Gèlerons-nous l’hiver prochain ?
Source : Shining - Kubrick -

Gèlerons-nous l’hiver prochain ?

Les sanctions sur la Russie, dans le cadre de la guerre en Ukraine, ont un impact fort sur notre consommation énergétique. Mais quelle est véritablement notre dépendance et comment en sortir ?

Il importe sur ce sujet avant de partir dans le détail des pays de comprendre quelques faits :

·        le gaz ne sert pas qu’au chauffage mais également à la production d’électricité (19% en Europe en 2018 - source wiki)

·        Le gaz se stocke mais l’électricité se produit à la demande

·        la consommation d’électricité en Europe en 2018 se décompose comme suit : 24% nucléaire, 36% renouvelables, 19% gaz, 20% charbon

A présent parlons de la situation générale. En 2021 45% des importations de gaz naturel provenaient de Russie. A noter que Nord Stream 2 (à présent fermé) n’a jamais été en activité et n’a donc jamais fourni de gaz. Cette fermeture est donc plus le symbole du refus de poursuivre (au moins à ce stade) des échanges commerciaux avec la Russie mais n’a que peu d’impact sur la fourniture de gaz

Si nous examinons à présent la situation de trois pays, la France, l’Italie et l’Allemagne on découvre des réalités très contrastées (source Touteleurope.eu) :

·        France 

L’énergie brute est issue à 40% du nucléaire, 31% du pétrole, 15% du gaz, 11% du renouvelable et 3% du charbon. Si des efforts sont encore possibles les sources de la France sont donc majoritairement decarbonées et la dépendance au gaz est faible

·        Italie 

L’énergie brute provient à 39% du gaz, 36% du pétrole, 19% renouvelable et 4% charbon. Sachant que 41% du gaz provient de Russie, l’Italie est donc fortement dépendante de son approvisionnement avec un risque d’inflation énergétique accru.

·        Allemagne 

L’énergie brute provient à 36% du pétrole, 24% du gaz naturel, 18% du charbon, 15% du renouvelable, 6% du nucléaire et 1% déchets non renouvelables. 90% du gaz provient de Russie. Si la dépendance est moindre que l’Italie, elle est toutefois réelle. L’Allemagne paye cher sa sortie du nucléaire

On comprendra que jusqu’à présent l’Italie et l’Allemagne n’aient pas été très partisans pour instaurer un embargo. Cela dit vu les horribles images d’Ukraine et la volonté des pays en - Nie (Estonie, Lettonie et Lituanie) de le mettre en place, un mouvement en ce sens démarre.

Point important ce n’est pas forcément en portant des pulls ou en faisant pipi sous la douche froide que nous améliorons significativement la situation. En effet la consommation de l’énergie en France est la suivante : 

- 29% résidentiel

- 32% transports 

- 20% industries 

- 16% tertiaire

- 3% agriculture 

En Allemagne l’industrie est évidemment plus prédominante sans grande surprise.

Alors quelles sont les solutions ? Chaque pays établira sans doute des règles spécifiques mais la Communauté européenne travaille déjà sur le plan REPowerEU pour réduire la dépendance russe mais malheureusement seulement d’ici 2030. D’ici la si certes l’arrivée de l’été va simplifier les choses pour l’aspect résidentiel cela devrait avoir un impact sur les autres secteurs donc sur la vitalité de l’économie. En attendant tous les pays font des réserves et étudient la possibilité d’autres sources

Mais lesquelles ? En l’occurrence 

- le GNL (Gaz naturel liquéfié) provenant des US, du Qatar, d’Égypte et d’Afrique de l’Ouest. 

- le développement du marché de l’hydrogène

- l’amélioration d’un rendement des renouvelables 

Tout cela impliquera bien évidemment de nouvelles infrastructures, de nouveaux c9ntrats donc de nouveaux coûts…mais c’est sans doute inévitable à l’aune de ce changement de paradigme.

Rendez-vous l’hiver prochain !


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