Les sources humaines de la création de valeur

Tout le monde le sait : plus une personne est bien au travail, plus son engagement est élevé et donc plus important sera son potentiel de performance. Pourtant cette équation – aussi évidente soit-elle - échappe encore souvent aux décideurs qui conservent une vision à court terme de la performance humaine. La performance de chacun, et de l’entreprise, s’inscrit forcément dans la durée en raison des aléas qui en affectent la vie.

L’engagement ne veut pas dire grand chose à l’instant « t », il n’est parlant que s’il est durable, s’il progresse malgré l’adversité et les circonstances. C’est pour cela que l’engagement, couplée à la résilience (la faculté de rebondir, de s’adapter aux situations nouvelles), sont à la source même de la création de valeur pour l’entreprise.

Située au cœur même du processus d’adaptation de l’entreprise, la capacité de résilience doit être vue comme un levier de performance durable dans un contexte de changement continu. De plus comme l’horizon économique est de moins en moins prévisible, plus l’actif humain sera apte à s’adapter vite, plus il contribuera à la valorisation rapide des autres actifs de l’entreprise ! C’est la capacité de résilience qui met en dynamique l’engagement. Conjugués, engagement et résilience, participent à la réussite durable de l’entreprise !

C’est la capacité de résilience qui met en dynamique l’engagement. Conjugués, engagement et résilience, participent à la réussite durable de l’entreprise

La motivation, l’envie de bien faire, de s’impliquer, voire de se dépasser, mais aussi d’apporter toutes ses ressources de résilience pour permettre à l’entreprise ou l’organisation de faire face à l’adversité, ont de nombreux points communs. L’engagement et la résilience sont sensibles au regard plus ou moins positif porté au potentiel de chacun, ils sont sensibles aux signes de reconnaissance donnés et au soutien managérial perçu.

Ce regard bienveillant devient aujourd’hui une clé du leadership, de la capacité à entrainer les autres. Au pied du mur, l’erreur souvent commise du top management est de tenter, soit une activation rapide des circuits de récompense des cerveaux pour obtenir une mobilisation immédiate afin de dépasser l’obstacle, soit d’agir par instructions. La seconde option ne fonctionne pas et la première option est vite perçue comme une manipulation. En effet, chacun a appris à exercer sa mémoire de la relation managériale pour discerner le bon grain de l’ivraie. La résilience, comme l’engagement, ne se décrètent pas ! Ils sont le fruit d’un style managérial qui fait la différence entre confiance et défiance ; entre délégation et dé-responsabilisation ; entre écoute mutuelle et ignorance de l’autre ; entre entraide et chacun-pour-soi,…Ce leadership – appelé aujourd’hui bienveillant - est tout simplement au cœur de la création humaine de valeur pour l’entreprise.

En veillant à créer et entretenir un environnement de travail qui renforce le sentiment de réalisation de soi, le sens de la contribution, la perception d’être soutenu, le management renforce l’adhésion et l’engagement. Dans un contexte de changement continu, l’activation des ressorts de résilience assure une dynamique d’engagement, donc une performance durable, dans le temps.

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Alain Richemond, est co-fondateur de RHesilience et du « Wellbeing Management Institute » avec Arnaud Cuilleret. Chargé d'enseignement à HEC Paris et Genève. Membre du Bureau de l’ARFA (Association des Responsables des Fusions Acquisitions des entreprises françaises). Ancien Directeur de l’Observatoire Economique & Stratégique d’ArcelorMittal. 

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