Etre commercial.
Un vrai.
Pas celui qui sort d'une école de commerce, d'une autre dimension, et dont la vocation est plutôt de diriger un service dans une entreprise internationale, ou de développer un PME sur laquelle il a jeté son dévolu.
Non. Le vrai. l'autonome. l'intègre.
Celui dont la discipline est sans faille, et qui sait, qu'au delà du produit ou du service qu'il propose, c'est lui qu'il vend.
Face à un prospect qui prend la peine de le recevoir, le commercial ne peut se permettre de n'être pas au maximum de ses capacités.
C'est une question de respect. De lui d'abord, et de son interlocuteur, ensuite. Il sait que qu'il est sur ses gardes, qu'il a peur de se faire avoir. Qu'on arrive à lui vendre quelque chose dont il ne veut pas.
En effet, le prospect, est tout sauf crédule. Il perçoit ce que dégage réellement son interlocuteur. Ce qu'il transporte, ce qu'il véhicule. C'est cela qu'il achète, en définitive.
Ce qu'on appelle la communication non verbale est l'essentiel de la vente. Et le plus important. Et pour qu'elle soit positive, il faut qu'elle soit fluide et sincère.
C'est encore plus vrai pour le vendeur de service, qui ne peux pas se cacher derrière un produit, surtout s'il est bon. Il ne peut se travestir, car sinon, ce n'est plus lui. Cela devient une mascarade, une entourloupe. Et le client le sent. Se méfie.
Le commercial est convaincu que ce qu'il propose est bénéfique à son interlocuteur. Et s'il suscite le besoin ou le désir, c'est que le client est sensible à l'honnêteté, à la vérité de ses propos.
Mais comment procède t'il, et qu'est-ce qui le motive?
La liberté, exploser ses objectifs, gagner du pognon ?
Certes. Il aime la vente, la liberté, et l'argent.
Mais le plaisir est ailleurs.
Dans l'indicible. l'impalpable...
Obtenir un rendez-vous de quelqu'un qui ne veut pas vous voir.
Y aller avec un petit trac, tout de même. c'est toujours l'inconnu.
Être reçu, car il arrive que le client ait choisi justement le moment où il est en vacances ou à l'extérieur pour fixer le rendez-vous.
Et si, une demi-heure plus tard, il y est toujours, alors que le prospect, excédé, lui avait sèchement dit à son arrivée, "je vous préviens, je n'ai que dix minutes !"
Alors là, oui, c'est du bonheur, du plaisir. L'essentiel est fait.
La suite, c'est de la petite mécanique. c'est sous contrôle.
Le bon de commande, l'argent, c'est la cerise sur le gâteau.
Cela vient après, forcément...
Après la sensation d'être en accord avec soi, avec ses valeurs. De bien faire son travail. d'être de bon conseil. Sans esbrouffe. sans entourloupe.
Fier.
Repartir tranquille , car il sait qu'il pourra revenir la tête haute, et bâtir, avec son prospect devenu client, une vraie relation commerciale. Saine et solide.
Et surtout durable.