Gelées Printanières 2024, bilan des pertes et stratégies de protection.
Retour sur les années précédentes.
En 1978, bien avant les récentes séries de gelées, il avait fait -4,7°C à Bouzy, une commune dans le département de la Marne. Cet événement montre que les gelées printanières ne sont pas un phénomène nouveau, mais leur fréquence et leur intensité semblent augmenter avec le temps.
En 2017, les gelées printanières ont frappé entre le 19 et le 22 avril, avec des températures descendant jusqu'à -7°C à Charleville-Mézières. Cet épisode a causé des dommages significatifs dans plusieurs régions agricoles de France.
Deux ans plus tard, en 2019, des gelées tout aussi violentes sont survenues les 13 et 14 avril. Les températures basses ont encore une fois provoqué des dégâts importants, rappelant les conditions difficiles de 2017.
L'année 2020, en revanche, a été marquée par un printemps doux, très apprécié par les producteurs. Ce répit a offert une pause bienvenue après les gelées destructrices des années précédentes.
En 2021, entre le 5 et le 8 avril, des records de froid ont été battus, avec des températures allant jusqu'à -8°C à Rueil, -7,8°C à Auberive et -7,4°C à Saint-Étienne. Cette année-là, les pertes ont été énormes : 50 à 60% des récoltes de prunes et de cerises, 40% des abricots et 30% des vignes, avec certaines parcelles totalement détruites. Les dégâts ont été estimés à 4 milliards d'euros.
En 2023, bien que quelques dégâts aient été observés, toutes les régions de France n'ont pas été touchées de la même manière. Les effets ont été moins uniformes que lors des épisodes précédents.
Le problème, c’est que ces gelées sont de plus en plus régulières, mais surtout, que nous avons des printemps extrêmement doux, ce qui entraîne une végétation très précoce. Cette végétation précoce va se retrouver du jour au lendemain face à des températures basses et être vulnérable au gel. Malheureusement, au vu du dérèglement climatique, cela ne risque pas de s’arranger….
Des Récoltes décimées en quelques nuits.
Selon certains journaux, le département de la Haute-Marne avait atteint -5,3°C, le Lot -4,4°C et la Creuse -3,6°C. Ces conditions extrêmes ont causé des dommages significatifs aux cultures. Les producteurs de fruits ont vu une partie de leur récolte détruite en seulement deux nuits.
Les cultures touchées incluent la viticulture, mais aussi les plantations de betteraves, de colza et de céréales. Les vergers de kiwis, d'abricotiers et de pommiers n'ont pas été épargnés. Le gel de cette année a été particulièrement intense en raison d'un hiver plutôt doux suivi d'une hausse de 3,5°C durant les deux premières semaines d'avril.
L'accumulation de plusieurs nuits de gel a permis de toucher d'importantes surfaces. Le mercredi 24 avril, les régions Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes ont recensé des températures atteignant localement -4°C. Un des vignobles situé dans le département du Lot a été touché à 90% par le gel, avec des températures descendant jusqu'à -4°C, ne laissant aucune chance aux bourgeons de survivre. Par exemple, dans ce vignoble de 4500 hectares, seuls 500 hectares ont résisté.
Dans certaines régions, notamment dans le Sud-Est, des épisodes courts mais intenses de grêle ont détruit tout sur leur passage. En quelques minutes seulement, la grêle, la pluie et le vent ont anéanti les feuilles qui commençaient à repousser après le gel précédent.
II- Un Avenir incertain pour l’agriculture causé par les gelées à répétition…
Les défis climatiques à Venir.
Les périodes de gel deviennent de plus en plus fréquentes et posent des problèmes croissants. En prenant en compte le gel de cette année, nous constatons que sur les sept dernières années, cinq ont connu des épisodes de gelées tardives avec des dommages énormes. Cette année marque la quatrième année consécutive de gel, un phénomène préoccupant pour l'avenir de l'agriculture.
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Selon certains climatologues, ces apparitions de gel ne devraient pas s'améliorer, bien au contraire. La végétation est de plus en plus avancée, avec des bourgeons apparaissant de plus en plus tôt. Cela rend les cultures particulièrement vulnérables aux gelées tardives, augmentant ainsi les risques de pertes importantes pour les producteurs agricoles.
Les répercussions de ces gelées sur l’avenir de l’agriculture sont multiples et inquiétantes. Premièrement, la diminution des rendements agricoles entraîne une baisse de l’offre sur le marché, ce qui peut provoquer une augmentation des prix des produits agricoles. Cela impacte directement les consommateurs, rendant certains produits moins accessibles. De plus, les pertes financières pour les agriculteurs peuvent être dévastatrices, mettant en péril la viabilité économique de nombreuses exploitations. Certaines pourraient être contraintes de fermer, entraînant ainsi des pertes d'emplois.
Les gelées récurrentes pourraient également influencer les pratiques agricoles. Les agriculteurs devront peut-être adapter leurs méthodes de culture, en choisissant des variétés de plantes plus résistantes au froid ou en modifiant leurs calendriers de plantation ou de taille. Cependant, ces changements peuvent nécessiter des investissements importants et du temps pour s’adapter, ce qui peut représenter un défi supplémentaire pour les producteurs.
Enfin, l’augmentation de la fréquence et de l'intensité des gelées printanières est un indicateur inquiétant du changement climatique en cours. Si les tendances actuelles se poursuivent, nous pourrions assister à des perturbations encore plus importantes dans les cycles naturels et les écosystèmes agricoles.
Ces répercussions soulignent l'urgence de trouver des solutions durables pour protéger les cultures et soutenir les agriculteurs face à ces défis croissants. Des mesures d’adaptation et de résilience sont nécessaires pour atténuer les impacts négatifs des gelées printanières sur l'agriculture et assurer la sécurité à long terme.
Techniques de Protection des Cultures.
Les producteurs ont tenté de combattre les gelées printanières en utilisant diverses techniques, chacune avec ses avantages et ses inconvénients. Une des méthodes courantes consiste à allumer des bougies spécialement conçues pour brûler lentement pendant la nuit. Disposées à intervalles réguliers au pied des vignes, ces bougies produisent de la chaleur, empêchant la température de l'air au-dessus des cultures de descendre en dessous du point de congélation. Cette technique peut être efficace mais nécessite une grande quantité de bougies et un entretien régulier, ce qui la rend coûteuse et laborieuse.
L’aspersion est une autre méthode utilisée par les agriculteurs. Cette technique consiste à pulvériser de l'eau sur les cultures, formant ainsi un cocon de glace autour des bourgeons. Ce cocon de glace protège les bourgeons en maintenant leur température juste au-dessus du point de congélation, évitant ainsi qu'ils ne soient brûlés par le gel ou par le soleil au petit matin. Cependant, cette méthode nécessite une grande quantité d'eau et peut ne pas être viable dans les régions où l'eau est une ressource limitée.
Certaines exploitations utilisent des câbles chauffants pour protéger leurs cultures. Bien que pratiques, ces câbles sont excessivement chers. Le coût par hectare pour cette méthode se situe entre 30 000 et 50 000 €, ce qui est exorbitant pour de nombreux producteurs. Les câbles chauffants peuvent offrir une protection fiable contre le gel, mais leur coût limite leur adoption à grande échelle.
L’utilisation d’hélicoptères est une autre méthode employée par certains producteurs. Équipés de turbines ou de ventilateurs puissants, les hélicoptères génèrent un flux d'air chaud autour des plantes, créant ainsi un microclimat plus chaud qui empêche la formation de gel. Cette technique est efficace mais extrêmement coûteuse et logiquement accessible uniquement aux grandes exploitations avec des ressources financières substantielles.
Les éoliennes sont également utilisées pour protéger les cultures contre le gel. Elles brassent l'air au-dessus des cultures, mélangeant l'air froid proche du sol avec l'air plus chaud situé plus haut. Cela empêche la formation de gel au niveau des cultures. Les éoliennes nécessitent un investissement initial important et des coûts de maintenance, mais elles offrent une solution plus durable et moins intrusive que d'autres méthodes mécaniques.
Enfin, parmi toutes ces solutions, WineProtect propose une approche innovante et écologique pour lutter contre le gel printanier. Leur produit antigel breveté est fabriqué en France à partir de matériaux recyclés, ce qui le rend recyclable. Ce système ne consomme aucune énergie et s'adapte à tous les types de vignes. De plus, il ne génère aucune nuisance sonore, visuelle ni olfactive, et permet de réduire considérablement les coûts de protection contre le gel. Cette solution représente une avancée significative dans la lutte contre les gelées tardives, offrant aux producteurs une alternative respectueuse de l'environnement et économiquement viable.
En bref...
Les défis posés par les gelées printanières exigent des réponses innovantes et durables pour protéger les cultures et soutenir les agriculteurs. En combinant des techniques traditionnelles et des approches novatrices, il est possible de réduire les impacts négatifs et de préparer un avenir plus résilient pour l'agriculture.