Fabien Galthié et le management par les chiffres.

Fabien Galthié et le management par les chiffres.

Le manageur a annoncé les résultats quadriennaux de son entreprise et le constat est que les prévisions initiales n’ont pas été tenues. Celui-ci doit bien reconnaitre que l’objectif affiché il y a quatre ans n’est pas atteint et que les résultats de cette année ne sont pas à la hauteur des attentes. Il explique aux analystes que la stratégie en elle-même n’est pas à remettre en cause mais la raison de ce retard dans la courbe de croissance ( ou flèche du temps ) est à mettre sur le compte des manques de l’équipe sur le terrain. Celle-ci a laissé la concurrence prendre des parts de marché et une avance que la direction ne pouvait décemment pas anticiper.

Selon les ratios économiques ( ou datas ) certaines zones géographiques ( 22 m adverse ) auraient dû apporter un meilleur retour sur investissement et sans un manque de performance de l’équipe sur le terrain l’objectif visé aurait été naturellement atteint. Et cela même si une certaine évolution récente de la réglementation (arbitrage) aurait peut-être pu remettre en question la vision stratégique de départ, c’est avant tout un manque d’application des directives données qui n’a pas permis d‘obtenir le résultat escompté. Il ne peut y avoir d’autre explication au fait de ne pas être au niveau des ambitions affichées. Ce qui justifie totalement le maintien de l’objectif de devenir le leader mondial et le fait de ne rien changer fondamentalement pour les quatre prochaines années…

Fabien Galthié dans sa séance de débriefing de l’échec de l’équipe de France fait la même erreur que tous ces dirigeants qui pensent que pour gouverner une entreprise il suffit de la piloter par les chiffres, ratios économiques pour les uns datas pour l’Autre. Mais si on peut lui reprocher une vision froide et déshumanisée de son rôle, lui au moins ne se servira pas de ses données chiffrées pour faire passer un licenciement mécanique de 20% des effectifs visant à ramener les résultats de sa société sur un bilan plus acceptable par les actionnaires, peu importe l’augmentation de la charge de travail que cela fait peser sur un effectif désormais amoindri.

S’il y a une morale à cette fable qui malheureusement n’en est pas une, c’est de rappeler à tous ceux et celles qui gouvernent que le premier actif de toute entreprise est représenté par les hommes et les femmes qui la composent et que si ceux-ci ne peuvent appliquer parfaitement la stratégie imposée c’est que celle-ci n’est pas adaptée et doit être revue. Et non le contraire…

hubert R.

wine sourcing and export.....

1 ans

Galthie nous enfume par ses statistiques et il va perdre très vite une partie de son nouveau staff car trop de chiffres tuent les chiffres….. on sont là vraie gestion des joueurs et des hommes

Stephane BEAUMONT

Regional Sales @ Mirantis | Movember French Ambassador I XV DSI Board member | KCD 🇫🇷

1 ans

Très joli post et exercice de style 😁 Bravo Benezech Laurent 🙏🏼

Alain Pagnon

Data Manager chez Markem-Imaje

1 ans

Lorsqu'on peut faire dire ce que l'on veut aux statistiques c'est que l'on n'est pas statisticien. Ce n'est pas le cas à la FFR qui a dans son équipe d'excellents Data Scientist. L'on a souvent le réflexe de piloter les situations en s'intéressant à ce qui se passe en moyenne alors qu'à mon sens il vaut mieux cibler les écarts. Je pense que la FFR est sur la bonne route et qu'il faut généraliser l'utilisation des données pour l'arbitrage, les supporters, le staff, les sponsors... Ceci n'est que l'avis d'un jeune retraité qui consacre un peu de son temps libre en analyse de données pour un club de pro D2 ( c'est très intéressant).

Alain Badie

Architecte archéologue, Ingénieur de Recherche - Centre National de la Recherche Scientifique - Amu

1 ans

Toujours l'humain d'abord. Un parallèle très intéressant et plein d'humour. Merci.

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Plus d’articles de Benezech Laurent

Autres pages consultées

Explorer les sujets