GUERRE ou PAIX (2)

GUERRE ou PAIX (2)

                             

 

Ni la Russie, ni l’OTAN pour compte de l’Ukraine, ne peuvent gagner la guerre.

Se menacer mutuellement de l’usage de l’arme atomique est d’une insolente inouïe pour nos peuples. On sait que l’arme est fatale pour l’humanité, les dirigeants successifs des USA et de l’URSS l’avaient compris, se retenant de l’utiliser à plusieurs reprises et signant des traités pour en limiter la prolifération.

1950-1953 : invasion de la Corée du Sud par les communistes du Nord et la Chine ; l’ONU réagit sous commandement US. Leur chef McArthur veut noyer le Nord sous un tapis de bombes atomiques, il est démis de ses fonctions par le président Truman. Le rapport de forces s’équilibrant un armistice est signé, scellant le retour à la case départ du 38è parallèle séparant les deux pays. La paix n’est toujours pas signée à ce jour.   

1954 : après la défaite de Dien Bien Phu, la France coloniale se retire d’Indochine, mais les USA prennent le relais pour se retirer sans gloire en 1975, finalement le Sud et le Nord communiste se réunifient sous le drapeau de la République Démocratique du Vietnam.  

1961 : par référendum, de Gaulle obtient des Français un «oui» massif à l’autodétermination de l’Algérie, il peut finaliser les discussions qui conduiront en 1962 aux Accords d’Evian. Fin d’une guerre commencée en 1954, qui aura laissé à ce jour les traces et les tâches, que l’on connaît et celles que l’on cache encore.  

1962 : après les tentatives d’invasion du Cuba de Castro, organisées par Kennedy en 1961, dont le fiasco de la « Baie des Cochons », l’URSS y installe des missiles nucléaires, puis finalement les retire après négociation donnant-donnant avec l’Amérique. Le monde a frôlé le cataclysme d’une réaction en chaîne.

1979-1989 : intervention soviétique en Afghanistan pour soutenir le régime communiste ; après dix années, retrait face à l’incapacité de vaincre talibans et moudjahiddine. Le président communiste est assassiné par les talibans qui prennent le pouvoir en 1992, nouvelle guerre civile.

1980-1988 : invasion de l’Iran par l’Irak, soutenu politiquement par un peu tout le monde. De guerre lasse la fin des hostilités renvoie les deux pays à leurs frontières d’avant conflit.

2003-2010 : invasion de l’Irak par les USA, pendaison de Saddam ; retrait des USA sans avoir pu instaurer ni la stabilité, ni la démocratie.

2001-2021 : les talibans sont renversés par une intervention de l’OTAN sous commandement américain. Après dix ans de soutien au nouveau régime, retrait de l’OTAN, puis des USA, sans avoir pu instaurer ni stabilité, ni démocratie, les talibans reprennent Kaboul sans combats.   

Et j’en passe !

Mourir au combat, c’est le devoir d’un soldat, ce qui ne le dispense pas de comprendre pourquoi il sacrifie sa vie et sa famille. Et in fine beaucoup ont dû se sentir trahis par les politiques, abandonnant le terrain parfois après avoir gagné une bataille.

Manouchian au Panthéon, au-delà du résistant communiste étranger, c’est l’esprit de la Résistance, des combattants, des déportés engagés dans une cause juste que l’on montre en exemple : une cause qui a su faire se rassembler gauches et droites françaises combattantes dans le programme du Conseil National de la Résistance, derrière le général de Gaulle.

Quand on fait partie de la famille de ceux qui se sont sacrifiés ou que l’on se veut fidèle à cet esprit, on se bat pour expliquer ce qu’est la guerre, ses mécanismes, à qui elle profite et que la meilleure cause est la paix. Pas dans la renonciation, ni dans l’abandon ; par la négociation. Négocier n’est pas acte de faiblesse, c’est aussi un rapport de forces, mais politique et économique. Une solution gagnant-gagnant, que chacun présentera comme sa victoire, l’un sa bataille de la Moskova, l’autre son Borodino.   

Sur des questions aussi cruciales, un référendum recueillant l’avis de TOUS les Français, sur les points clefs de notre engagement et pour la paix, serait indiqué. De Gaulle, l’auteur du 49.3, était attaché à cette consultation populaire.     

18 mars 2024

 

  

 

 

 

 

 

 

 

 

Il n’y a pas très longtemps les frontières de l’Europe, « l’Occident », s’arrêtaient à l’Allemagne de l’Est, puis se sont étendues avec l’adhésion à l’OTAN des anciens pays socialistes, formant un mur devant une Russie capitaliste et tout aussi européenne culturellement et historiquement que le reste de l’Europe. Ce qu’aimait à rappeler le général de Gaulle «l’Europe de l’Atlantique jusqu’à l’Oural» : non pas que son anticommunisme se soit éteint, mais par réalisme politique, considérant qu’en incluant l’URSS dans la boucle on pourrait la rapprocher et éviter de retomber dans les peurs de la guerre froide (1945-1962) et le chantage américano-soviétique à la 3è guerre mondiale. Un conflit atomique peut-être fatal pour l’humanité.  

Le Général, un militaire lui, qui savait se démarquer de l’OTAN, courroie de transmission de l’impérialisme US, voire de l’ONU, quand il le fallait. Ni un rêveur, ni un tendre, mais un inconditionnel de la France, pas d’une abstraction européenne. 

Devenue première puissance mondiale, depuis (grâce à) la Seconde Guerre Mondiale, les USA nourrissent leur croissance à coups de budgets publics pour la Défense, i.e. leurs propres besoins, ceux de leurs troupes à l’extérieur et les aides aux «amis» Leur quote-part au financement de l’OTAN est de loin la plus importante. La France, déjà très endettée, engloutit des milliards dans une cause qui n’est pas la sienne, sans consultation des élus, augmentant sans retour possible l’endettement des Français – car l’Ukraine est insolvable et peut-être pour longtemps.  

Poutine n’est pas un démocrate, certes. Et s’il a attaqué l’Ukraine, car la meilleure défense c’est l’attaque, son point de vue peut être discuté. Surtout, quand à l’unisson, les chefs de guerre, qui ne l’ont pas faite, s’entendent aujourd’hui pour crier au risque d’une offensive russe en Europe de l’Ouest. Alors que la Russie a déjà en face d’elle en Ukraine le nec plus ultra des armes occidentales y compris made in USA. Pourquoi ne pas parler de paix plutôt ?

Lao Tseu écrivait : «Un grand pays qui s’abaisse devant un plus petit l’attire à lui. De même, un petit pays qui s’incline devant le grand gagne sa protection. Ainsi, l’un accueille en s’abaissant, l’autre est accueilli en s’ inclinant». De Gaulle, fin stratège militaire et politique, avait dû lire Lao Tseu ! On dirait que le monde politique voulant jouer les gros bras devient irresponsable. Comme tout homme de pouvoir, celui qui trône à Moscou le sera tout autant.

Nos aînés qui se sont battus contre l’occupant nazi, connu les prisons françaises et allemandes, la déportation et l’holocauste, qui manifestaient par centaines de milliers pour la paix menacée par l’équilibre de la terreur entre les deux grands, auraient honte aujourd’hui. Il y a matière à se montrer très inquiet, au-delà des polémiques.

Français, ce serait tout à notre honneur d’Imposer la paix, pas la guerre !        

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