Hommage tardif au Corps médical
Pourquoi a-t-il fallu attendre que le chaos frappe à notre porte pour reconnaître le caractère vital du corps médical ?
Les propos du Premier Ministre constituent a minima un triste aveu d’impuissance et au pire la reconnaissance implicite d’une faute grave.
Après des mois de grèves massives accompagnées de revendications nationales éteintes dans le silence de l’indifférence politique, le corps médical a été humilié, écrasé, et rejeté au rang des bannis de la République.
Leurs représentants ayant été réduits à de simples éléments perturbateurs, considérés avec dédain comme ceux qui n’ont pas à protester, qui doivent garder le silence, et in fine qu’il convient de museler car ils sont les empêcheurs de tourner en rond du service public.
La déflagration provoquée par les démissions massives de leurs fonctions administratives de plus de 1000 médecins n’y changera rien. On continuera de les « prendre pour des imbéciles » comme ils le clament eux-mêmes à raison.
Ils dénoncent la déliquescence de l’état de l’hôpital, le manque de moyens et partant l’absence de reconnaissance de l’Etat.
Rien n’y fait. Tous les appels au secours du corps médical n’ont pour écho que le silence assourdissant d’un Etat qui a d’autres préoccupations et qui ne porte pas le moindre intérêt à la vie de ces dizaines de milliers d’infirmiers, d’aides-soignants et de médecins.
Après tout, tout va bien.
Pourquoi les aider ?
Seulement voilà, le Coronavirus frappe quelques semaines plus tard à notre porte.
Quel sentiment peut naître alors dans le cœur de toutes ces femmes et tous ces hommes, appelés au Front, en temps de « guerre », quand ils entendent le 23 mars à 20h, de la bouche du Premier Ministre , qui leur tire subitement son « chapeau » que celui-ci leur garantit de leur « fournir les armes pour se battre »…
Quelle fulgurance dans ce brusque changement d’humeur !
Il est plus que surprenant de constater l’aisance avec laquelle ce revirement s’est soudainement opéré alors que ces derniers étaient si mal traités durant les nombreux mois qui ont précédé l’épidémie, le gouvernement demeurant insensible à toutes leurs prières plus que légitimes et laissant ces professions exsangues, sans moyen, épuisées moralement et physiquement dans le désintérêt politique généralisé,
J’insiste sur ce point car il ne faut pas l’oublier.
Que peuvent-ils ressentir quand ils découvrent qu’entre 2009 et 2020, le nombre de masques FFP2 est passé de 500 millions à 5 millions ?
Envoyés comme chair à canon pour accompagner, aider, et sauver nos malades, sans armes, sans protection, nus, j’imagine que leur indignation n’a d’égal que leur détresse.
Souvenez-vous : pendant de nombreuses semaines, on entendait claironner partout : « non le masque est inutile pour un individu non infecté » !
La plaisanterie est de mauvais goût.
Ce mensonge, qui constitue une insulte au bon sens puisqu’un masque de qualité type FFP2 empêche aux gouttelettes contenant le virus d’être inspirées par son porteur (puisqu’il filtre 94% des particules présentes dans l’air), cache une autre réalité : nous n’avons pas de masques pour vous, français…
Et hier soir, le Premier Ministre de finalement reconnaître : « je comprends que tout le monde souhaite un masque dans la population »…
Seulement nous n’en avons pas car non seulement nous avons confié à la Chine la production de cet élément ultra-stratégique, mais surtout nous avons décidé d’éliminer dans sa quasi-totalité notre stock…
Conséquence : nos « militaires » soignants partent en guerre sans casque, sans bouclier, sans armure.
Et sans arme, puisque le gouvernement tergiverse à l’idée d’utiliser la seule dont nous disposons apparemment.
Car nous avons tous découvert en même temps que le mot chloroquine le look sympathique d’un professeur iconoclaste « ringardisé » par un parterre de technocrates déconnectés de la réalité alors qu’il est apparemment le seul à pouvoir sauver d’innombrables vies…
Hommes et Femmes de Santé, nous vous rendons hommage car vous exercez à l’évidence le plus beau métier du monde !