Employeurs, ne soyez pas des couvercles
Dans un marché qui est en constante évolution et où la compétition est féroce, les employeurs se doivent de recruter les bons talents qui vont leur permettre de conserver (ou d’atteindre) leur statut d’employeur de choix. Les attirer n’est que la première étape. La dernière est de souligner leur engagement et leur travail au sein de l’entreprise en leur organisant une petite fête avant leur départ à la retraite. Entre les deux, il reste beaucoup de travail à faire. Qu’on le veuille ou non, qu’on l’ait remarqué ou non, la créativité est partout, sous plein de formes différentes. Il y a des façons créatives d’organiser le décor d’une pièce pour la rendre plus chaleureuse et des façons tout aussi créatives d’analyser et de résoudre des problèmes. Trop souvent, on peut observer des employeurs qui ont des façons de faire très rigides, qui sont contaminés par le slogan :
«Nous avons toujours fait les choses de cette façon»
Cela va vraisemblablement cimenter les pieds de l’entreprise dans le statut quo. L’inconnu peut faire peur, peut être risqué, mais contient souvent et indéniablement la clé de l’avancement.
Les employés, ces ressources très humaines peuvent être imprévisibles, mais agréablement surprenantes. Un employeur expérimenté, qui a connu du succès dans le passé avec une formule gagnante, va avoir tendance à garder cette recette et à supprimer les autres de son grand livre. Les risques sont même très élevés qu’il manque d’écoute et d’ouverture à de nouvelles propositions venant de sa propre équipe. Surplus de confiance? Conservatisme? Simple logique opérationnelle? Le problème, c’est que le travail devient un lieu où les besoins d’expression, d’implication et d’accomplissement des employés se doivent de plus en plus d’être comblés, si l’entreprise ne veut pas avoir sur la conscience un problème de rétention de personnel.
Dans ce contexte, le rôle de l’employeur est d’écouter et encadrer cette force créatrice émanant des employés motivés et compétents, plutôt que de la limiter, la discréditer et de la décourager. Ce qui m’amène à mon analogie…
Un couvercle, c’est un objet qui se dépose sur un récipient pour limiter l’accès aux particules extérieures et, en demeurant bien positionné, va également entraver la sortie des éléments se trouvant à l’intérieur du récipient. Prenons une casserole, bien installée sur une cuisinière, faisant bouillir des pommes de terre. L’élément de la cuisinière va d’abord porter l’eau à ébullition pour qu’elle puisse jouer son important rôle dans la cuisson des pommes de terre. Après un certain temps, l’eau se transformera progressivement en vapeur, cherchant à monter et, par le fait même, s’échapper du récipient. Rappelons le travail du couvercle : empêcher le contenu de la casserole de s’échapper.
Malgré tous ses efforts, il y a toujours une grande partie de la vapeur qui va réussir à s’échapper.
Parfois même, c’est l’eau bouillant à grand feu qui sortira et qui réussira à faire quelques coulisses d’amidons sur la paroi extérieure de la casserole. Il y a certains modèles de couvercles qui ont un petit orifice pour laisser échapper le surplus de vapeur, la vapeur privilégiée par le couvercle, pour éviter la catastrophe.
Couvercle, j’honore ton travail acharné pour conserver l’intégrité du contenu de la casserole à l’intérieur. Ta fonction principale est de veiller à son encadrement, certes. Cependant, il est dans l’intérêt de la vapeur et de l’eau d’aller aussi haut et loin qu’il leur est physiquement possible. Ça fait partie de leur nature. Restreindre toute cette force, cette énergie à demeurer dans un petit récipient peut avoir des conséquences fâcheuses.
Employeurs, ne soyez pas des couvercles, mais des éléments de cuisinière, qui vont inspirer leurs employés à bouillir de créativité et de motivation pour le bénéfice de l’entreprise!