Hélie de Saint Marc "témoin du siècle"

Bordeaux en rêvait, Bordeaux l’a fait ! Depuis si longtemps que nous désirions pouvoir le faire. Les anciens de la Légion Étrangère de Bordeaux se sont donné les moyens d’assurer la projection du film Hélie de Saint Marc « Témoin du siècle ». Le jeudi 05 décembre 2019 ce fut chose faite devant 238 personnes dont 25 élèves de 3ème du collège Saint Fort du Bouscat. Noble assemblée, que celle dont nous avons eu l’honneur d’accueillir. Elle fut tout entière acquise à la défense de valeurs que nous évoquons à travers la mémoire et les écrits du Commandant de Saint Marc. Comme un symbole cette soirée qui était incertaine jusqu’à la dernière minute pour les raisons de grève générale s’est bien tenue et Bordeaux a enfin honoré un de ses enfants. Satisfaction pour faire mentir le défaitisme de certain qui nous prédisait la désertion des inscrits. Nous étions heureux d'avoir avec nous des grands anciens qui sont les acteurs et les témoins des périodes de la vie du Commandant de Saint Marc : le Commandant Amet - Le Capitaine Estoup. Avec le rappel pour tous que le Capitaine Estoup est le dernier commandant d’unité vivant du 1er REP.

Il nous faut remercier Mme de Bellecombe de nous avoir assisté dans l’évocation de la vie de son père le Commandant de Saint Marc. Son intervention a captivé l’assistance et ses mots ont résonné avec une incroyable intensité. Ce fut une belle introduction à ce magnifique documentaire qui a fasciné de bout en bout l’assistance. Elle a aussi honoré par quelques mots la mémoire des 13 soldats français morts au Mali.

Tout dans le déroulement était empreint de pudeur et d’une certaine grâce. Les mots deviennent inutiles lorsqu’arrive la fin du film. Se taire devient une nécessité absolue tant la décharge émotionnelle accompagne chacun de nous. C’est un choc au cœur et aux tripes, les mots comme les images nous vrillent les sens et l’on ne peut rester insensible à ce témoignage.

Il nous faut remercier la Mairie de Bordeaux et son Maire Monsieur Nicolas Florian représentée ce soir par la présence de Madame Anne Brezillon. Qu’elle soit ici remerciée pour toute l’aide apportée de manière constante à l’Amicale. Nous remercions de leur présence le Général Pellissier Commandant de la Zone de Défense du Sud-Ouest, du Général Landicheff et de notre délégué régional de la Fédération des Sociétés des Anciens de la Légion Etrangère le Général Clément – Bollée.

Nous avons été particulièrement sensible de compter parmi notre belle assemblée: les élèves de 3ème, Monsieur Bourdelet son directeur, l’encadrement et parents du Collège Saint-Fort du Bouscat à Bordeaux. Je remercie chacune et chacun de vous de sa présence car elle démontre de manière évidente votre attachement aux valeurs et vertus véhiculées par le témoignage du Commandant de Saint Marc.

Nous ne saurions oublier Secours de France en la personne d’Anna Poninska qui d’une manière réactive et efficace nous a aidé dans l’organisation logistique de cette projection.

Faut-il rappeler qu’au stade du projet ce film n’a pas reçu le soutien du Centre National de la Cinématographie et de l’image animée. Il n’y a pas eu d’écho auprès des télé diffuseurs traditionnels. Il a fallu la motivation de Blandine de Bellecombe (la fille du Commandant), il a fallu l’obstination de la réalisatrice Marcela Feraru et l'appui du directeur de la chaîne Histoire, Patrick Buisson, pour que ce projet prenne corps.

Il s’est articulé par un appel au financement qui a été lancé via une cagnotte en ligne. Cette première mobilisation, il faut le dire et le souligner a été l’œuvre de 187 personnes dont les 2/3 avaient été ou étaient légionnaires de tous grades et de tous âges. Comme en écho au Commandant qui disait que la Légion "avait été la grande affaire de ma vie".

Il s’est ensuite étoffé grâce aux premiers rushes diffusés sur les réseaux sociaux. Des appuis plus conséquents se sont manifestés au premier rang desquels l’association Secours de France et le général Jean Maurin, COMLE en titre. Il faut encore là, souligner le positionnement et la décision de cette autorité militaire qui a choisi d’évacuer du champ polémique ce film et le replacer dans le contexte et l’ambition qui est le sien : témoigner et transmettre. Cela mérite respect et gratitude.

S’il faut le redire, ce film est le témoin toujours vivant d’un esprit, d’une pensée, d’une vie de soldat. Ce film existe pour qu’il puisse être vu et diffusé à tous ceux qui cherchent un sens à leur engagement. Ce film s’adresse à celles et ceux qui sont devant des questionnements ou des interrogations.

Comme pour valoriser notre argumentation ce film a été vendu à 6000 exemplaires DVD. Il est le meilleur taux de « replay » pour un documentaire sur les différents opérateurs et plus de 1500 courriels de félicitations envoyés à la chaîne Histoire prouvent la pertinence de raconter une vie honnête. Ce film a réuni 1300 spectateurs à l’amphi Foch de l’école militaire et autant de centaines à Béziers, Bollène, Toulouse, Perpignan... Qui ont, eux aussi, transmis le flambeau.

Bordeaux aujourd’hui, par son amicale des anciens de la Légion Etrangère a rempli sa mission, celle d’avoir relayé et transmis le flambeau. Celle d’avoir réunis pour un temps des femmes et des hommes mais aussi et plus important, des enfants qui demain vont perpétuer cette transmission. C’est le devoir d’une amicale qui, au-delà de la communauté qu’elle représente, doit se positionner comme un acteur incontournable de la mémoire mais également du tissu social.

Le commandant de Saint Marc avait coutume de dire que « les témoins sont le sel d’un pays ». Soyez le sel de votre pays en vous inspirant de cet exemple et en le répandant autant de fois que vous le pourrez.

« Puisque je suis l'un d'eux, je ne renierai jamais les miens quoiqu'ils fassent. Je ne parlerai jamais contre eux devant autrui. S'il est possible de prendre leur défense, je les défendrai. S’ils sont couverts de honte, j'enfermerai cette honte dans mon cœur, et je me tairai ! Quoique je pense alors sur eux, je ne servirai jamais de témoin à charge ». Antoine de Saint-Exupéry

texte écrit et travaillé avec Jean-Luc Messager à qui j'adresse mes remerciements pour son aide et mes pensées fraternelles. Curagiù. DTK

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