La complexité n'est pas toujours ce qu'on croît.
La musique, la grande musique (pas seulement la musique classique) répond à de très nombreux critères. Beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte. La communication, c'est pareil. Pour arriver à tutoyer la perfection, il faut tout préparer. Prévoir l'imprévisible. Certains excellent, d'autres n'y arrivent tout simplement pas du tout.
Si on regarde les œuvres musicales qui restent dans les mémoires, bizarrement, on ne trouve quasiment pas d'œuvres récentes. Je me suis longuement posé la question de savoir pourquoi. Alors que ce sont des morceaux savamment créés pour répondre aux critères marketing des cibles visées. En clair, pour vendre un maximum à un instant T.
Je me suis rendu compte que, sauf de très rares exceptions, il leur manquait systématiquement un critère. Et non des moindres. L'émotivité. En remontant un peu dans le temps, prenons l'exemple de la 9ème Symphonie de Beethoven. En écoutant simplement cette œuvre, on comprend qu'elle est d'une grande complexité. Il a fallu réussir à marier tous ces instruments entre eux. Et les marier à des chœurs. Chose très peu aisée, tant les chœurs dans l'Ode à la Joie sont nombreux. Mais en visionnant une interprétation visuelle de cette Symphonie, j'ai compris qu'en fait, cette œuvre n'est pas si complexe que ça. Ou plutôt, qu'elle est l'agrégation subtile de nombreuses partitions simples. Le génie de Beethoven a été de rendre sublime et d'apparence complexe la simplicité.
Dans la musique contemporaine, il en est de même. Prenons l'exemple de quelques morceaux du groupe Queen. En écoutant attentivement, mise à part la "Bohemian Symphony", l'ensemble des morceaux ne présentent pas de difficultés particulières. C'est l'assemblage des différentes partitions qui les rendent complexes. Avec en point d'orgue We Will Rock You. Tous ces morceaux sont très travaillés en amont. Rien n'est laissé au hasard. Jusque dans la mise en scène très réfléchie de Freddie Mercury. Bien sûr, ils ont aussi eu des "accidents" de parcours. Des morceaux qui n'étaient pas destinés à connaître un succès. Under Pressure né d'un bœuf avec David Bowie ou encore Radio Gaga, né d'un commentaire de la fille d'un des membres du groupe sur la qualité musicale des radios anglaises.