Femme, un drame?
De nombreuses discussions avec mes patientes m’ont donné à réfléchir sur la position de la Femme dans notre société puis ces dernières semaines, l’actualité de violences faites aux femmes (crimes sexuels de masse en Allemagne et en Suède dénigrés puis étiquetés incidents en premier lieu, violences conjugales…).
D’abord, la jolie Natalia, 42 ans, souriante et épanouie. Elle était venue me saluer en juillet avant son départ à l’étranger avec son mari Pierre-Edouard et leurs 3 fils. Il avait accepté un très bon poste. L’interrogeant sur ses futures activités (professionnelles ou non) à elle, Natalia m’avait alors scandé : « je n’ai jamais eu besoin de travailler, Pierre-Edouard a toujours bien gagné sa vie ». Je n’ai rien contre les femmes au foyer, ni même contre les hommes au foyer. Mais là, cette phrase m’avait atterrée.
Sommes-nous uniquement faites pour combler les vides des Hommes? Prenons- nous encore et toujours la forme du récipient dans lequel on nous place?
Puis, Ariane, 38 ans, tout aussi fraîche et heureuse, qui m’avait déclaré avec fierté: « je ne travaille pas, je m’occupe de mes enfants », et effectivement on la retrouve sur son profil Facebook avec de multiples photos entourée de ses enfants, au ski, à un mariage, …Une vraie publicité pour la famille (mais de quelle époque ?)
L’éducation des enfants de femmes au foyer est-elle forcément de meilleure qualité ?
Tant sur le plan personnel que professionnel, je ne me suis jamais sentie inquiète en tant que femme. En Médecine, j’ai connu un milieu sans doute privilégié avec une certaine mixité et parité, dans ma promotion de ma Faculté parisienne, comme à l’hôpital. Mêmes fonctions, mêmes salaires (de misère) tant pour les aides-soignantes que pour les Professeur(e)s.
Sans être une féministe vociférante ou une jolie féministe aux seins nus et graffités, et (trop rapidement) couverte d’hématomes, j’ignorais qu’un jour le regard posé sur les femmes me soucierait. Je sais malgré tout que j’ai beaucoup de chance de pouvoir m’interroger sur le rôle des Femmes car cela signifie déjà qu’elles en ont vraiment un…
Avant même de regarder la progression de la soumission totale et couvrante des femmes en Orient et en Extrême Orient, assiste-t-on actuellement dans nos pays dits industrialisés à une stagnation, à un recul sur la question des droits de la Femme (considération, sécurité, vie sociale…)?
Les femmes souffrent de nombreuses dominations, et naviguent en eaux troubles, parfois dans des courants contraires. Dans un monde qui fait parfois la part belle à des modèles féminins vides et médiocres, tantôt stars de télé réalité, tantôt anciennes prostituées dont l'existence est aussi éphémère que mammaire.
Elles subissent la domination du genre car malheureusement la suprématie masculine semble toujours ancrée dans les inconscients. La société, même dans les pays industrialisés, se répète des stéréotypes, et maintient les femmes à un rang différent. L'éducation donnée à un garçon ou à une fille est proche mais n'est jamais vraiment identique.
Dès les petites classes et on pardonne plus facilement à un garçon, un cahier sale et mal tenu, ou plus tard sa première cuite… Autre stéréotype: la passivité présumée des femmes (sauf dans leur rôle de mère) dans de multiples univers (dont la sexualité).
En plus, elles ont à subir les luttes entre les classes. Et pour finir, elles s’infligent des rivalités entre elles sur fond de quête absolue de perfection. Ainsi, naissent des sentiments de culpabilité suite à toutes ces pressions.
Travailler les met parfois mal à l’aise car elles voient moins leurs enfants, mais être femmes au foyer aussi parce qu'elles subissent le regard des autres, parfois méprisant, et elles mettent <<travaille à son compte>> sur leur profil Facebook pour éviter de laisser cette case vide. Je n'ai rien contre ce mode de fonctionnement dans un couple, surtout si ce choix est réalisé dans une totale harmonie. Je serais plutôt gênée, non pas par mon avenir en cas de séparation, mais par un manque d'autonomie proche de celui de l'enfance ou de l'adolescence, une pseudo régression donc. J'aurais aussi l'impression de ne plus poser ma pierre à l'édifice de l'égalité et de la parité.
Les femmes sont trop tiraillées, elles deviennent leurs propres ennemies. Certaines collègues de notre actuelle Ministre de la Santé, lorsqu'elle était chahutée par les professions médicales et paramédicales, l'ont alors jugée attaquée parce que femme, alors même que Françoise Giroud disait jadis:
<< La femme serait vraiment l'égale de l'homme le jour, où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. >>
Elles entravent leur propre parité dans certaines circonstances. Comme récemment après Cologne, lorsque des femmes politiques ou des féministes se sont exprimées en proférant les plus grosses inepties. Et la remise en cause du droit à l'avortement en France, avancée féministe d'entre toutes, par une jeune femme, lors de la campagne pour les Régionales, dont le Parti politique est censé incarner le Renouveau.
Allons les femmes, ceci est un cri d'alarme, éduquons nos fils, parlons à nos filles, réagissons pour que ne puisse pas être vécu comme un drame, de naître Femme.
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