Et si on passait au 21ème siècle ?

Quelle est la différence entre un entretien d’embauche pour le poste de directeur de la communication d’une mairie et un entretien dans un cabinet de recrutement ? 30 ans environ. 

Jugez plutôt… Dans la même journée, il m’a été donné de vivre ces deux expériences assez antagonistes : l’une « So 90’s » et l’autre beaucoup plus d’actualité.  

Dans une salle du conseil impersonnelle, autour d’une immense table rectangulaire, je suis cité à comparaitre en face des cinq membres du jury, à une distance de 4 mètres, pour une durée de trente minutes montre en main. Deux personnes sur cinq sont concentrées sur leur téléphone portable. Un troisième gribouille sur son cahier, mais il ne s’agit visiblement pas de notes en rapport avec l’entretien. L’animatrice s’efforce de concerner son jury en incitant les membres à poser des questions. Mais celles-ci sont figées, et uniquement « descendantes ». En dépit d’interrogations de ma part, il n’y aura pas moyen d’en savoir plus sur le poste ou sur l’équipe à encadrer. Ni sur la suite du parcours de recrutement.

Dans un espace privatif, deux consultants autour d’une table ronde à taille humaine m’invitent à présenter mon parcours durant une heure. Ils sont à l’écoute et distillent au fil de l’échange des conseils fondés sur leurs retours d’expérience. On échange sur le fond et sur la forme de la candidature, personne ne campe sur ses positions. Ma candidature évolue et s’affine pour répondre aux besoins et habitudes des recruteurs.

Alors certes, les ambitions, les objectifs et les périmètres financiers d’une mairie et d’un cabinet ne sont pas les mêmes. Et toutes les mairies ou les cabinets de recrutement ne procèdent peut-être pas de la sorte. Mais dans tout processus d’emploi, n’est-ce pas la séduction mutuelle qui compte ? Comment séduire si chacun ne donne pas le meilleur de lui-même ? Les recruteurs oublient parfois que le candidat aussi effectue un choix. Et que lui non plus n’a pas envie de se tromper.