Gérer autrement le changement
S'il est une discipline qui semble être devenue la plus populaire ces dernières années, c'est celle de la gestion du changement. Si je me fie au nombre de cours que j'ai eu et continue à avoir sur cet incontournable ou encore au nombre de fois où ce concept est cité en contexte professionnel...Or, toutes les approches qui semblent être enseignées aujourd'hui (pour celles que je connais) s'appuient sur le paradigme qu'il faut expliquer le changement, le promouvoir et surtout beaucoup communiquer tout au long de son processus de mise en oeuvre. En même temps, après quelques années de pratiques où mon travail consistait à accompagner le changement que représente la réalisation d'un projet (et d'un projet d'amélioration selon l'approche du Lean plus spécifiquement), je réalise plus que jamais toute la sagesse contenue dans la phrase que mon cher père m'avait dite après que je lui aie expliqué ce que je faisais comme travail. Il m'a dit "avant de chercher à changer, dis toi que si les choses sont ce qu'elles sont c'est qu'il y a des raisons". Autrement, il ne faut pas s'imaginer que les organisations ou les individus qui la composent ne changent pas "simplement" parce qu'ils ne savent pas que c'est meilleur pour eux de changer (et que donc il "suffit" de le leur expliquer !). Ceci serait fort simpliste et peu conforme à la nature humaine...Si les choses sont ce qu'elles sont, avec tous les problèmes qu'elles comportent, c'est que globalement, le jeu de pouvoirs veut que ce soit ainsi. C'est un équilibre qui, malgré l'apparence d'un système qui souhaite constamment s'améliorer, offre à bien des égards de très grands avantages et ceci à tous les niveaux (et pas uniquement à celui qu'on pense habituellement). En pratique, une approche de gestion du changement qui renverserait le paradigme actuel consisterait plutôt à poser cette question : " pourquoi ne devrions nous pas changer ?" Bien sûr qu'une telle approche ne serait que trop rarement couronnée de réponses vraies parce qu'il faut 1- que les individus (ou organisations) concernées soient elles mêmes conscientes des avantages qu'elles retirent de la situation actuelle 2- que ces mêmes individus (ou organisations) veuillent le bien collectif plus que le bien individuel (notamment lorsque le premier implique de devoir céder en partie sur le second). Et ce n'est donc pas pour rien que les théories et méthodes actuelles de gestion du changement évitent une telle approche qui serait confrontante avec la "vérité des choses". Or, ce monde fonctionne "en vérité" dans le sens où, quand bien même, on ne veut pas la confronter, ce n'est qu'en agissant sur les vraies causes, qu'on peut obtenir les vrais effets. Pour finir sur une autre façon plus comique de résumer ce que je veux dire, j'ai lu quelque part un journaliste affirmer "pourquoi voudrais je changer et pourquoi voudrais je sortir de ma zone de confort, j'y suis confortable justement !!!"
Sales Executive at OMEGA Flagship Boutique
5 ansEncore faut-il définir ce qu'est vraiment la réalité . Ne dit on pas d'ailleurs : " reality is a matter of perception " ? 😁
La seule chose qui ne change pas c'est la Réalité avec un grand R ;)
Sales Executive at OMEGA Flagship Boutique
5 ans" La seule chose qui ne change pas , c'est le changement ". N'est ce pas ? 😁👍