Financeurs de la formation : mais "où est Charlie" ?
Le récent « rapport sur l’usage des fonds de la formation professionnelle » élaboré par France Compétences est une mine de renseignements et donc d’enseignements.
Occasion de revenir sur ce fameux sujet – marronnier traditionnel des journalistes – des « 30 milliards » de la formation.
Précision : le tableau présenté fait écho à un autre tableau du même type que l’on trouvera en page 35 du Jaune budgétaire 2024. A un tout petit détail près : une différence d’environ 1 milliard. Mais dans le contexte du « quoi qu’il en coûte » ambiant, ne soyons pas mesquin. Toutefois, officiellement, le « Jaune » fait état, en 2022, de 31,8 Milliardsd’€ de dépenses consacrées à la FPC et à l’apprentissage.
Selon le tableau présenté, 7 acteurs semblent générer les dépenses. Peut-être pourrait-on citer l’une des sources qui « verse» à ces acteurs et dépense (amenant à cette différenciation subtile : dépenses directes et dépenses intermédiées) : les entreprises.
Ainsi, en 2021 (toujours notre Jaune, page 58), les dépenses brutes (directes et intermédiées) des entreprises représentent 22,7 Md€ (21,5 Md€ nettes), soit au moins 75% des 28 Md€ de 2021.
10 ans auparavant, en 2011 donc, cela représentait 13,6 Md€ (sur un total de 25,6 Md€). Soit environ 50%.
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Sacrée évolution des dépenses des entreprises, non ?
Il est habituel de se féliciter des évolutions quantitatives (nombre d’apprentis ou de stagiaires, dépenses, CPF). Mais quid des analyses d’efficience ?
Tout connaisseur de ces sujets sait qu’il est difficile d’effecteur des analyses qualitatives, les données étant souvent parcellaires, pas toujours comparables dans le temps, sans compter les confusions de type « salarié/stagiaire ».
Retenons que sur une dizaine d’années, les taux d’accès et de durée moyenne de formation des salariés n’a guère changé. France compétences fait même état d’une moyenne de 22h. Ceci étant, là encore, la durée n'a jamais été le gage de la qualité.