FacMaton : Emilie Hoock

FacMaton : Emilie Hoock

Aujourd’hui en 5eannée de médecine à Paris Descartes, Emilie Hoock a bénéficié d’un passage en 2eannée, sans passer par la case PACES, grâce à la passerelle et son master 2 en école de commerce. Elle nous raconte son parcours. 

Comment commence ton parcours dans l’enseignement supérieur ? 

Emilie :En 2007, j’ai passé un baccalauréat économique et social (ES). A la sortie du lycée, je ne savais pas vraiment quoi faire. Pour rester dans la continuité de mon apprentissage, je me suis inscrite en licence d’éco-gestion à Lille puis j’ai intégré l’IESEG, sur son campus lillois.

Je ne regrette pas cette première étape : ces années m’ont permis d’évoluer et d’affirmer mes choix, et l’IESEG offre une formation solide et internationale.

A la fin de ces études, pourquoi avoir choisi de commencer des études médicales ? 

Emilie :J’ai toujours eu dans un coin de ma tête l’envie d’être médecin, sans vraiment creuser la question. Je viens d’une famille de médecins, j’ai donc vu, très tôt, l’envers du décor sans vraiment me sentir capable de pouvoir le faire. C’est finalement lors de mon mémoire de fin d’études (sur la prévention primaire contre le tabagisme d’un point de vue psychologie du consommateur), puis en stage de fin d’études que j’ai pris conscience de mes envies et motivations. Plus j’avançais et moins je me reconnaissais dans le marketing ou la finance ; j’avais besoin d’un métier humain dans lequel me sentir utile. 

Qu’est-ce qui a précisé ton choix pour la médecine ? 

Emilie :L’envie de me confronter à des sciences dures, d’apprendre et de soigner des patients. 

Et puis tu t’es lancée, cela n’a pas été trop difficile au début ? 

Emilie :Si, ça donnait le vertige. Je sortais de 5 années d’études et je voyais mes camarades rentrer dans la vie active. Ce choix m’a valu des nuits d’insomnie et finalement, je me suis dit qu’il valait mieux avoir des remords que des regrets.

Quels sont les critères pour passer directement en deuxième année de médecine ? 

Emilie :Pour pouvoir bénéficier de la passerelle pour la 2eannée, il faut être titulaire d’un diplôme conférant le grade de master, peu importe la filière : tout est envisageable, dans les limites du décret ministériel qui fixe les conditions de la passerelle. Le plus important pour la commission de sélection c’est la lettre de motivation car les membres du jury ne regardent pas les notes et ne prennent pas de lettre de recommandation. Après une première sélection sur dossier, vient l’oral où l’on présente en 5 minutes, chrono en mains, les raisons de notre demande de passerelle. 

En 2014, tu entrais donc en 2eannée sur le site des Cordeliers, comment cela s’est passé ? 

Emilie :C’était rude. Je me souviens de ma première semaine, j’avais des fous rires nerveux en cours. Je ne comprenais qu’un mot sur 4 et c’était les mots de liaison ! Sans surprise, j’ai redoublé ma deuxième année, j’ai revu les bases, j’ai dû apprendre un nouveau langage. Comme il ne me restait que 3 matières à valider durant ce redoublement, j’en ai profité pour faire un Master 1 en Santé Publique à la faculté de Pharmacie. 

Comment s’est déroulée la suite de ton cursus ? 

Emilie :En 3eet 4eannée, en commençant à rencontrer des patients, j’ai compris que j’avais fait le bon choix. 

De plus, j’ai eu la chance de participer au programme IDEAL que propose la faculté, en assistant à la semaine internationale I3DC et à la Summer School sur les maladies infectieuses, qui se déroule à la faculté et au laboratoire Ilumens. C’est un enseignement très riche qui permet, comme le dit le Dr. Caroline Charlier, à l’initiative du programme, « de nous donner la première brique lego sur laquelle nous allons pouvoir poser les suivantes ». 

Aussi, la pratique de gestes médicaux sur les mannequins connectés d’Ilumens a été un vrai plus : première ponction lombaire réussie, l’appréhension en moins !

As-tu participé à d’autres activités à la faculté ? 

Emilie :Oui, étant bilingue, j’avais le souhait de continuer à pratiquer l’anglais, je me suis donc investie dans le groupe de débat organisé par Philippe Persiaux, enseignant d’anglais médical à la faculté. J’ai continué à m’amuser à pratiquer un anglais plus littéraire durant des joutes oratoires. 

Que t’apporte ton double cursus dans tes études de médecine ? 

Emilie :Le recul d’une première expérience ! On est rarement sérieux quand on sort du lycée, et médecine est un choix impliquant.

Ce premier cursus m’a permis de mieux me connaître et de comprendre ce que je souhaitais dans mon travail : pour moi, l’important est de savoir à terme, et de réussir à faire ce qui est le mieux pour le patient, la médecine ne peut se résumer à une course aux QCM. 

Le fait de commencer des études de médecine tardivement permet de relativiser. J’espère mieux mesurer certaines situations et leurs impacts sur les personnes. 

Quel est la prochaine étape de ton parcours ?       

Emilie :Je pars cet été à Dublin en stage VIP, à temps plein, en réanimation et maladies infectieuses. 

Et puis, plus généralement, je continue à apprendre comment soigner, item par item et stage après stage.

Quel est ton bilan de ce changement de carrière ? 

Emilie :Même si parfois je suis fatiguée et que mes yeux brûlent en garde, je suis heureuse d’être à l’hôpital. 

La médecine est une science tellement vaste, que de l’anatomopathologie aux urgences, on est toujours sûr d’y trouver un intérêt. En tout cas, j’y ai trouvé ma voie.

Mehmet Sertkaya

MD, General Surgery, General Surgeon, All people are precious to me, but all doctors are dear to me

5 ans

Salut

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Autres pages consultées

Explorer les sujets