En cette rentrée sous le signe de la distanciation sociale, cultivons la richesse du collectif à chaque instant
En cette rentrée sous le signe de la distanciation sociale, on ne peut que saluer l’énergie, la créativité et l’inventivité dont nous avons fait et dont nous faisons preuve, individuellement et collectivement, à nous réinventer dans nos modes de travail, de déplacement et de gestion du quotidien.
Cependant, avec la volonté de ne pas me resigner à vivre dans un monde de demain, déshumanisé et déshumanisant que nombreuses de nos interactions sociales nous laissent présager, je trouve une motivation particulière à :
-continuer à ne pas répondre aux messages qui contiennent « merci de » (surtout quand cela vient d’un prestataire de service et que je suis la cliente) : il suffit de prendre 2 secondes de plus pour écrire, en toute simplicité, « pourriez-vous svp» et donner vraiment envie au destinataire de le faire avec le sourire ;
-suggérer que le port du masque n’exonère pas de parole, d’un « bonjour » notamment ;
-privilégier la parole à l'écrit, une conversation de 5 minutes étant beaucoup plus efficace et productive qu’un échange énergivore de 20 mails se terminant par « on s’appelle finalement » ;
- faire constater que travailler uniquement de chez soi est contraire à l’idée même de l’entreprise, tant socialement qu’économiquement ;
-porter la conviction que la peur (de l'autre) paralyse et est la pire des conseillères ;
-inscrire le sens du service (et au fond, le « sens de l’autre » )au cœur de chacune des actions;
-avancer avec confiance et bienveillance, ce compris dans l’adversité ;
-puiser dans la force du collectif.
“Il y a des années, un étudiant a demandé à l’anthropologue Margaret Mead ce qu’elle pensait être le premier signe de civilisation dans une culture. L’étudiant s’attendait à ce que Mead parle d’hameçons, de casseroles en terre cuite ou de moulins en pierre. Mais ce ne fut pas le cas. Mead a dit que le premier signe de civilisation dans une culture ancienne était un fémur cassé puis guéri. Elle a expliqué que dans le règne animal, si tu te casses la jambe, tu meurs. Tu ne peux pas fuir le danger, aller à la rivière boire ou chercher de la nourriture. C’est n’être plus que chair pour bêtes prédatrices. Aucun animal ne survit à une jambe cassée assez longtemps pour que l’os guérisse. Un fémur cassé qui est guéri est la preuve que quelqu’un a pris le temps d’être avec celui qui est tombé, a bandé sa blessure, l’a emmené dans un endroit sûr et l’a aidé à se remettre. Mead a dit qu’aider quelqu’un d’autre dans les difficultés est le point où la civilisation commence.”Ira ByockIn The Best Care Possible – A Physician’s Quest to Transform Care Through the End of Life, Avery, 2012.
En cette rentrée sous le signe de la distanciation sociale, la considération de l’autre (dans chacune de nos actions, mêmes les plus banales ou les plus insignifiantes) est plus que jamais une question d’humanité et de civilisation. Cultiver la richesse du collectif en est la garantie ! Prenez-soin de vous et surtout, prenez-soin des autres ! Bonne rentrée !