Genèse d'un visuel
Dans le courant de l'été 2020, le manager du Centre de Formation de l'ASM me contacte dans le cadre de mon bénévolat associatif, pour faire l'affiche du tournoi qualificatif de Rugby à 7, des catégories moins de 16 et moins de 18 ans. Soyons francs 30 secondes. Dans ma tête c'était champagne, quelle reconnaissance, le pied, l'orgasme de dingue. Mon travail va être diffuser partout par la FFR. (oui, encore maintenant, je jubile toujours autant).
Les consignes étaient claires. "Tu as carte blanche, mais il y a des consignes strictes. Pas de sponsors du club, les couleurs de la FFR prédominantes, tu as droit au logo du club, de la ville et obligation des logo FFR, du 7 et Société Générale. Et bien sûr, obligation d'utiliser les dénominations officielles de la compétition et des catégories." Les autres consignes étaient simples (et de bon sens), il fallait qu'on sache où c'était, ce que c'était et quand.
Passé ça, avant de trouver l'idée, je me suis mis en quête des logos dont j'avais besoin. Le club, la ville et Société Générale, facile, je les ai déjà en png et HD, puisque je suis au club et que la Société Générale est sponsor aussi. Tout comme la ville. Mais la FFR et le 7... Bah... Comme les logos venaient juste de changer, c'était pas facile. J'en ai eu par le service communication de la FFR, mais aussi sur un document PDF caché dans les recoins de la documentation que la FFR met à disposition. Ouf. Sauvé.
Ma ligne directrice était simple. Il faut qu'au 1er coup d'œil, on sache qu'on parle de rugby à 7 et qu'il y a un lien avec l'ASM. Donc il me faut aussi ajouter le jaune et le bleu ASM, en plus du bleu blanc rouge qu'on retrouve sur l'ensemble des documents FFR. Et là, idée du siècle. "Les maillots des Equipes de France à 7. On voit le 7 dessiné dans le design du maillot." Et le Bleu Blanc Rouge. Je dois m'inspirer de ça. J'avais mon 7, le Bleu Blanc Rouge. Il me manquait le jaune et le bleu. Comment je peux les intégrer. L'idée est venue assez vite. En griffonnant 2/3 trucs sur une feuille de papier. On a 2 catégories, et ce ne sont pas toutes les mêmes équipes. J'écris à gauche les équipes d'une catégorie en bleu sur fond jaune. Et en jaune sur fond bleu de l'autre coté, celles de l'autre catégorie. Bingo, j'ai ma trame de fond.
Le 1er jet était très brouillon. Le 7 avec le bleu blanc rouge n'était pas clair, pas net. Il manquait quelque chose. J'ai compris qu'il fallait laisser un bandeau blanc en haut de l'affiche. Et faire de même en pied de page, pour avoir un visuel à peu près carré au milieu. Dans le bandeau du haut, c'était évident. Il fallait uniquement dire de quoi il s'agit. Que c'est un trouons qualificatif de la dénomination officielle "M16-M18 Sevens". Pour les néophytes, ce n'est pas parlant ce nom. Malgré la présence des logos ASM, France Rugby et Rugby à 7 en pied d'affiche, il fallait une chose en plus pour montrer que c'était du rugby. N'étant pas graphiste, et ne sachant pas dessiner, je me suis appuyé sur la banque de photos que j'avais en stock. Et là, vient un autre problème. Il fallait une photo récente, d'un joueur moins de 16 ou moins de 18 ans, où on ne voit pas trop les sponsors (contrainte de la FFR), d'une action de rugby à 7. Bonne nouvelle, j'en ai qui répondent à ces critères. Sauf le dernier. Je n'ai pas de photo de rugby à 7. En plus, histoire de simplifier encore un peu la tâche, la saison 2019-2020 s'est arrêtée prématurément à cause d'un virus en mars 2020. En pleine trêve internationale. Donc rien d'exceptionnel en stock, en raison du faible nombre de matchs joués à la maison. Je finis, au bout de quelques heures de recherches et de visionnage assidus de photos, par trouver LA photo qui illustrera parfaitement le rugby à 7. Une photo d'un 3/4 de l'ASM, de face, échappant au placage d'un adversaire. Même un connaisseur peut difficilement savoir que ce n'est pas du 7.
Vient alors la partie conception pure et dure. La tête d'affiche et le pied d'affiche, c'est quasi réglé. Ce seront des détails de positionnement et de dimensions qu'il restera à faire. Mais la photo, il faut la travailler. Parce que je tiens à ce que la partie centrale du 7 soit vierge de couleurs. Et il faut aussi que je positionne cette photo correctement pour les ajouts latéraux, et un détail important. La date et le lieu. Je décide de positionner d'abord mes catégories U16 et U18, ainsi que les équipes participantes. Avec une partie sympathique de calculs pour bien équilibrer les espaces entre le cadres. Après plusieurs essais, entre autre parce que j'ai oublié dans mon 1er calcul que mes cadres étaient inclinés, je trouve le bon positionnement. La taille de police se trouve rapidement. Je suis habitué à faire des affiches, je sais quelle taille convient le mieux. J'ai juste eu à adapter en fin d'affiche pour être parfait. Mon 7 tricolore, je décide de le faire sous forme de 3 calques superposés dans un 1er temps. Et j'ai décidé de supprimer les parties qui se chevauchaient pour former ce fameux 7. Une fois la bonne forme et dimension trouvée, j'ai bien pris soin de lier ces 4 calques. L'expérience m'a appris qu'il fallait toujours prendre ce genre de précaution. Une erreur arrive si vite.
La photo, je décide de la mettre en nuances de gris. Ca donne plus de profondeur que le noir et blanc. Ca permet aussi de gommer quelques manques de netteté et petits défauts de retouches précédemment faites. J'ai positionné la photo de manière à ce que le 7 ressorte le mieux, ainsi que le lieu et la date du tournoi. Il a fallu que je retouche une nouvelle fois la photo, car le recadrage ainsi fait, imposait un blanc sur le côté droit, à cause du cadrage initial de la photo. Qu'à cela ne tienne, le tampon magique de Photoshop se met en route. Un peu d'éponge magique, le filtre nuances de gris, le tour est joué. On ne verra rien.
Le temps de présenter ce projet à 2 ou 3 personnes, pour avoir un ressenti, rien de plus, et quelques retouches minimes, j'ai présenté mon projet au manager du Centre de Formation de l'ASM. Ca lui plaisait, il ne manquait plus que la validation de France Rugby. Le service communication de la FFR a rapidement dit oui. Et c'est parti fin août 2020 sur tous les supports de communication de la FFR, de l'ASM également, sans compter la presse quotidienne régionale et quelques médias sportifs nationaux.
C'était une grande fierté de voir mon travail ainsi diffusé. Même si en théorie je n'avais pas le droit de donner le nom du photographe, j'ai pris la liberté d'inclure ses initiales sur l'affiche. Malheureusement, je n'ai pas eu le droit de mettre les miennes. C'est ainsi. Mais encore une fois. C'est une telle fierté d'avoir été sollicité pour ce genre de travail, que ce n'est pas grave au final. Parce que je sais que j'ai fait du beau et du bon boulot. C'est ma plus grande satisfaction.