Entretien avec un grand homme d'affaire Camerounais :André Fotso
J'ai récemment parcouru cet article intéressant. Il porte sur les actions des entrepreneurs Camerounais, et leur volonté de changer positivement les choses. A leur tète, Mr André Fotso, un homme respectable. Lisons, apprenons de cet échange, et osons en suivant leurs esprit entrepreneurial. Notre structure African Diaspora Project Management in Cameroon est ce pont vous permettant de concrétiser vos projets d'investissement au Cameroun : www.adpm-investiraucameroun.com
Le Cameroun a ratifié l'année dernière, l'accord d'étape des Accords de partenariat économique avec l'Union Européenne. Comment cette mesure est-elle accueillie par le GICAM ?
Je souhaite d'abord préciser que le GICAM a toujours milité pour un Accord de partenariat économique (APE) régional, équilibré et complet avec l'Union Européenne. Concrètement, nous militons pour que cet accord intègre tous les autres pays d'Afrique centrale, qu'il prenne suffisamment en compte le volet développement de même que le niveau actuel de notre tissu industriel par rapport à celui de l'Union Européenne. Cette position n'a pas changé. Par conséquent, la ratification de l'accord d'étape n'est pour nous qu'une phase d'un processus qui doit se poursuivre.
Dans cette perspective, nous avons évidemment bien accueilli la ratification de l'accord d'étape des APE qui, pour nous, est susceptible de contribuer à la diversification de notre tissu économique. Toutefois, il convient de relever que celle-ci ne dépend pas uniquement de la poursuite du processus mais surtout de la mise en œuvre des réformes nécessaires pour moderniser notre appareil de production et rendre notre espace économique plus attrayant.
Beaucoup d'activistes anti-APE, y compris dans d'autres syndicats patronaux, répondent que les entreprises camerounaises ne sont pas prêtes. Que leur dites-vous ?
Il est clair que les entreprises camerounaises n'ont pas le même niveau de compétitivité que leurs homologues de l'Union Européenne au point où il est même difficile d'envisager une compétition entre elles. Cependant, dire que les entreprises camerounaises ne sont pas prêtes présuppose que les APE n'apporteront que des problèmes, alors même que nous considérons que nous sommes encore en négociation. Nous pensons que l'impact des APE sur nos entreprises dépendra de leur contenu et des mesures que nous prendrons pour nous adapter.
Nous préférons retenir les avantages des APE et travailler à gommer ses effets négatifs de manière à n'avoir, au final, que du positif pour notre économie. Depuis plusieurs années, certaines de nos entreprises exportent librement sur le marché de l'Union Européenne. Si en plus, le volet développement de l'APE intègre les compensations liées à la diminution des recettes douanières résultant de l'ouverture des frontières, la construction de nombreuses infrastructures, la mise à niveau de plusieurs milliers d'entreprises et l'intégration régionale, nous aurons une économie plus compétitive.
Par ailleurs, si nous mettons en œuvre les réformes nécessaires pour rendre notre espace économique plus attrayant, nous allons accueillir plus d'investissements directs étrangers, ce qui pourrait contribuer à densifier et diversifier notre tissu économique. Sur l'année 2014, à coté des problèmes structurels qui plombent l'attractivité de notre pays, sont venus s'ajouter les sempiternelles coupures d'électricité et la congestion du port de Douala.
En plus, comme cela a été souvent rappelé, le rythme et le taux d'exécution des reformes issues des recommandations du Cameroon Business Forum (CBF) constituent une préoccupation constante. Au final, les chefs d'entreprise sont confrontés aux mêmes soucis que sont : le cadre juridique et réglementaire, les infrastructures, les procédures administratives, la concurrence déloyale, l'accès au financement pour les PME, les freins à l'intégration régionale.
Quelles propositions apportez-vous pour rendre l'environnement des affaires plus attractif ?
A cette question, nous répondons inlassablement qu'une prise de conscience et un changement de paradigme sont indispensables. Notre conviction est que les réformes doivent continuer. Cette exigence interpelle prioritairement l'administration qui doit se départir de ses vieux réflexes pour traduire en résultats, la volonté affichée au niveau politique. Le regard porté sur l'entreprise doit notamment évoluer pour passer du soupçon et de la méfiance affichés vis-à-vis des entrepreneurs à un rapport de confiance.
Nous pensons que ce changement d'approche devra se traduire par des engagements plus ambitieux et mieux ciblés qui pourront faire l'objet d'évaluations précises impliquant tous les acteurs. Aujourd'hui, l'approche est plus parcellaire et manque d'un véritable fil d'Ariane suffisamment fédérateur pour canaliser l'ensemble des efforts.
A titre d'exemple : nous n'avons pas de référentiel clair qui précise notre volonté à progresser sur les échelles de comparaisons internationales en matière de climat des affaires : nous sommes nous donnés la peine de prendre chaque critère du 'Doing Business' pour définir les actions à mettre en oeuvre afin d'améliorer notre classement ?
Le Premier ministre a présidé, début mars, la 6e session du Cameroon Business Forum à Douala. Cette plate forme reste-t- elle pertinente pour l'amélioration du climat des affaires ?
Bien sûr, je dirais même qu'il s'agit d'une plateforme incontournable car elle a vocation à travailler pour gommer toutes les entraves au développement des entreprises afin d'améliorer l'attractivité des investissements dans notre pays. En six ans d'existence, un premier pari a été gagné : celui de la régularité et dans notre environnement, il convient de l'apprécier à sa juste mesure.
Toutefois, nous pensons qu'il est grand temps que le CBF gagne en maturité, que son appropriation par les acteurs nationaux soit entière et qui s'installe dans une dynamique d'amélioration continue. Nous insistons pour que les organes et les instances techniques comme le Secrétariat Technique, les Groupes thématiques et le Comité de suivi-évaluation deviennent opérationnels.
Jadis dominé par le GICAM, le secteur du patronat camerounais a vu la naissance d'autres organisations, dissidentes. Quels sont les rapports de votre Groupement avec ces organisations qui lui font concurrence ? N'y a-t-il pas un risque de cacophonie au sein du mouvement patronal ?
Il n'y a jamais eu cacophonie a notre connaissance, mais parfois des différences d'approche. Aujourd'hui, nous notons qu'il y a eu formalisation de la Plateforme des organisations du secteur privé, dans une dynamique de rapprochement.
Peut-on espérer que cette plateforme marquera la fin des replis et querelles égoïstes entre les représentants du secteur privé ?
Aujourd'hui cette dynamique de rapprochement est en marche et l'obtention de résultats nécessite, vous vous en doutez bien, des efforts et un dépassement pour transcender certains réflexes. A l'occasion de la tenue de la dernière session du CBF, vous avez sans doute remarqué que les communications du secteur privé avaient fait l'objet d'une concertation préalable si bien qu'elles ressortaient les points et des propositions partagées par tous.
Un Bureau provisoire de cette plateforme a d'ailleurs été mis en place pour conduire le processus de mise en marche de ses organes. Mais nous sommes conscients que nos différences ne seront que progressivement gommées, l'essentiel est de maintenir une synergie sur les questions d'intérêt commun. Le GICAM, qui préside le Bureau provisoire, a à coeur de jouer son rôle de leader et de rassembleur du secteur privé.
La loi sur les incitations adoptée il y a deux ans a-t-elle rencontré les attentes des milieux d'affaires? Et quel bilan depuis son avènement?
Nous avons accueilli avec beaucoup d'enthousiasme l'adoption de la loi sur les incitations à l'investissement privé au Cameroun. Cependant, les textes d'application qui sont venus par la suite restreindre les avantages fiscaux et douaniers accordés aux entreprises existantes et pour les investissements dans certains secteurs ont refroidi l'élan initial. Conséquence, le bilan un an plus tard est de notre point de vue en deçà de nos prévisions initiales. Nous espérons que les quelques ajustements récents sur ces textes d'application vont inciter les entreprises existantes à investir.
La mise en service du port en eau profonde de Kribi peut-elle résorber structurellement cette saturation de la place portuaire de Douala ?
De toute évidence oui. Il faut relever que l'une des causes de l'engorgement au port de Douala est le déficit d'infrastructures d'accueil qui n'a pas suivi la croissance du trafic des marchandises au fil des années. L'entrée en fonction du port en eau profonde de Kribi permettra certainement de résoudre le problème de la saturation du port de Douala. Toutefois, il faudra planifier à l'avenir pour éviter de telles situations dont les conséquences sont extrêmement dommageables pour notre pays et pour la sous région.
Le GICAM vient d'accueillir une réunion des patronats d'Afrique centrale. Quels étaient les objectifs de cette grand'messe ?
A l'heure où notre continent doit relever des défis d'envergure pour tirer parti des mutations de l'économie mondiale, les enjeux de l'intégration régionale se sont démultipliés. Aussi, les organisations patronales membres de l'Union des Patronats d'Afrique Centrale (UNIPACE) et celles de la Fédération des Organisations Patronales d'Afrique de l'Ouest (FOPAO) se sont rencontrées à Douala les 09 et 10 octobre derniers pour jeter les bases d'une implication davantage pro active dans la concrétisation de l'intégration sous-régionale et régionale.
Les assises de Douala ont débouché sur une déclaration baptisée "La dynamique de Douala" à travers laquelle les organisations patronales ont réaffirmé leur détermination à s'investir dans les échanges d'expériences et la mise en commun de ressources pour donner le change à la concurrence internationale et contribuer davantage aux réformes au plan national, régional et continental.
A quel besoin répondait la récente modification des textes régissant le Gicam ?
La révision des Statuts plébiscitée par les Adhérents du GICAM visait un seul but : arrimer le fonctionnement du Groupement aux nouvelles exigences induites par l'évolution de son environnement économique et institutionnel. Les adhérents, dans leur immense majorité, ont une fois de plus compris et partagé cette ambition et ont donné à leur Groupement les moyens d'être plus performant et rester à l'avant-garde et de pouvoir répondre à leurs attentes. A travers cette réforme, le Groupement s'est notamment ouvert aux chefs d'entreprises de la diaspora et s'est donné plus de flexibilité pour son fonctionnement efficace, pour tout porteur d'une vision et d'un projet de s'inscrire dans la durée.
Quelles sont les actions et réformes dont vous-êtes le plus fier comme patron des patrons?
En tant que mandataire des adhérents qui avaient placé leur confiance en une équipe, ce sont leurs appréciations qui sont importantes. Nous avons durant les trois dernières années toujours mis leurs intérêts et les enjeux de développement de notre pays au devant de nos actions aussi bien dans la densification et la structuration du dialogue public-privé, l'accompagnement des entreprises, la promotion de notre espace économique que dans l'amélioration de la gouvernance interne du Groupement.
Monsieur le Président, après votre réélection en décembre 2014, vous entamez ces mois la première année de cette nouvelle mandature. Vous avez annoncé un projet assez ambitieux sur 5 ans. Par quoi allez-vous commencer ?
Comme nous l'avons indiqué à nos adhérents le 18 décembre dernier, il s'agira d'une part, de continuer les chantiers entamés depuis 3 ans et, d'autre part, d'engager de nouveaux chantiers mais toujours au profit du développement des entreprises. En direction des pouvoirs publics, nous entendons poursuivre nos efforts pour un dialogue public-privé plus dense et mieux structuré, notamment à travers la consolidation des plateformes existantes et l'ouverture de nouvelles.
Nous pensons ici à l'Assemblée Nationale avec laquelle nous avons conclu une Convention de partenariat. Mais, notre véritable défi sera au cours des 5 prochaines années de réussir à inculquer à nos partenaires la culture du résultat. Sur un tout autre plan, la nouvelle structuration que nous venons d'apporter à nos Commissions nous permettra d'être mieux outillés pour porter la voix des entreprises.
Cela demande que les chefs d'entreprises eux-mêmes soient outillés à cette nouvelle exigence !
C'est exact. Mais nous comptons donner une nouvelle dimension à notre Business Advisory Services, notre service en charge du renforcement des capacités managériales de nos chefs d'entreprises et de leurs hauts cadres, pour le préparer à devenir une école de formation d'excellence. Dans cette optique de renforcement des capacités, les 4èmes assises de l'Université du GICAM qui se tiendront cette année sur le thème général "Développer des entreprises offensives" contribuera à consolider la synergie désormais établie avec les milieux universitaires et technologiques sur les sujets économiques à travers le Cercle de Réflexion Economique du GICAM (CREG). Des sommités mondiales du monde des affaires et de l'université ont déjà confirmé leur accord de participation et nous vous donnerons plus de détails dans les prochaines semaines.
Les entreprises se plaignent régulièrement des tensions de trésorerie que la nouvelle loi de Finances ne va pas arranger, en même temps qu'elles se plaignent de ce que l'Etat ne paie pas ses dettes…
Avec l'accumulation des plaintes de nos membres, nous comptons lancer avant la fin de l'année 2015 un Club des créanciers de l'Etat, un Observatoire des contrôles de l'administration (Impôts, Douanes, CNPS) et un Comité d'arbitrage pour les contentieux douaniers. L'objectif de ces initiatives est de mieux structurer l'ensemble de nos doléances et requêtes vis-à-vis de l'administration pour un meilleur accompagnement de nos entreprises.
FEA/Project/Mechanical engineer
9 ansun discours politicien et vide dans son contenu cela prouve encore le faussé entre la realité et les paroles. l'eure est venue au actes et je pense que today le camer a besoin que les managers entrepreneurs arborent les valeurs de leadership dans leur initiatives. les discours au revers colonialistes on en veut plus soyons des modeles des reperes sociaux claire honnette et sinceres monsieur les capitalistes chez d'entreprise. et alors le climat des affaires prosperera dans le cas contraire nous allons sombré tjrs dans notre malaise recurrent.
Gestionnaire Budgetaire, Financier & comptable, chez Ile-de-France Mobilités
9 ansRien de particulier ou est la video, toujours les discours, le cameroun est le seul pays ou les Hommes d'affaires vont trop de discours. Pas d'usine, que des marchés public, un pays ne se devellope pas avec les marchés public.
Masters in Financial Engineering ( Algorithms Trading Strategies ) at Stevens Institute of Technology Hoboken New Jersey
9 ansje veux la video de l,entretien