En attendant Nadeau n°2
http://www.en-attendant-nadeau.fr
Le deuxième numéro d'En attendant Nadeau est en ligne. Merci à tous ceux qui ont relayé et contribué à faire connaître l'existence de notre journal, dont voici le nouvel édito, signé par Pierre Pachet. Bonne lecture !
*
Les livres de janvier se pressent, montent les uns sur les autres, réclamant l'attention. Nos collaborateurs en choisissent certains : par affinités, parce qu'une émotion les a étreints, qu'ils ont ri, se sont instruits, ont découvert de nouvelles façons de dire.
Les événements s'accumulent aussi, et les idées dont on débat. Les œuvres les disposent dans leur espace et leur temps propre, comme quand Michel Vinaver redéploie l'affaire Bettencourt sur la scène du théâtre de la Colline, ou que des épisodes de l'histoire réapparaissent dans les pages du dernier livre de Michèle Audin (compte-rendu à paraître vendredi 29 janvier sur notre site).
Au sommaire du n°2 de notre quinzomadaire, deux écrivains français tiennent la vedette : Edouard Louis avec Histoire de la violence, qui tourne autour d'"un fait divers intime", et Olivier Rolin avec Veracruz, court roman intense et "centrifuge". Chez les non-français, l'Américain Ryan Gattis et Montecristo de Martin Suter, dont la critique sera bientôt en ligne, partent de faits, ou de scénarios plus que plausibles : les émeutes de 1992 à Los Angeles, et une crise financière mondiale. Comme si la littérature - ou les écrivains - étaient hantés par l'actualité. Mais tel n'est pas le cas avec le roman de Christopher Nicholson qui fait revivre le romancier et poète Thomas Hardy.
L'inactuel a en effet lui aussi sa place, comme dans la réponse farouche de Pascal Pia, en 1956, à un auteur - non négligeable d'ailleurs - mécontent de n'avoir pas été recensé. Le document sera publié ici dans quelques jours. Il est vrai que ce sujet est plus qu'actuel : il est pour nous quotidien. L'histoire, qui actualise le révolu, n'est pas non plus absente, en particulier avec la leçon inaugurale au Collège de France de Patrick Boucheron, que nous vous invitons aussi à écouter.
Mais comme l'art, en particulier la littérature, est ce qui nous réunit, ce sont des tournures de phrases, des couleurs, des idées, qui au fond nous enchantent, nous éloignant des soucis du jour pour peut-être nous aider à les affronter, ou à les envisager.