Et maintenant, le quatrième tour de la présidentielle ?

Et maintenant, le quatrième tour de la présidentielle ?

Ils ont réussi leur pari : transformer les élections législatives en troisième tour de l’élection présidentielle. Après une réélection du président de la République en trompe l’œil, il n’y a, cette fois, plus d’ambiguïté possible et, dans certains cas, la sanction des urnes fut sans appel.

Cette situation résulte de tant de facteurs… Elle révèle, peut-être, non pas tant la faiblesse supposée des institutions de la Ve République que les conséquence de différentes modifications qui en ont changé la nature profonde et, plus encore, la défiance d’un peuple vis-à-vis de ses représentants politiques.

La période électorale débutée en avril s’achève par une montée sans précédent des extrêmes, et pas uniquement à droite. Faut-il s’en réjouir ? Le temps qui s’ouvre peut-il être – enfin ! – l’occasion d’amener le personnel politique à réagir ? Qu’on ne s’y trompe pas, rejeter la faute sur les seules institutions ne suffira pas ! Quelles qu’elles soient, elles sont d’abord faites pour se prémunir de la faiblesse des hommes. En changer ne saurait donc être la baguette magique qui résoudrait absolument tout.

En revanche, si le personnel politique, au premier rang duquel se trouvent nos dirigeants, font mine de ne pas comprendre que le système politique actuel et ses acteurs sont rejetés par de plus en plus d’électeurs, qui ne s’y retrouvent plus, alors la politique elle-même pourrait bien être condamnée : ce serait le quatrième tour de la présidentielle. A ce titre, la première déclaration de la première ministre hier était inquiétante et laissait à penser que tout allait continuer comme avant.

Jean-François COPÉ est l’un des rares à appeler à un accord de gouvernement. Non pas pour truster des places ou se vendre au plus offrant mais parce qu’il faudra bien gouverner le pays et que c’est l’intérêt de la France de pouvoir avancer pour affronter les défis colossaux qui nous font face. Que chacun campe sur ses positions et beaucoup prendront un billet sans retour, parce qu’il n’y aura plus que les extrêmes et la rue !

Le vote et l’abstention traduisent bien cette tendance de plus en plus majoritaire dans le pays : vouloir renverser le système, notamment à l’heure du complotisme. Il est urgent de refaire de la politique, la vraie, c’est-à-dire des débats d’idées et de projets, et de proposer des offres politiques crédibles qui reposent sur un socle de pensée solide. Les deux dernières élections présidentielles ne l’ont clairement pas permis.

Enfin, que chacun arrête d’attendre que la solution tombe du ciel ! Un élu ne vous satisfait pas : ne votez pas pour lui ! Les idées politiques ne vous conviennent pas : engagez-vous ! Cela ne suffit toujours pas : créez votre mouvement ! Le dégagisme est, certes, tentant mais est-il la bonne réponse ?

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