisent l’usage, outil de séduction ponctuant leur mariage. Il témoigne avec humour des anicroches du ménage et, au contact des fleurs, des années durant, de son apprentissage. Puis vient un jour d’été où Rose tire sa révérence et où, la même journée, Hyacinthe s’en va la rejoindre.
Dans les sous-bois, dans nos jardins, nos intérieurs, les jacinthes se fanent. Les rosiers, quant à eux, taillés en février, bientôt, de boutons de roses, vont se parer. Gardons en mémoire les couleurs et le parfum des premières. Bien soignés, rempotés, leurs bulbes pourront refleurir dans une année. Et regardons les seconds pousser et s’épanouir, avec espoir.
Se souvenir et penser aux beaux jours à venir.
Eloignés, mais reliés.
Prenez soin de vous.
Chargée d’affaires chez Les Jardins de Gally
4 ansMoi je le trouve beau, léger et très doux ce billet... une parenthèse de douceur, un focus sur la beauté de ces deux fleurs si généreuses et pourtant si mystérieuses. Merci 💕