On est çà
Ce que j’écris ne veut rien dire et ne sert à rien. Tout ce que je fabrique ne mène à rien. Je ne connais pas je. Je ne connais pas l’étranger qui gouverne ce corps. Il me démène puis ramène. Je ne connais pas l’individu qui habite ce rapport au corps. En miroir, on croit voir. On croit essaimer par manque à fabriquer du sens. Vous arrive-t-il d’être vous ? Je propose sur des places de marché de vendre des bouts de folie. Je propose un bout de ce corps. Voudriez-vous déguster la sève ? Les personnes qui pensent s’appartenir se trompent et tronquent. Tous les soirs. Tous les matins. Chaque jour. Chaque nuit. Heureusement j’ai numéroté chaque pièce derrière moi. Un jour, je vaudrai peut-être quelque chose. La valeur que ces traces vaudront causera des envieux. Au cœur des flammes, on pourra lire, part en fumée. S’évapore. S’absente. On croit qu’on va raconter une histoire et des blagues pour se marrer. Pauvre couillon, vous mourrez con. Vous aurez toujours cultiver la connerie. Imaginons-nous au fond d’une mine. Imaginons-nous en train de pleurer puis de rire. L’envie. Les doutes d’un coup se lèvent. Les corps s’affalent. On ne savait pas qu’on voulait. Femmes et hommes paissent. L’androgyne manque le gite de sa demeure. Les deux cherchent la lueur. Le désir devient violence. Nos lèvres s’enflamment. On serait tout de suite, déjà, encore, des silences dans des corps qui se mordillent. Les aimants se déchirent les entrailles. Tout sujet absente. Tout objet devient dérisoire. Plus de projet. Se respirent puis s’aspirent les puanteurs. On est çà. JET16.3©PN