FOCUS sur Benoit CHENU

Bien qu’ayant passé l’essentiel de ma vie professionnelle au sein d’un grand groupe dans des fonctions internationales, j’ai néanmoins mené en parallèle un parcours d’historien. Depuis une dizaine d’années, c’est devenu mon activité principale. La guerre de 1914–1918 constitue un centre d’intérêt qui m’a permis de publier trois ouvrages que j’ai accompagnés par des articles, des émissions radiophoniques et des conférences. J’ai également créé une chaine YouTube où je réalise périodiquement des films sur ce thème.

1918 — Le piège de l’Armistice est un ouvrage que je viens de publier. Des sources historiques nouvelles apparues à l’occasion du Centenaire de la Grande Guerre ainsi que des documents personnels inédits de l’un des plus grands chefs militaires français de ce conflit, le général de Castelnau, apportent un éclairage nouveau à propos des opérations militaires de l’année 1918. Elles montrent notamment que les Alliés avaient les moyens de remporter une victoire militaire beaucoup plus complète sans pour autant aggraver le niveau des pertes déjà subies. La signature de l’Armistice alors que les troupes allemandes occupent encore la majeure partie de Belgique donne l’illusion au peuple allemand que son armée est invaincue. Cette impression trompeuse aura les plus graves conséquences. Jugé inique par les Allemands, le traité de Versailles crée chez eux un désir de revanche entretenu par la persistance d’un fort courant militariste. La fierté éprouvée par le peuple allemand vis à vis de son armée est intacte. Hitler n’aura plus qu’à la reconstituer et déclencher la Deuxième Guerre mondiale.

Depuis la nuit des temps, les exemples abondent pour montrer que cette citation de la grande résistante, Eve Curie — « La paix à n’importe quel prix, ce n’est plus la paix » est hélas toujours d’actualité.