Financité cesse sa collaboration avec La Libre Belgique
Communiqué de presse
31 mai 2018
Après 12 années, Financité stoppe sa collaboration avec La Libre Belgique
Depuis 12 ans, Financité magazine, le trimestriel édité par Financité, était encarté dans La Libre Belgique. De nouvelles conditions posées par le quotidien pour poursuivre ce partenariat portent atteinte à l’indépendance éditoriale du Financité magazine. Financité a dès lors donc décidé de mettre un terme à la collaboration.
"Financité a refusé de retirer la mention à la banque Degroof. Et La Libre Belgique a refusé de diffuser ce numéro de Financité. Dans ces conditions et selon Bernard Bayot, directeur de Financté la collaboration ne peut plus se poursuivre" comme le révélait le journal Médor dans un article publié hier.
Le Financité magazine existe depuis 2006. Il est édité par le mouvement citoyen Financité, une association de promotion de la finance responsable et solidaire.
À l’origine, l’objectif du magazine était principalement de donner une information objective sur la finance éthique et solidaire face à l’augmentation constante du nombre de produits financiers éthiques commercialisés en Belgique. Au fil des années, le Financité magazine a évolué vers un journal d’information et de réflexion sur la finance telle qu’elle se présente aujourd’hui et sur la finance que nous défendons, responsable, inclusive et solidaire, qui mène à une société plus juste et plus humaine.
Rétroactes
La collaboration entre le Financité magazine et La Libre Belgique a débuté dès le deuxième numéro, en juin 2006. Le quotidien bénéficiait ainsi d’un supplément rédactionnel tandis que Financité jouissait d’un canal de diffusion supplémentaire.
Les relations se sont dégradées en septembre 2017 lorsque Financité a sorti son 47ème numéro "Pourquoi les riches ont-ils gagné ?" avec la photo d’Albert Frère en couverture.
À la demande de La Libre Belgique, toute référence au quotidien a été supprimée du site de Financité et dans les numéros suivants du magazine.
Au numéro 48 (Coopératives, une réponse à l'ubérisation ?), La Libre Belgique nous a demandé de modifier le titre d'un des articles.
Au numéro 49 (Le service public est-il mort ? - mars 2018 ), La Libre Belgique a exigé que nous supprimions un courrier des lecteurs faisant référence aux « inégalités salariales » et surtout a exigé afin de publier ce numéro, que ne figure plus dans une brève, le nom d’une banque citée dans une étude sur le financement des armes nucléaires. Car cette entreprise est précisément présente au conseil d’administration de La Libre Belgique.
Ce rapport a pourtant pignon sur rue et était déjà cité par la RTBF.
Financité a refusé de répondre à cette exigence car elle porte atteinte à l’indépendance éditoriale la plus élémentaire du Financité magazine et, à travers elle, à la libre expression d'une opinion citoyenne sur la finance. Comment pourrait-on en effet admettre que celle-ci soit soumise au bon-vouloir d'un partenaire lui-même administré par des acteurs du secteur financier ?
Ceux-ci exercent déjà une influence déterminante sur le débat public au travers notamment de l'armée de 1700 lobbyistes qui, selon Corporate Europe Observatory (CEO), défendent le secteur financier à Bruxelles, soit quatre fois plus que le nombre de fonctionnaires travaillant sur les questions financières.
Une voix libre qui analyse, débat, interpelle sur la finance est, plus que jamais indispensable !
Financité met fin à la collaboration et lance une campagne de soutien
En stoppant cette collaboration, Financité revendique la transparence et le droit de tout un chacun de recevoir une voix indépendante et la liberté de dénoncer. Ce faisant, Financité se coupe évidemment des 60.000 lecteurs de La Libre Belgique, susceptibles d’entendre par sa voix un point de vue différent. Mais le mouvement citoyen fait le pari d'un engagement de toutes et tous pour défendre cette liberté d'expression et lui donner les moyens de se développer au travers d'autres canaux de diffusion.
C’est pourquoi Financité lance la campagne de soutien « Pour une information libre, je soutiens le Financité Magazine ». Cette campagne vise à soutenir la réflexion pour une tout autre finance, une finance solidaire, inclusive, dont l'objectif premier est l'intérêt général, et à assurer la diffusion du Financité magazine au travers de nouveaux soutiens, lecteurs et lieux de dépôt.