Feux d’espaces naturels : Le Sdis du Nord fait son bilan de l’été
C’est au centre d’incendie et de secours de Cambrai que les sapeurs-pompiers ont analysé hier le retour d’expériences sur les feux de forêts et feux d’espaces naturels de l’été 2022 dans le département du Nord.
A cette occasion, le président du conseil d’administration Jacques Houssin a rappelé son intérêt pour le sujet, comme il l’avait déjà fait cet été, assistant à plusieurs manœuvres impliquant les engins nouvellement acquis par le Sdis. Il a également pu saluer les sapeurs-pompiers engagés à travers les colonnes de renfort en Gironde, Maine et Loire et sud de la France. Si l’été 2022 a connu plus d’incendies (feux de broussailles…), Jacques Houssin s’est félicité que les surfaces brûlées soient réduites à moins de 100 hectares pour la saison. Les acquisitions d’engins, les formations de personnels et le maillage territorial contribuent à réduire l’impact de ces feux.
Le grenier du Nord…
Pour Nicolas Siegler, président de l’agglomération de Cambrai, le phénomène naissant il y a quelques années devient désormais courant. Il n’a pas oublié de préciser que le cambrésis reste l’un des greniers du Nord, avec les Flandres. Pour lui, l’action des sapeurs-pompiers a contribué dans une large mesure à la protection du patrimoine économique local, le secteur agroalimentaire constituant le premier employeur privé de son territoire. Nicolas Siegler a salué la volonté de former les sapeurs-pompiers et l’acculturation nécessaire pour faire face aux feux d’espaces naturels.
Force de frappe…
Chef du corps départemental, le contrôleur général Gilles Grégoire a salué le travail des sapeurs-pompiers, en y ajoutant quelques constats. Il est vrai que l’acquisition de camions citernes feux de forêts de type Super a contribué à augmenter la force de frappe du Sdis. L’évolution de la doctrine, les formations vont également en ce sens. Mais Gilles Grégoire a également mis en lumière le travail important des acteurs de la prévention et de la prévision, tâche indispensable en amont pour arriver à ce bilan. Le contrôleur général a remercié les élus de leur confiance pour les moyens alloués. D’un point de vue global, il a finalement évoqué l’accessibilité des forêts, la sensibilisation des citoyens et l’implication des agriculteurs avec des moyens de déchaumage pour préserver au plus vite leurs cultures quand un incendie survient. Le chef de corps a souligné l’étroite collaboration avec le monde agricole, non sans rappeler l’indispensable lien avec la zone de défense et de sécurité Nord, échelon qui permet de piloter l’ensemble des moyens nécessaires à travers les 5 départements qui la composent.
L’impact positif des nouveaux engins…
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Ce retour d’expériences s’est déroulé en présence du technicien forestier territorial Benjamin Schaeffert, représentant l’ONF, lui-même étant représentant de la défense incendie pour le secteur Nord/Pas-de-Calais. Cet expert de la forêt a précisé qu’au fil des années, il avait clairement mesuré l’impact positif des nouveaux engins de lutte contre l’incendie. Pour lui, les capacités de noyage procurées par les CCFS sont évidentes. Le technicien a rappelé toute l’importance de la prévention pour éviter les feux de forêts. Et de terminer en évoquant les moyens aériens comme les drones, outils technologiques nécessaires pour visualiser une situation, des points chauds, mais aussi pour cartographier les zones impactées.
La sensibilisation des publics…
Le commandant Cédric Maréchal, engagé à plusieurs reprises sur les colonnes de renfort, a lui aussi évoqué la sensibilisation du public, comme il l’avait fait avec les jeunes du service national universel cet été. Les sorties pédagogiques des cadets sont également un moyen de prévention pour les plus jeunes, qui sont autant d’ambassadeurs de l’environnement. Il a finalement souligné l’importance de la cartographie des forêts, notamment pour prévenir des passages difficiles pour les engins de secours.
Jacques Houssin a finalement évoqué la formation des élus qui pourrait se faire avec l’association des maires du Nord, et plus particulièrement à destination des correspondants « sécurité civile » dans les communes.
Attaque massive des feux naissants
Le bilan chiffré de cet été était dévoilé conjointement par les capitaines Audrey Jover et Joachim Correa, spécialistes du sujet dans le Nord. Tour à tour, ils ont évoqué l’analyse de risque journalière en saison, les moyens humains et matériels du Sdis59, les évolutions possibles, la doctrine nationale dite « d’attaque massive des feux naissants », et ce avant d’évoquer le bilan purement statistique. Il en ressort qu’en 2022, le Nord a été confronté à 804 feux d’espaces naturels, dont 727 feux de broussailles/herbes, 5 feux de cultures, 64 feux de chaumes, 2 feux de dunes et 6 feux de végétation en forêt. A titre de comparaison, l’année 2019 avait connu 752 feux de ce type.
Plus de feux, moins de surfaces brûlées…
L’analyse de 2022 indique que malgré un nombre plus important d’incendies, le nombre de surfaces brûlées s’établit à 78,55 hectares, contre 88 hectares en 2020 par exemple. A l’échelon de la zone de défense Nord, le département du Nord est celui qui a connu le plus d’incendies cette année et le moins de surfaces brûlées. Les feux les plus marquants resteront ceux du 19 juillet à Cattenières (15 hectares), le 18 juillet à Sainghin en Weppes (8ha), le 4 septembre à Liessies (7ha), le 19 juillet à Reumont (5ha) et le 25 juillet à Troisville (5ha). La journée du 16 juin a été identifiée comme celle qui a connu l’épisode de chaleur le plus important. Le 19 juillet, le département du Nord avait été classé en risque « sévère » pour les incendies d’espaces naturels. D’un point de vue géographique, on peut dire que tous les arrondissements du Nord sont désormais touchés, même si les incendies de forêts ont été principalement concentrés vers Raismes/St-Amand/Wallers.