La Saint-Cyrienne sauve l'honneur perdu de l'Armée
Communiqué de La Saint-Cyrienne sur le nom de promotion « Loustaunau-Lacau », supprimé par le chef d’état-major des armées et l’armée de terre, “en concertation avec la ministre des Armées” (pour ne pas dire sous la pression ?) :
Le samedi 17 novembre dernier, lors de la cérémonie de remise des Casoars à Coëtquidan, La Saint-Cyrienne a appris « qu’il avait été décidé de ne plus utiliser le nom de promotion Loustaunau-Lacau ». Depuis, les réseaux se sont animés, pour ne pas dire enflammés et, pour cette raison, La Saint-Cyrienne, par la voix de son président, fait part des sentiments qui animent cette communauté, notamment ceux qui sont en retraite et donc libérés de leur devoir de réserve.
Le premier sentiment qui a animé notre communauté est d’abord la surprise, car c’est bien la première fois, semble-t-il, qu’une telle mesure est prise dans l’histoire de Saint-Cyr. Lorsque la promotion « Maréchal Pétain », devant l’évolution de la situation en France, demanda son avis au général de Gaulle sur l’opportunité de garder son nom, celui-ci leur fit savoir « qu’un nom de promotion de Saint-Cyr est un moment de l’histoire de France. On le garde quoi qu’il arrive et on l’assume » ! Cette surprise fut renforcée par le fait que le 22 juillet 2017, le 3e bataillon reçut ce nom sur le Marchfeld, devant la ministre des Armées ; ce nom, est-il besoin de le préciser, avait été auparavant validé par le Service historique de la défense, qui porte donc une grosse responsabilité dans ce « cafouillage », puis soumis à la décision du ministre de la Défense de l’époque…. Surprise enfin, car, la perfection n’étant pas de ce monde, aucun parrain ne peut se prévaloir d’avoir été parfait, et il est toujours délicat de reprocher à un homme, qui fut un héros reconnu des deux guerres mondiales, d’avoir, à une période de sa vie, pris des décisions discutables ou eu des écrits condamnables, surtout avec notre regard d’homme contemporain.
Le deuxième sentiment que nous avons ressenti est la tristesse de voir une jeune promotion, hier fière, comme ses aînées, de son nom de baptême, et, aujourd’hui, vexée de subir une mesure, dont ils ne sont pas responsables ! Chacun de nous s’est remémoré ses jeunes années à la Spéciale. Triste aussi pour la famille du parrain, qui après avoir vu leur aïeul réhabilité une première fois par le Président Auriol en 1955, puis une deuxième fois en 2017 en donnant son nom à une promotion de Saint-Cyr, le voit ainsi humilié…Et triste enfin, car tout ce qui touche à Saint-Cyr est toujours « électrique », et laisse rarement les médias indifférents, ce qui risque encore d’exacerber la polémique.
Mais, avec le recul, il faut aussi savoir raison garder, notamment nous les anciens, qui, avec le recul et hors hiérarchie, pouvons porter un regard libre, serein et complémentaire : cette décision aura un impact temporaire, à savoir les quelques mois restants, pour finir la scolarité ; cette mesure, aussi vexatoire soit-elle collectivement au niveau d’une promotion, l’est en fait moins individuellement. Nous savons tous qu’en fin de compte, ce qui fait le caractère et l’identité d’une promotion de Saint-Cyr est avant tout sa communauté humaine et sa cohésion, ainsi que la personnalité de ses saint-cyriens et de leur Grand Carré ; le nom, au-delà du mythe du parrain, devient progressivement un marquant ! A cet égard, et en toute honnêteté, nous serions étonnés si l’on demandait à de nombreux saint-cyriens d’écrire une simple page sur la vie de leur parrain…Enfin, Saint-Cyr, avec sa riche histoire, permet chaque année au 3e bataillon de choisir un nom de promotion et doit veiller à garder cette longue et belle tradition ; et ce n’est pas un cas malheureux qui pourrait y mettre fin !
La Saint-Cyrienne, de son côté, n’oubliera pas ses jeunes et restera aux côtés de la promotion dans les mois qui lui restent à Saint-Cyr. Dès leur sortie de la Spéciale, elle sera heureuse d’accueillir au sein de l’association ces officiers, dont l’épreuve actuelle aura certainement renforcé la cohésion, mais surtout qui, un grand soir, ont reçu comme nom de baptême « Loustaunau-Lacau » !
Le Général d’armée (2s) Bruno Dary, Président de La Saint-Cyrienne
Merci mon Général d'avoir eu le courage de sauver l'honneur de l'armée, que d'autres ont perdu et souillé.