France /Golf Arabique, la diagonale des justes … ?
France-Qatar

France /Golf Arabique, la diagonale des justes … ?

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L’ambition française.

  Innovante, dynamique, agile, ambitieuse, la France rayonne et séduit à l’international plus qu’elle ne convainc peut-être sa population dans le débat intérieur. C’est un fait indéniable qui souligne l’adage que si nul n’est prophète en son pays, le thermomètre planétaire des investissements intronise bien l’hexagone comme un des leaders européens et une des toutes premières puissances au monde (devant la Chine) en termes de pays ciblé par les investisseurs. En quelques années, nous sommes passés maître et médiateur dans l’efficience  d’une diplomatie internationale dont les acteurs majeurs se cherchaient un sens et ou clairement, on ne nous attendait pas à si belle fête. Au sein de la guerre froide des droits  de diffusion des grands événements sportifs qui opposent dorénavant les états unis à la Chine via les GAFAM et les BATX, la France se trouve propulsée en première ligne de la protection et de la diffusion équitable et respectueuse du fait sportif dont l’objet est bien de lutter contre la privatisation totale des grands événements mondiaux. 

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Le Qatar : un allié naturel qui fait ses preuves.

 La lutte pourrait sembler déséquilibrée entre le «Samson » gaulois pris en étau par les deux « Goliath » américain et asiatique si l’on ne mesurait pas le taux d’adhésion politique et économique dont jouit la France envers ses partenaires étrangers et notamment le Qatar qui à coup de milliards irrigue notre développement multisectoriels. L’aventure avortée de la « Super league de football » en témoigne : les pays européens concernés se sont alignés derrière un leadership français incarné ni plus ni moins par la Présidence de la République et notamment par le binôme franco-qatari Nasser al-Khelaïfi- Emmanuel Macron. L’enjeu pour l’un était bien de sauver une certaine idée du football européen par l’indépendance de ses droits et donc de son économie et pour l’autre de préserver une accessibilité de diffusion ouverte à la liberté de marché via BeIN. On ne peut minimiser, même si ce fut dans l’ombre et dans une discrétion toute mesurée, l’importance du rôle joué par le président du Paris St Germain dans cette affaire. L’acte plaide bien en la faveur de cette alliance Franco-qatarienne qui au soir de cette sorte d’OPA américaine sur le football européen,  a mis un terme en quelques heures à cette ambition d’hégémonie.  

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Ce n’est pas en soi que les GAFAM diffusent du sport qui est problématique, c’est qu’en le faisant ils s’octroient par définition la puissance négociatrice de se retirer ...

  L’intrigue de la prise en main des événements par une stratégie inflationniste  positionne les nouveaux diffuseurs en argentier exclusif d’un sport devenu dépendant, à la vie, à la mort, de leur manne financière puisque les  interlocuteurs « traditionnels » sont exclus du débat. Les propriétaires d’événements deviennent dès lors  dépendants de la place occupée par les loueurs de diffusions. On n’est finalement pas si éloigné par nature du « leasing avec option d’achat » d’un véhicule sauf que dans le cas présent  la dépendance économique du loueur à son locataire offrirait l’opportunité à ce dernier de devenir aussi propriétaire de la concession ! ... Pas mal, c’est un cas d’école classique  à méditer, celui du client qui détourne le concept de monopole à son profit en devenant « Manager » puis propriétaire de son fournisseur ...

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Coopération économique contre « protectorat » sportif.

  Ni le Qatar, ni la France n’ont envie de « se la jouer à l’envers », parce que, les enjeux économiques structurant entre les deux puissances et l’Europe qui se cherche un nouvel axe géopolitique « respirant » par-delà les prérogatives hasardeuses de la Russie, de la Turquie, et une Amérique du nord en reconquête semble tracer une diagonale coopérante solide et primordiale entre une France-Europe et un Golf en besoin d’expansion. L’évidence d’un deal « partenariat économique et de moyens » contre « protectorat » des droits du sport fait naturellement écho aux besoins de chacun dans cet axe de coopération France-Qatar qui pourrait jouer les trouble-fête dans la guerre américano-chinoise promise.

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Une coupe du monde franco-qatarienne …

  Un boycott de la France à la coupe du Monde au Qatar c’est un peu se tirer une balle dans le pied tant le développement de notre économie passe aussi par l’exposition à cette manifestation. Avec près de 150 entreprises françaises présentent à Doha (enseignement, énergie, industrie, construction, tourisme, …), dont certaines directement impliquées dans le déroulement de ce mondial, le Qatar est dans le top 10 des partenaires mondiaux de la France en terme de balance commerciale excédentaire. Les avancés sociales et environnementales engagées ces derniers mois (salaire minimum, allocation logement, temps et conditions de travail, …) sont saluées unanimement par l’organisation internationale du travail  et des ONG comme Amnesty International. Le choix de la coopération aura livré des succès majeurs et continuera à promouvoir des avancés conditionnées en ce sens. Alors certes, convenons, nous français qui sommes souvent plus prompts à pointer les faiblesses du monde tout en étant moins regardant des nôtres, que ce tout petit pays qui n’existait pas encore pleinement il y a 50 ans, aura réussi à faire en quelques décennies ce que nous peinons parfois à réaliser après des siècles d’existence … Détentrice de la coupe d’Asie des nations, la sélection qatarienne fera le pari en 2022 de sortir de sa poule et de charmer bien au-delà du football, 4 milliards de curieux.

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Zidane en ambassadeur XXL ?

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  C’est bien une démonstration de puissance qu’orchestre en ce moment la France et le Qatar, un enjeu d’image et de soft power international dont la figure de proue ne peut-être incarnée que part le plus grand : Zinedine Zidane ! Celui qui devrait, en toute logique, reprendre la sélection française au lendemain de la coupe du Monde qatarienne est un atout tellement fort pour les deux pays qu’il devra, d’une façon ou d’une autre se retrouver acteur du mondial 2022 et en lien direct cette saison avec les affaires communes aux deux pays (Entraineur du PSG ? Conseiller spécial du Président Nasser ? Sélectionneur de la dernière heure du Qatar ? Ambassadeur du sport auprès du gouvernement français ? …). La nouvelle ne tardera pas à tomber …

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Opposer au modèle propriétaire américano-asiatique « Instrumentalisation du sport », un modèle arabo-européen multi-acteurs « Alimentation du sport ». 

 

  Le rachat de Souq (numéro 1 du e-commerce dans le monde arabe) par Amazone d’une part et la tentative de main mise du géant américain sur les droits du football d’autre part oblige la diagonale France-Qatar à proposer l’alternative solide d’un modèle différent « multi-acteurs » qui garantisse une certaine indépendance au fait sportif tout en l’alimentant. A l’inverse du géant américain qui partant du e-commerce envisage des relais de croissances par l’appropriation de droits sportifs, BeIN pourrait envisager de développer ses moyens par un rapprochement avec un leader du e-commerce français qui ne serait refuser le levier offert par un portage sur le public sportif international. A suivre …   Patrice Ribaton.

 

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