Faire simple en management ?
Le management d’une équipe, d’un département ou d’une entreprise est réputé souvent compliqué, difficile, parfois subtil, toujours incertain.
Pourquoi ?
Tout d’abord parce que les situations changent, et plus vite ou fréquemment que les approches managériales.
Ensuite il y a les « outils » et comme partout, il y a des gens qui utilisent un tournevis pour planter des clous, et puis il y a ceux pour qui tout problème ressemble à un clou et donc utilisent, dans tous les cas, un marteau.
Enfin, parce que les situations changent, et de ce fait les gens changent.
Ils changent de perspectives, de motivations, de perceptions, de ressentis, d’opinions, sans que cela ait directement à voir avec le management.
Quelques principes aident :
· Plus une situation semble complexe, plus il est urgent de faire simple.
· Une situation est un puzzle, une population aussi. Il convient avant de le commencer d’ordonner les pièces qui le constituent. Un puzzle que l’on commencerait par le milieu prendrait plus de temps à réaliser qu’en le commençant par les bords, les angles… cela s’appelle simplement une méthode. Une méthode n’est pas nécessairement complexe et encore moins sophistiquée.
· Une action entreprise sans un objectif précis lui-même rattaché à un but compris et partagé a peu de chances statistiques d’aboutir à un résultat satisfaisant. Confondre action et réaction est courant. Une action se doit d’être réfléchie. Une réaction est du domaine de l’instinct ou du conditionnement. Entre les deux, le biais de préférence pour l’action joue un rôle déterminant dans la production d’erreurs.
· Avoir des alliés est essentiel. Un allié est une personne qui peut vous aider à réfléchir, analyser, préparer des décisions, une stratégie. Cultiver les alliés c’est accepter d’échanger avec des personnes qui peuvent avoir une vision ou des perspectives différentes des vôtres et être capable de les entendre. Le ciment de l’alliance ? Avoir le même but, être en confiance.
· Comprendre que les situations changent les personnes. Fréquemment, on en sait moins sur une situation que ce que l’on pense. « On croit savoir ». Être capable de compléter sa vision d’une situation est un atout considérable. « Croire en savoir suffisamment est très souvent présomptueux. » Croire que des personnes auront la même réponse dans des situations différentes est une erreur. Le plus gentil des hommes qui a mal dormi est irascible.
· Maitriser son ego, les hypothèses et agacements qu’il suggère et suscite. Le management par l’ego est dévastateur autant pour soi que pour autrui. Le contraire d’un ego fort n’est pas un ego faible, c’est la raison ou sagesse. Souvenez-vous, lorsque les ego entrent dans une pièce, l’intelligence sort.
· Adopter la concertation. Se concerter est vouloir parvenir à un accord, et faire les efforts nécessaires pour y parvenir (voir ci-dessus). Cela remplace efficacement la négociation et l’argumentation. La concertation se fait dans le calme, l’écoute réciproque ; elle est constructive et fait gagner du temps, contrairement à une idée reçue directement de l’ego.
· On n’entend que ce que l’on comprend. (Goethe). On ne comprend bien que ce qui est bien expliqué. Différencier « expliquer » et « justifier ». L’approche est différente et donne un résultat différent.
· Comprendre est la clé. Comprendre n’est pas « juger » et n’est pas dégager une opinion. On comprend à l’aide de ses connaissances, de ses analyses, de ses réflexions et de la capacité d’écoute des explications qui nous sont données.
· Bannir l’improvisation. Toujours se préparer, préparer ses interventions. Même les maîtres du Jazz préparent en amont leurs « improvisations »
· Tous les chemins mènent à Rome, mais certains sont plus plaisants et efficaces que d’autres. Gardez les objectifs en tête, (la destination), acceptez que plusieurs itinéraires soient possibles. Accordez-vous sur l’itinéraire avec vos co-voyageurs.
· Personne n’est parfait, mais cela ne devrait pas empêcher de s’en approcher. La complaisance est mauvaise inspiratrice.
· Casser les stéréotypes, les préjugés. Ils sont instigateurs d’erreurs d’appréciation. Croyances nées de la facilité, ne reposant sur aucune vérité scientifique ou statistique, issus de généralisations malsaines les stéréotypes et préjugés sont des semblants d’explications et des raccourcis simplistes.
· Savoir se distancier. Les émotions troublent la pensée, sont souvent source de confusion et par nature induisent des inférences
Au-delà du management, dans la vie courante, faire simple est probablement un bon principe...
En vous souhaitant de belles vacances,
Gérard-Dominique Carton
Fondateur de PDA PHARMA
4 ansPour faire simple il faut maîtriser son sujet et maîtriser son sujet c'est des fois compliqué. Moralité faites simple c'est compliqué des fois...
Directeur de projet chez DGAC
4 ans"Je n’ai fait celle-ci plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte." De même qu'écrire concis prend du temps, faire simple en demande - paradoxe apparent- plus que de faire compliqué...
Consultant en management & organisation visuelle agile - formateur - intervenant chez #EstrellasCamino
4 ansGérard Carton oui en phase avec ces idées. #simplexite ! 🤯🌱 merci pour ce post.
Responsable des systèmes d'information
4 ansToute la difficulté de rendre simple, accessible, ce qui à la base est forcément complexe. Engager, confronter les idées, construite une vision, décliner une ou plusieurs stratégies, communiquer, etcetc. Gérer les égos, prendre en compte ses propres biais, ceux des autres. Trouver la bonne approche pour atteindre les personnes clés, que le moment soit opportun pour chacun, le message suffisamment clair, incisif, adapté. Faire valider. Formaliser (le moment crucial ?) Démarrer d'où on est, avancer une étape après l'autre, dans un contexte holistique, en restant pragmatique, en gardant en ligne de mire la vision, en s'adaptant aux aléas humains ou non, et en ajustant en conséquence les stratégies pour y arriver... J'ai forcément survolé ou oublié des étapes, je résume mon expérience du sujet. Quel casse tête. C'est épuisant. Le marteau, pas loin, il est tentant, je vous jure :D J'ai beaucoup lu sur le sujet, discuté, échangé. J'ai le sentiment qu'il y a des lignes de conduite, pas de recette magique. Il faut prendre du recul, confronter ses idées, se remettre en question, avancer à nouveau. Le problème de faire simple, c'est qu'il faut s'adapter aux personnes. Il faut plusieurs approches simples non au final ?