Fin d’année : courir ou ralentir ? Une question de rythme et de respect de la diversité cognitive

Fin d’année : courir ou ralentir ? Une question de rythme et de respect de la diversité cognitive

La fin d’année ressemble souvent à une course contre la montre. Le mois de décembre devient une période de bouclage frénétique :

  • Projets à terminer.
  • Emails à vider.
  • Dossiers à rendre à tout prix.

L’objectif ? Tout clore avant de « mériter » quelques jours de repos. Mais pourquoi cette urgence est-elle si forte ? Pourquoi acceptons-nous collectivement de nous précipiter vers une ligne d’arrivée imaginaire ?

Pour beaucoup, cette période est une source de stress. Pour les talents neurodivergents — ceux qui pensent et fonctionnent différemment —, cette pression peut se transformer en véritable chaos :

  • Planifier et organiser son temps est déjà un défi dans des conditions normales.
  • Lorsque des échéances surgissent au dernier moment (« Je veux ça avant les vacances ! »), c’est l’épuisement assuré.

Alors, pourquoi cette frénésie ?

Les raisons cachées derrière la course de fin d’année

1. Clôturer psychologiquement l’année

Tout finir avant le 31 décembre donne une illusion de contrôle. Cela permet d’aborder janvier avec l’impression d’une page blanche, comme si l’on pouvait repartir de zéro. Mais la réalité est tout autre : les projets s’enchaînent, les défis continuent. Cette quête d’une « année parfaitement bouclée » est souvent illusoire.

2. Le mouvement collectif

Quand tout le monde autour de soi est en mode sprint, il est difficile de résister à l’effet de groupe.

« Si je ralentis, vais-je être en retard ? »

« Si je ne joue pas le jeu, vais-je être perçu comme moins engagé ? »

Dans de nombreux environnements professionnels, la culture de l’urgence devient contagieuse, même quand elle est inutile.

3. La culpabilité

Pour certains, le repos doit se mériter. « Comment profiter des fêtes si tout n’est pas parfait ? » C’est une croyance tenace, mais dangereuse. Elle pousse à sacrifier sa santé physique et mentale pour une productivité de façade.


Le prix de cette urgence : fatigue, tensions et inefficacité

Cette pression constante n’est pas sans conséquences. Voici quelques réalités que l’on observe souvent dans les équipes en fin d’année :

  • Travail bâclé : Dans la précipitation, la qualité du travail baisse. Ce qui devait être « bouclé » doit souvent être refait en janvier.
  • Fatigue mentale : Le cerveau humain n’est pas fait pour des sprints constants. Cette charge mentale excessive conduit au burnout.
  • Tensions entre collègues : La pression déborde d’un individu à l’autre. Un manager stressé transmet son urgence à toute l’équipe.
  • Invisibilisation des talents neurodivergents : Pour les personnes avec un TSA, TDAH ou d’autres spécificités, cette période devient particulièrement difficile. La surcharge d’informations et d’émotions les plonge dans un état de chaos intérieur.

Et si on respectait des rythmes différents ?

La neurodiversité nous enseigne que chaque personne fonctionne différemment. Certains sont plus efficaces le matin, d’autres le soir. Certains travaillent mieux dans des phases longues et calmes, tandis que d’autres préfèrent les sprints courts et intenses.

1. Repenser les priorités

Tout ne doit pas être parfait avant le 25 décembre. Qu’est-ce qui est vraiment essentiel ?

  • Identifie les projets qui nécessitent une vraie clôture.
  • Accepte que certaines tâches peuvent attendre janvier, sans conséquences majeures.

En tant que manager, il est crucial d’expliquer à son équipe que tout n’est pas urgent.

2. Communiquer et poser des limites

La clé pour éviter l’effet boule de neige, c’est la communication.

  • Dis clairement ce qui est réaliste à accomplir avant les fêtes.
  • Apprends à dire non aux demandes de dernière minute. Parfois, reporter est plus sain pour tout le monde.

Cela demande du courage, surtout dans des environnements où la performance est sacralisée. Mais la vérité, c’est qu’une équipe épuisée n’est pas performante.

3. Préserver le bien-être individuel et collectif

Arriver reposés en janvier est plus bénéfique que d’atteindre décembre en bout de course. Quelques solutions simples :

  • Encourage ton équipe à prendre de vraies pauses avant les fêtes.
  • Limite les réunions inutiles en décembre.
  • Crée des moments de respiration pour chacun, en laissant le choix du rythme et des méthodes de travail.

La diversité cognitive est une richesse. Respecter cette diversité, c’est accepter que chacun avance à son rythme.

Les talents neurodivergents face à la fin d’année

Prenons l’exemple d’une personne avec un TSA (trouble du spectre autistique). Décembre peut être une période particulièrement déstabilisante pour elle :

  • Les imprévus et les changements de planning créent une surcharge cognitive.
  • La pression sociale pour participer aux « traditions de Noël » peut être épuisante.
  • Les environnements bruyants ou les réunions informelles sont une source de stress intense.

Solution ?

  • Anticiper : Fournir un calendrier clair avec des échéances réalistes.
  • Simplifier : Réduire la quantité d’informations à traiter.
  • Adapter : Permettre à chacun de s’organiser selon ses besoins.

Ces ajustements ne profitent pas qu’aux personnes neurodivergentes : ils améliorent le bien-être de toute l’équipe.

Transformer la fin d’année en opportunité

Et si au lieu de courir, on utilisait cette période pour :

  • Faire un bilan apaisé de l’année écoulée.
  • Identifier ce qui peut être amélioré sans pression.
  • Renforcer la cohésion d’équipe par des échanges constructifs, sans forcer des « célébrations » qui ne conviennent pas à tous.

Respecter des rythmes différents, c’est créer un environnement où chacun peut donner le meilleur de lui-même. C’est aussi un pas vers une culture plus inclusive, où la diversité cognitive est prise en compte.

En conclusion : ralentir, c’est avancer plus loin

La course de fin d’année n’a rien d’une obligation. Elle repose sur des croyances collectives que l’on peut remettre en question.

En prenant soin de soi et des autres :

  • On évite la fatigue inutile.
  • On valorise des méthodes de travail plus saines.
  • On prépare l’année suivante dans de meilleures conditions.

Et toi, comment gères-tu cette période dans ton équipe ou ton organisation ? Quelles pratiques mettent ton équipe à l’abri du chaos de décembre ? J’aimerais lire tes solutions.

#Neurodiversité #Inclusion #Performance #Management #BienÊtreAuTravail #FinDAnnée

Charlotte Fossati

Bachelor of Arts - BA Accompagnement Psychosocial intuitif | Approche systémique et humaniste | Détection précoce des besoins | Focus sur les solutions | Mobilisation des ressources internes | Processus de co-création

3 sem.

L’injonction de la société selon laquelle cette journée doit être exceptionnelle (familles unies, réconciliations à tous les niveaux, et, comme par enchantement, tout le monde semble soudainement très heureux 😀)

Thierry Garot - Very Important Parking ♿

Co Fondateur @ VIP+800K lieux ♿+50K utilisateurs | dispo sur Apple et Play Store | Auteur du livre : "Adoptez vous et révélez votre force" disponible sur Amazon

3 sem.

Sandrine Guerlus, c'est clair que décembre peut devenir un vrai cauchemar. Prioriser et prendre soin de soi, c'est la clé pour garder le cap. T'as des astuces personnelles?

Identifiez-vous pour afficher ou ajouter un commentaire

Plus d’articles de Sandrine GUERLUS ✨️

Autres pages consultées

Explorer les sujets