Et si l'on relativisait nos tracas ?

Et si l'on relativisait nos tracas ?

Hier, comme souvent le mardi soir, je devais prendre le TGV de 17h25 à Massy pour arriver à 19h30 à Lyon. Mais, comme vous le savez sans doute, à cause des chutes de neige sur la région parisienne, ce fut un peu plus compliqué que d'habitude.

À 16h, je recevais un premier SMS de la SNCF m'annonçant que mon TGV, en provenance de Rennes, aurait 40 mn de retard. À mon arrivée à la gare de Massy, peu après 17h, le tableau d'affichage confirmait ce retard. Puis le retard passa à 50 mn, puis 1h15...

À 18h45 le TGV arriva enfin et les passagers purent monter à bord. Mais notre train fut dans l'incapacité de partir de Massy, car les aiguillages en aval de la gare étaient rendus inopérants par la neige et le froid. Le chef de bord, bien ennuyé, nous annonça alors un "retard indéterminé", pendant que les équipes d'intervention tentaient de remettre en service ces aiguillages... et les passagers commencèrent à craindre de devoir passer la nuit dans ce TGV. Certains passagers étaient excédés, et se sont lancés dans des discussions enflammées sur le déclin de la France, l'incurie de la SNCF etc etc.

Je me suis retenu de leur dire que, certes, être immobilisé 3 heures dans un TGV n'était pas drôle, mais qu'on était dans une gare et pas en rase campagne, ce qui relativise l'inconfort. D'ailleurs, la SNCF nous a apporté des plateaux repas tout à fait corrects vu les circonstances : une salade de pâtes, une compote, des galettes bretonne bios, des fruits secs et... même des fraises Tagada ! :-)

Je me suis aussi retenu de leur dire que certains vivent des situations bien pires : nous pourrions être des Syriens sous les bombes à Alep ou des Erythréens traversant la Méditerranée entre la Lybie et l'Italie, dans un canot pneumatique ballotté par une tempête...

Le conducteur du TGV a dû réduire sa vitesse de 300 km/h à 220 km/h : la SNCF a expliqué pourquoi via Twitter et je peux vous dire que le fracas des blocs de glace se détachant de sous les voitures était impressionnant.

Nous sommes finalement arrivés à Lyon peu après 23h30, avec 4 h de retard sur l'heure normale. Avant l'arrivée, le chef de bord a recensé tous les passagers ayant une correspondance au départ de Lyon, pour leur trouver une solution. Au final, la SNCF leur a payé le taxi quelle que soit la destination : Valence, Grenoble, Chambéry, Annecy...

Alors, j'en conviens, attendre 3 heures dans un TGV arrêté à quai puis subir un retard de 4 heures n'est pas très agréable. Mais finalement, ce n'est quand même pas une expérience si traumatisante que cela.

Alors pourquoi ne pas essayer de prendre les contretemps et aléas de la vie avec un peu de recul ? Pourquoi ne pas faire l'effort de relativiser nos petits malheurs, au lieu de les dramatiser ?

Carpe diem !

Michel APPLAINCOURT

Enterprise / Business Architect with Digital Transformation experience in Banking, Telecom and Public sectors

6 ans

Merci pour avoir mis par écrit un sentiment récurrent chez moi....

Pierre Col

Senior Director, Product Communications | SAP Build (Process Automation) || Travaille lundi-mercredi seulement || Compte personnel reflétant mes propres idées et opinions.

6 ans

"Vivre c'est accepter l'incertain" (c) moi, février 2018 😉

Fabien Bernard

Sales & Marketing Director | Cloud Software |

6 ans

Oui Pierre mais ce qui m a perturbé ce sont les (x)faux départs ! J avoue que je n étais pas à ton niveau de "zenitude"...

Romain Vignes

Je sais que je ne sais rien

6 ans

Merci pour ce témoignage Pierre, qui illustre bien le paradoxe entre un monde de plus en plus incertain et nous humains qui avons besoin de toujours plus de certitude et de contrôle !

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