Fin de vie : donner la mort n’est pas un soin
Quelques heures après la parution de l’avis 139 du CCNE et l’annonce faite par Monsieur le Président de la République Emmanuel Macron de lancer une consultation en vue d’une possible loi d’ici fin 2023, Mcoor s’associe avec la SFAP et d’autres composantes représentatives de soignants pour engager dès à présent une réflexion éthique indépendante.
Avec l’ensemble des intervenants en EHPAD nous soignons au quotidien les personnes les plus vulnérables de la société et nous tenons dès à présent insister sur le principe indéfectible de solidarité envers les plus démunis.
Dans les semaines qui vient notre association prolongera ce communiqué commun par un document explicitant la spécificité et la singularité de l’accompagnement des personnes en fin de vie en EHPAD.
Fin de vie : donner la mort n’est pas un soin
L’avis du CCNE ouvre la porte à un changement éthique majeur Les soignants poursuivent une réflexion éthique indépendante
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Représentantes des soignants engagés quotidiennement dans l'accompagnement et les soins auprès des personnes en fin de vie, les sociétés savantes, organisations professionnelles et associations cosignataires de ce communiqué prennent acte de la publication de l’avis n°139 du CCNE rendu ce 13 septembre 2022.
Si le CCNE tente de concilier l’impératif de solidarité avec celui d’autonomie de décision, il apparait clairement qu’il propose un nouveau paradigme où, dans certaines situations, l’éthique collective pourrait s’effacer devant la demande individuelle
Reposant justement sur des principes de solidarité inconditionnelle vis-à-vis des patients, nos pratiques soignantes d'aujourd’hui s'inscrivent dans une déontologie et une éthique médicale collégiale claire, caractérisée par une longue continuité historique. Avec le changement de paradigme envisagé par le CCNE, c’est cette continuité qui pourrait demain être rompue.
Les conséquences de ce changement seraient donc majeures sur l'engagement soignant si la loi leur demandait in fine d'être acteurs de la mise en œuvre d’une forme d’euthanasie ou de suicide médicalement assisté.
Conscients de l’injonction qui pourrait nous être faite demain, nous nous saisissons d’une réflexion éthique et pratique indépendante. Celle-ci aura pour but d’explorer et de partager les conséquences concrètes qu’une légalisation du suicide médicalement assisté ou de l’euthanasie aurait sur nos pratiques soignantes.
Nous relevons enfin dans cet avis du CCNE l’absence de consensus sur ce sujet, matérialisé par la présence d’un avis de réserve et des divergences entre les membres signataires de l’avis majoritaire. Cette absence de consensus témoigne de la complexité de la prise en charge des personnes en fin de vie et devra être prise en compte dans les futurs débats.
Médecin pré-retraité intérimaire
2 ansLe médecin coordonnateur c'est celui qui doit écouter et défendre la volonté du patient, expliquer et accompagner les proches et familles, former et sensibiliser les soignant-e-s à la fin de vie, se battre avec les confrères médecins traitants qui sont tièdes, peu motivés, distants, débordés, absents. C'est celui qui convoque, coordonne, supplée en faisant intervenir l'HAD, l'équipe mobile de soins palliatifs avec l'aide des bonnes volontés disponibles, en essayant de rester calme malgré la colère qui l'envahit souvent car il doit se confronter à ses confrères qui ont encore un vrai problème avec la mort, réconforter ses équipes pour les motiver et cela sans jugement de valeur, en tenant compte des expériences de vie de chacun, des parcours personnels ...... Je souhaite mourir dans la dignité, sans avoir peur et sans souffrance, dans un cadre agréable et entouré de gens que j'aime et qui m'aiment. C'est mon credo
Médecin interniste hémato-oncologue et gériatre humaniste en semi-retraite hyperactive
2 ansle médecin coordonnateur en Ehpad est désormais et le plus souvent en première ligne sur ce sujet , il n'est malheureusement pas beaucoup aidé !...