Espoir d'une Européenne
L’espoir est une disposition de l'esprit humain reposant sur l'attente d'une situation meilleure à celle existente. Classé parmi les émotions, l'espoir est à ce titre opposé au désespoir.*
J’ai récemment relu “Le monde d’hier - souvenirs d’un Européen” de Stefan Zweig et la résonnance contemporaine de ce brillant ouvrage sur la montée des nationalismes et populismes au 20ème siècle en Europe, m’a effrayée. L’Union européenne est l’un des plus beaux projets collectifs réalisés jusqu’à ce jour. Ce modèle de coopération internationale, encore inégalé dans d’autres régions du monde, nous a garanti plus d’un demi siècle de paix et d’unité sur un continent profondément marqué par ses conflits et ses déchirements.
Bien que ce modèle mérite d’être revu et réformé afin de répondre à nos enjeux contemporains, il se doit d’être préservé. Il est le garant de notre stabilité régionale et de notre rayonnement international. Les résultats des élections #européennes2019 sont un cri d’alarme à plusieurs égards. Ils nous rappellent que l’unité est fragile, ils nous confirment que les partis populistes s’installent durablement dans nos paysages politiques et ils nous invitent à être prudents. Prudents, nous devons l’être face à ceux qui ont remporté ces élections grâce à des mensonges, face à ceux qui essaient de faire voler en éclats notre projet d’intégration régionale, socle du respect et de la protection de de nos droits fondamentaux.
L’Europe a prouvé à diverses reprises qu’elle était capable du meilleur comme du pire. Afin que ne pas revivre les heures sombres qui ont marqué les vies et les territoires de notre vieux continent, nous nous devons de conserver l’Union européenne. Elle devra être repensée et améliorée afin d’être plus inclusive et plus protectrice pour ses 741 millions de citoyens. Cela prendra du temps mais cela est nécessaire car nous savons, nous savons exactement les risques qui pèsent sur notre avenir et nous devons les anticiper afin de les combattre collectivement. Faisons de cette union un exemple de projet collectif respectueux et protecteur de nos richesses, qu'elles soient humaines ou naturelles.
Quelques jours après avoir achevé son récit autobiographique, Stefan Zweig ayant vécu la persécution nazie, décide de mettre fin à ses jours.
Siddheswari University College
4 ansVictory of humanity, joyguru
L'Europe est une fiction technocratique, non nécessaire et dissolvante. C'est le fantasme d'une certaine partie des élites françaises, une sorte de fiction compensatrice pour perte d'Empire. A 6, puis à 12, puis à 15, puis à 28, puis à 27, nous serions plus forts que seuls, et nous pourrons faire entendre notre voix dans les enceintes internationales. Sauf que... nous sommes pratiquement seuls à le penser. Les autres Européens "historiques" voient cela comme un grand marché + espace de libre circulation. Les "nouveaux européens" ont acheté un pack UE / OTAN, évidemment, l'OTAN prime sur l'UE, car l'OTAN a des chars et des avions. Pas l'UE. La défense européenne est une chimère, et le restera, car nous sommes les seuls à la vouloir. Quand à la politique étrangère, c'est risible. Aujourd'hui, sur la carte du monde, que ce soit en Syrie, au Yémen, au Soudan ou en Libye, les Emirats arabes unis pèsent cent fois plus que l'UE (et ce alors que, s'agissant de la Libye, on parle de la frontière migratoire de l'UE). Je ne parle pas de la Russie ou de la Chine. Pas de commentaires, par charité islamo-chrétienne, sur l'affaire iranienne. Un pays comme le Pakistan a obtenu des exemptions temporaires de l'administration US pour continuer à commercer avec l'Iran. Airbus, Peugeot et même Total, fleurons européens, ont du plier bagage immédiatement. Belle démonstration d'influence. L'UE, en tant que projet géopolitique, "is dead la meuf" comme dirait l'autre... Au mieux, ce sera une "Grande Suisse". Un dernier petit mot sur un mythe usé jusqu'à la corde pendant la campagne par Loiseau et les volatiles de son espèce, et qui voudrait que l'Europe soit la Paix. La paix en Europe s'explique, plus prosaïquement, par la menace soviétique et la guerre froide. La promesse d'anéantissement mutuel, portée par les armes nucléaires des deux camps a dissuadé quiconque de songer à une guerre en Europe. Le souvenir des horreurs de la deuxième guerre mondiale, la prospérité économique et les effets de 50 années de paix ont fait le reste. Il n'y a plus de guerre possible en Europe, mais ce n'est pas grâce à traité de Maastricht, ni grâce au traité de Lisbonne, et puis, pourquoi ferait-on la guerre aujourd'hui ? Pour finir cette longue tirade, lecture pour lecture, je te conseille cet excellent tract de Régis Debray, publié juste avant les Européennes : L'Europe fantôme, chez Gallimard (coll. Tracts Gallimard).