Episode 5 : L’intelligence comme capacité à apprendre, reconnaître des pattern et faire des prédictions
L’humain se projette toujours dans le temps. Ce qui l’excite le plus, ce qui le rend à la fois nerveux et passionné c’est de savoir. Savoir davantage et surtout savoir ce que sera demain. L’homme aime anticiper, sans doute parce que son cerveau lui permet de le faire, et fonctionne ainsi. Et pour bien anticiper, il reconnait et associe certaines images, certains mots et en déduit la suite. Par exemple, un chat est un animal à quatre pattes ayant des moustaches et se déplaçant sans bruit et en souplesse…
Une machine intelligente pourrait tout aussi bien assembler ces informations, et la reconnaissance d’image est basée sur ce principe. Est-ce suffisant pour apprendre ? Le problème majeur pour la machine n’est-il pas l’irrégularité ? Car comment faire la différence entre un chat et un léopard ? Si la taille peut différencier les deux espèces que penser alors du Lynx ?
Pour autant, c’est exactement comme cela que fonctionne notre cerveau. Il enregistre certaines combinaisons d’activation de neurones et cela lui permet d’anticiper « la bonne réponse ». Toutefois si l’information visuelle ne correspond pas à la mémoire, nous entrons alors en mode apprentissage. A quel moment la machine le fera-t-elle ? C’est d’ailleurs la question cruciale de la mémorisation de la pertinence. Nous, humains, sommes capables d’admettre une erreur et de remplacer une « vieille connaissance » par une nouvelle, issue de l’apprentissage.
Si nous pouvons modéliser les connaissances, les informations à stocker, pourquoi ne pourrions-nous pas modéliser l’apprentissage ? C’est toute la théorie du deep learning, qui promet que la machine sera elle aussi capable d’arbitrer entre les informations. Peut-être que la machine finira par découvrir ce qui fait la complexité de l’homme.
Mais si l’on comprend que l’algorithme est un « outil » qui est construit a priori et incapable de prendre en compte le contexte. Ce qui semble réservé pour le moment à l’humain c’est simplement la perception. L’activation des 5 sens qui nous envoie tous les signaux de notre environnement, y compris sans que nous en ayons conscience. Alors, si c’est la dernière étape, pourquoi ne pas imaginer d’installer des capteurs sur les machines et les doter du moyen d’analyser aussi ces informations externes ? Ainsi l’intelligence sera identique ou du moins de même niveau.
Mais tout devient alors une question de volonté. L’humain apprend parce qu’il en a la volonté, parce qu’il a envie de savoir, et parce qu’il souhaite être meilleur demain. Apprendre nécessite cette volonté.
Comment une machine pourrait-elle avoir envie d’apprendre et de prévoir ? Comment la doterons-nous d’une quelconque volonté ?