Face aux nouveaux risques, une approche solidaire et multipartite
Les réponses des assureurs aux ravages de la Covid-19 et aux risques systémiques à venir impliquent des partenariats diversifiés.
Le monde de demain sera, à n’en pas douter, marqué par l’importance des risques systémiques de grande envergure que les assureurs ne peuvent couvrir seuls par le système traditionnel de mutualisation des risques. De quoi parle-t-on ? Sauf à ce que les assureurs disposent de réserves colossales - ce qui n’est pas le cas - les cotisations payées ne peuvent financer les pertes lorsqu’elles affectent tous les assurés simultanément. Cela est d’autant plus vrai quand ces pertes ne sont pas la conséquence d’un aléa mais résultent, au contraire, d’un choix administratif délibéré. C’est ce qui explique que les fermetures administratives liées à l’épidémie de la Covid-19 soient explicitement exclues de 93% des contrats d’assurance, les 7% restants relevant de contrats rédigés et tacitement renouvelés à une époque où ce type de pandémies était en fait inenvisageable. Telle est la réalité.
Pour autant, les débats publics récents révèlent que cette logique n’est pas perçue et comprise comme telle, et que la capacité économique d’intervention des assureurs n’est pas correctement appréhendée ; certains allant jusqu’à imaginer puiser dans les réserves d’assurance-vie, c’est-à-dire dans l’épargne individuelle des ménages pour indemniser les victimes de la crise !
L’ampleur de cette crise sans précédent fait donc peser sur les assureurs des attentes nouvelles auxquelles il faut tenter de répondre. Car nous vivons des transitions complexes où les risques systémiques ne sont pas seulement sanitaires. Les cyber-attaques de masse, les incidents climatiques violents, la perte de biodiversité sont autant de menaces - elles aussi bien réelles - tant par leur multiplication que par les échelles toujours plus grandes auxquelles elles surviennent.
La principale leçon tirée des derniers mois est que seule une approche multipartite ou multi-intervenants, alliant pouvoirs publics, monde associatif et acteurs privés permet d’envisager des réponses qui protègent et relancent l’économie.
C’est le sens des propositions que nous, assureurs, avons portées depuis le printemps. D’abord en proposant un régime « Catex » obligatoire qui rendrait possible une indemnisation forfaitaire, et donc rapide, des entreprises en cas de fermetures administratives à la suite d’événements exceptionnels. Cette solution, qui présentait l’inconvénient d’être nécessairement assise sur des cotisations supplémentaires et obligatoires, vient d’être reportée au profit d’une solution facultative à la fiscalité allégée et portée par les entreprises qui veulent se prémunir d’une pandémie à venir - une solution sur la base du volontariat car tous les entrepreneurs n’étaient pas prêts à supporter de nouvelles charges.
En tous les cas, quelle que soit la solution mise en œuvre in fine, cette logique donne une perspective en cas de nouvelle crise et pourrait inspirer la Commission et les assureurs européens afin de mettre en place un dispositif de prévention et une gestion des risques à l’échelon de l’UE, complétant ainsi les dispositifs nationaux pour leur éviter tout essoufflement.
La nécessité de penser l’avenir ne doit pas dispenser les assureurs d’agir concrètement sur le terrain, dès maintenant. Car cette crise est très injuste et n’a pas frappé tous les secteurs uniformément. Quand les restaurateurs, le tourisme, la culture, le sport ou encore l’événementiel sont très durement touchés, d’autres secteurs sont en pleine expansion et bénéficient des nouveaux modes de consommation favorisés par les confinements successifs. Il est donc indispensable de construire avec les professionnels des offres de transition et des services adaptés à la pandémie.
C’est par exemple le cas avec la construction d’une offre globale d’assurance et de services labellisée par les 4 organisations professionnelles des Hôtels, Cafés et Restaurants que nous avons créée chez Generali France en quelques jours pour répondre à leur appel, puisque certains de leurs adhérents en difficulté se voyaient confrontés à la résiliation de leurs contrats en cette fin d’année. Avec, autour de la table, des acteurs mutualistes et paritaires, un assureur privé, des chefs d’entreprise et des organisations professionnelles mobilisés pour apporter une solution concrète.
Il est également de notre responsabilité d’accompagner les dirigeants de TPE et de PME en difficulté, en risque de faillite, voire en post liquidation ou en souffrance psychologique, par le développement de partenariats spécifiques avec des acteurs associatifs spécialisés dont l’expérience, l’engagement et les prises en charge sont reconnus d’intérêt général. A ce titre, le dispositif à but non lucratif « Mon Rebond Pro » que nous développons avec SOS entrepreneurs, 60 000 rebonds ou encore l’APESA s’inscrit au bénéfice d’entrepreneurs qui affrontent des situations personnelles et professionnelles tendues et douloureuses, du fait de la crise. Soutenus par leurs pairs, des entrepreneurs bénévoles, ils doivent pouvoir être aidés et soutenus pour se reconstruire et rebondir après un échec qui n’est pas de leur fait.
Amortisseur de chocs et ceinture de sécurité de l’économie : c’est bien le rôle que joue l’assurance au quotidien. S’y ajoute celui d’investisseur clé pour une relance durable et en soutien à l’économie réelle. C’est le sens des 2 milliards d’euros d’investissements alloués par les assureurs dans la relance de l’économie. Sur ce dernier volet, les ETI et les PME des secteurs de la santé et du tourisme sont à nos yeux des « cibles prioritaires d’investissement » qu’il est de notre responsabilité d’aider à se moderniser, à tirer les leçons de la crise et à inscrire le renouveau de leur activité dans une croissance durable.
In fine, et malgré les trop nombreuses contre-vérités parfois énoncées ou assénées sans analyse approfondie du sujet, le secteur assurantiel est le seul secteur économique à avoir autant contribué à l’effort national pour réduire l’impact de la pandémie et préparer la relance, avec 7 milliards d’euros mobilisés au total : 2 milliards d’euros de tribut net dus à la sur-sinistralité (assurances annulations, arrêts de travail, responsabilité civile des soignants, assurance-crédit des entreprises, etc.) ; 3 milliards d’euros de mesures de solidarité (gestes extracontractuels, participation au fonds de solidarité gouvernemental pour les TPE-PME, contribution aux dépenses exceptionnelles de santé, etc.) ; et les 2 milliards d’euros d’investissement précédemment évoqués.
L’équivalent, pour Generali France, de 370 millions d’euros d’engagements et de contributions.
C’est à la fois avec des initiatives entrepreneuriales adaptées, mais aussi à travers des partenariats multiples - État, Europe, associations de terrain, investisseurs… - que l’assurance peut jouer pleinement son rôle économique et exercer pleinement ses responsabilités sociales.
Directeur des systèmes d'information France / BeLux chez Marsh McLennan | Ressources internes et offshore
3 ansBonjour monsieur J ai un sci et nous avons déclaré un sinistre pour lequel l’es dommage se sont élevé à 2500 euros et un second dont la prise en charge n a pas été prise en charge au niveau de la toiture. Et effectivement votre solidarité a fait que nous avons été radié. Bravo pour votre esprit de solidarité je rigole doucement devant vos propos qui ne sont pas en adéquation avec vos actes et votre politique Bien cordialement
Courtier en Assurances
4 ansTout est dit ! A partager avec nos clients afin qu’ils comprennent ! Bravo et merci pour votre clarté ! Au plaisir de continuer de travailler avec vous en 2021 ! #assurance #generali
Expert en Analyse des risques de dommages aux biens et conseil en prevention.
4 ansFactuel, clair et net.