France/Allemagne : pour un agenda économique et social commun.

France/Allemagne : pour un agenda économique et social commun.

Comme suite à une intervention devant la Fédération de l'Economie Bavaroise et à quelques jours du Conseil des Ministres franco-allemand, quelques pistes de coopération :

L’élection d’Emmanuel Macron sur un programme très européen et favorable à un renforcement de la coopération franco-allemande ouvre des perspectives tout à fait encourageantes pour un échange approfondi de bonnes pratiques en matière économique, et, au-delà, la formalisation de propositions communes entre la France et l’Allemagne.

  Il faut tout d’abord saisir les opportunités qu’offre l’agenda européen. Comme l’ont indiqué les ministres français et allemand, B. Le Maire et W. Schäuble, l’intégration de la zone euro doit progresser autour de quatre domaines bien identifiés : la convergence fiscale, la coordination des politiques économiques, les investissements et le chantier institutionnel. La chancelière a confirmé qu’elle était prête à accepter une modification des traités. Le Président de la Commission Européenne, Jean Claude Juncker, et le Commissaire à l’Economie, Pierre Moscovici, sont ouverts à une plus grande capacité budgétaire.

Le Président Macron s’est également exprimé en faveur d’un renforcement des instruments de défense commerciale. A un moment où les Etats-Unis envisagent de durcir leur arsenal, l’Union Européenne ne peut demeurer démunie. La Commission entend bien faire des propositions sur lesquelles la France et l’Allemagne devraient s’accorder.

De la même manière, la discussion sur la réforme de la directive concernant les travailleurs détachés est une occasion de conforter le dialogue franco-allemand, tout en maintenant une approche commune sur la prise en compte de la situation des migrants à l’échelon européen.

Enfin, l’extension du Plan Juncker et son application aux PME et ETI est aussi un moyen de faire converger les approches de nos deux pays.

 

Dans la ligne du sommet franco-allemand du 13 juillet, il convient par ailleurs de s’inspirer de certaines pratiques de l’Allemagne, tandis que la France ne doit pas s’interdire de promouvoir les siennes. Sans entrer dans le détail, il paraît opportun que sur le code du travail, l’apprentissage, la formation technique, le soutien aux PME, le rôle des ETI (Mittelstand), la France étudie plus avant les méthodes qui ont fait le succès de l’économie allemande, notamment en matière d’exportation.

En même temps, l’Allemagne gagnerait à reproduire certaines des bonnes pratiques de la France en matière de prise en compte de la petite enfance et de travail des femmes, par exemple, ou d’investissements publics dans le domaine des infrastructures.

 

Enfin, de nouvelles idées doivent être portées à l’agenda franco-allemand. La promotion, déjà engagée au niveau des juristes, d’un Code Européen des Affaires, complément indispensable au marché intérieur et à la monnaie unique devrait être renforcée. La Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE) des entreprises, déjà bien développée au sein de nos entreprises, et qui constitue un élément indéniable de compétitivité hors prix, devrait être promue de façon concertée dans toutes les enceintes compétentes, à commencer par l’UE, l’OCDE et l’OMC. Le développement d’une économie du Numérique, dans tous les domaines, notamment dans l’industrie (industrie 4.0), l’enseignement (MOOC) ou l’information (Qwant) devrait rapprocher les opérateurs de nos deux pays. De la même façon, la mise en commun de nos moyens dans le domaine de la Recherche et du Développement (R&D) doit devenir une priorité de la coopération bilatérale.

 

L’Allemagne et la France ont de nombreux champs de coopération qui ne demandent qu’à être exploités. La volonté politique est là. Les entreprises de France et d’Allemagne et leurs organismes représentatifs sont prêts à y contribuer.

La France et l’Allemagne n’ont pas fait l’Europe pour mettre en place une politique d’austérité et faire baisser les salaires. Les Etats baltes, la Grèce, l’Irlande, l’Espagne, le Portugal n’ont pas engagé de sérieuses réformes pour voir l’Union Européenne sombrer dans la désespérance. L’élection du Président Macron est une formidable opportunité de relancer la coopération franco-allemande au bénéfice de toute l’Union. Saisissons cette chance. Faisons de ces orientations un axe de développement du dialogue entre la BDI-BDA et le MEDEF.

 

 

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