Franchise : 2023, année de confirmation, avant les Jeux…
À l’occasion de la nouvelle année, le cabinet FRANCHISE BOARD | Devenez franchiseur dresse le bilan de l’année 2023 en franchise et présente les grandes tendances qui se dessinent pour 2024, avec notamment en ligne de mire les Jeux Olympiques de Paris.
Si l’année 2023 en franchise devait être synonyme d’un mot, ce serait celui-ci : confirmation. En effet, le cabinet Franchise Board constate, à l’aune de son activité, que les secteurs les plus dynamiques sont les mêmes qu’en 2022 ; à savoir : la restauration rapide (+5,6% du nombre de points de vente, sur le premier semestre 2023), le bâtiment (+26% du nombre de points de vente, déjà en 2022*), les services auto ou encore les services aux personnes. « Cela n’est pas surprenant, explique Julien Siouffi , dirigeant-associé de Franchise Board. La plupart des belles réussites sont celles inscrites dans le temps long, avec des concepts qui ont fait leurs preuves et su intelligemment se structurer afin d’organiser leur développement. C’est le cas par exemple des Boulangerie Feuillette , Boulangerie-Pâtisserie Sophie LEBREUILLY , ou des coffee-shops Emilie and the Cool Kids . Ces enseignes continuent de grandir malgré les défis posés par la conjoncture (augmentation du prix des matières premières, difficultés d’accès au crédit bancaire…). »
La restauration rapide, le bâtiment, les services auto : locomotives de 2023
Mais la restauration rapide ne se limite pas qu’à ces succès de long terme. Nous relevons aussi des réussites à croissance rapide, comme avec Dreams Donuts . À noter d’ailleurs l’arrivée en France de Krispy Kreme, un des leaders mondiaux du célèbre beignet avec Dunkin’ Donuts, qui a ouvert en fin d’année sa première boutique à Paris, confirmant le très fort engouement pour ce segment.
Autre secteur très dynamique sur lequel nous souhaitions revenir : les services auto. Depuis 2020, le secteur de l’automobile opère une mutation : la baisse de la production de véhicules neufs de près d’un tiers en 3 ans, causée par les crises (pénurie de composants, problèmes logistiques, inflation, virage électrique…), a eu pour conséquence de dynamiser très fortement le marché de la seconde main. Se sont ainsi positionnées des enseignes de services spécialisées dans la vente d’automobiles d’occasion, de pneus, de pièces détachées, de réparation de jantes, de débosselage… « Il y a une réelle traction du marché vers la seconde main, indique Clément Trochu , consultant-associé chez Franchise Board. De plus en plus de concepts hyper spécialisés ont su capter l’attention des consommateurs et répondre à leurs besoins. »
Les Jeux Olympiques : vitrine et booster de 2024 ?
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Et en 2024, qu’en sera-t-il ? Au risque des prédictions – exercice toujours difficile « surtout en ce qui concerne l’avenir » selon le fameux aphorisme attribué tantôt à Pierre Dac, tantôt à Niels Bohr, et auxquelles le cabinet Franchise Board ne se livrera pas – nous remarquons cependant plusieurs tendances de fond qui pourraient bien s’affirmer au cours de l’année.
La première d’entre-elles, c’est le prolongement de l’essor de la restauration rapide ; et ce, pour une raison simple : les Jeux Olympiques de Paris. Comme le rappelle Étienne Thobois, directeur général de Paris 2024 : « Avec 13 millions de repas, à servir en 4 semaines sur plus de 40 sites, c’est la plus grande opération de restauration évènementielle au monde. Pour la France, c’est l’opportunité de montrer notre savoir-faire sur toute la chaîne, de la production jusqu’à la gestion des déchets en passant par la logistique, la préparation et le service. » Les Jeux Olympiques fournissent une vitrine exceptionnelle, à la fois touristique (13 millions de billets vendus) et médiatique (26 000 médias présents), qui risque fort de dynamiser le secteur, principalement celui du snacking qui est le plus cité par le Comité organisateur.
Deuxième tendance de fond : l’émergence de nouveaux acteurs d’envergure, dans des domaines aussi variés que la formation professionnelle de particuliers, la restauration mono-produit, la rénovation de l’habitat, l’artisanat ou le coworking, qui, après un premier développement réussi sur fonds propres, ont décidé de se tourner vers la franchise. C’est le cas par exemple de l’As des Formations, référence de la formation VTC-Taxi, ou de Polylangues, nouvel acteur fort de l’apprentissage du français. « Le choix de la franchise, explique Clément Trochu, vient naturellement lorsque des concepts bien établis décident de se déployer à grande échelle. Car les avantages sont nombreux : économies d’échelle, développement rapide et contrôlé… Mais il faut, pour cela, bien veiller à la bonne définition et à la bonne maîtrise du concept, afin d’assurer une duplication efficace (savoir-faire formalisé, marketing digital ciblé, excellente maîtrise des ratios d’exploitation…). »
La grande interrogation : l’accès au crédit bancaire
La troisième tendance de fond est en réalité une interrogation, dans la continuité de 2023 : l’accès au crédit bancaire sera-t-il aussi compliqué en 2024 ? « Les établissements bancaires ont été plus frileux à accompagner les projets, rapporte Julien Siouffi. Là où certaines banques, connaissant pourtant bien la franchise, demandaient environ un tiers d’apport personnel pour financer un investissement global, elles ont parfois demandé jusqu’à la moitié du financement. De fait, les concepts à gros investissements ont été mis en difficulté, puisqu’il n’y avait pas suffisamment de candidats. Et c’est logique : pour un investissement global de 800 000 euros, combien y a-t-il de candidats en France à disposer de 400 000 euros afin de monter un projet, aussi rentable soit-il ? » Par conséquent, certains réseaux ont vu leur développement ralentir, voire s’arrêter momentanément ; et certains candidats n’ont pu concrétiser leur projet de devenir franchisé.
« Néanmoins, ajoute Julien Siouffi, rappelons aussi qu’il existe d’autres dispositifs, comme les prêts d’honneur, les microcrédits et surtout les fonds d’investissements, pour aider des réseaux à se développer et des franchisés à se lancer. » Une piste à suivre donc, en dehors des starting blocks traditionnels, pour 2024.
*Source : Fédération Française de la Franchise