La créativité doit être au centre de la chaîne de valeur des entreprises

La créativité doit être au centre de la chaîne de valeur des entreprises

Vous avez remarqué, tout le monde sait tout. Tout, tout de suite, tout précisément, tout très facilement. Tout. D’une simple requête tapée avec les index pour la génération X, avec les pouces pour la génération Y et de plus en plus avec la voix pour la génération Z, ON-SAIT-TOUT.

Grâce à Wikipédia, à Coursera, aux bloggers, aux professionnels, aux passionnés, aux thésards,  aux geeks et à tous les autres… la multitude s’allie pour répandre de la connaissance, de la plus théorique à la plus pratique, de la plus profonde à la plus anecdotique. Mais qu’est-ce que ça change ?

Notre ancienne tête est dans notre main !

Dans « petite Poucette » paru en 2012, Michel Serres présente magistralement la transformation profonde entraînée par les technologies numériques, d’un point de vue anthropologique. Devant notre ordinateur ou muni d’un simple smartphone, nous sommes face à une mémoire colossale à des lumières de la si fragile mémoire humaine, face à des millions d’images que notre imagination ne pourrait évidemment produire, face à des performances logicielles, des processus rationnels totalement inaccessibles à notre simple cerveau. Avec notre smartphone, notre « tête » est dans notre main ! La vieille cognition décrite comme une caractéristique du sujet pensant (de l’ego cogito) se trouve objectivée, externalisée dans cet outil universel. Tels des saint-Denis, nous sommes tous décapités ! C’est une transformation absolument majeure du point de vue de la connaissance comme des processus cognitifs, c'est une transformation majeure dans les processus d'innovation !.

Oussama Amar (sorte de grand prêtre pour tout start-upper qui se respecte en France) énonce sans plus d’ambage que la connaissance est devenue une « commodité » (qui est bien sûr, la traduction de « commodity », on aura compris le faux-ami franglais). Ecoutez l’exemple qu’il donne de Guillaume Fourdinier et de Gonzague Gru, fondateurs d’Agricool (il les adore... et il se trouve par hasard que c'est une des start ups incubées par sa société the Family) qui ont tout appris sur Internet pour … faire pousser des fraises en pleine ville dans des containers. Mais non bien sûr ce n’est pas cette connaissance de la technique des containers qui va (peut-être !) demain changer profondément notre rapport à l’agriculture. C’est leur créativité, leur vraie nouvelle idée, leur "coup de génie" bien sûr.

La créativité, la capacité d'inventer : voilà notre nouvelle tête.

Question brûlante que vous vous posez là tout de suite, c'est sûr : que reste-t-il sur nos épaules une fois que notre ancienne tête, à remplir de savoirs est « tombée »? Une fois que nous pouvons nous dégager de l’accumulation de connaissances pour poursuivre la voie (voix) de Montaigne, qui dès l’invention de l’imprimerie, préférait une tête bien faite à une tête bien pleine ?

Il nous reste la créativité, le génie inventif. Il nous reste notre ingéniosité, notre intelligence créative pour imaginer, projeter, oser, faire jaillir des intuitions, inventer. « Tombé dans la boîte, l’apprentissage nous laisse la joie incandescente d’inventer » nous glisse Michel Serres. Quelle bonne nouvelle… !

La créativité ... Pour ne pas manquer le tournant de l’histoire dixit Jean Tirole himself !

Dans son dernier (gros – 629 pages quand même-…) opus publié en 2016 « L’économie du Bien commun », Jean Tirole (Prix Nobel d'économie) nous enjoint à réconcilier nos « deux têtes » dans son chapitre sur le digital. Ne serait-ce qu'un petit conseil sympathique ? Un peu plus que ça a priori : pour .... « ne pas manquer ce tournant de l’histoire économique où la connaissance, l’analyse des données et la créativité vont être au centre de la chaîne de valeur ».

Alors, allons-y ! La connaissance et l’analyse des données sont là, dans nos cerveaux objectivés via les ordinateurs et les algorythmes, nous avons des atouts là-dessus. Continuons aussi à développer avec autant d'ardeur et sans relâche la créativité de notre « nouvelle tête ».

La créativité, c'est du sérieux. Et c'est un superbe enjeu.

 Valérie LE BERRE, Fondatrice & Associée ALOA CONSULTING – USER&IDEAS FOCUS Manager 

Vos autres contacts chez ALOA Consulting :

Muriel BESSONNEAU, Associée ALOA CONSULTING – USER FOCUS Manager 

Béatrice BINARD – TEAM FOCUS Manager 

 

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