Homo Sapiens - Home Deus - Résumé N°2 - Bonheur et conscience

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Introduction

Le 1er tome nous a donné un aperçu de l’histoire de l’homme et de quelques futurs possibles. Cet exposé ne parlait pas du tout de l’homme, de ce qu’il est, de ce qu’il ressent, de son fonctionnement interne, en groupe, etc..

Ce tome va se centrer justement sur l’homme et des notions telles que le bonheur, la conscience, le libre arbitre, l’âme, etc. 

Quelques rappels importants

·      Les transitions se font toujours par étapes, rarement d’un coup, et donc l’ancien système cohabite avec le nouveau et parfois très longtemps. Ce qui peut donner une certaine impression de confusion.

·      Dans les sociétés humaines, des hiérarchies se retrouvent fréquemment (blanc – noir, homme – femme) et, même si elles sont basées sur des mythes, elles sont tenaces. Beaucoup de théories ont été exprimées pour expliquer ces phénomènes, mais pour l’instant aucune conviction ne fait l’unanimité.

·      La contradiction n’est pas un problème pour l’homme. Même si de temps en temps, nous relevons nos contradictions, il est important de noter que l’homme vit avec et s’en accommode très bien. Il peut être à la fois chrétien et chevalier, alors que le « Tu ne tueras point » du chrétien ne peut s’appliquer au chevalier. (voir plus loin sur les « moi »)

Au cours de l’histoire, le constat est que la biologie permet alors que la culture interdit. En effet, nombre de nos possibilités biologiques nous sont interdites uniquement pour des raisons culturelles, qui changent régulièrement. Un exemple en est l’homosexualité qui était une norme sous les grecs anciens et les romains, qui a été interdite, voire pire, un peu partout et qui, de nos jours, revient.

Evolution collective et individuelle

Le secret de la domination de l’homme sur la planète ? La coopération souple (pas comme les fourmis) entre ses membres. Chacun garde un certain degré de latitude.

Le succès collectif va souvent de pair avec la souffrance individuelle. En tout cas, la réussite du groupe ne présume pas du bonheur de chaque individu du groupe. Lors de la révolution agricole, les hommes travaillaient plus que lorsqu’ils étaient chasseurs-cueilleurs. De nos jours, la population qui travaille, malgré les succès matériels, est en souffrance (problèmes de dos, burn-out, etc.)

Les animaux aussi sont des victimes dans la révolution agricole. Les animaux les plus nombreux aujourd’hui (bovins, ovins et poulets) sont ceux qui ont les conditions de vie les plus dures (séparés de leurs parents à la naissance), les moins « naturelles », et sont aussi les plus maltraités. Les besoins émotionnels des animaux ne sont pas pris en compte, car contraires aux orientations prises par l’agriculture, mais l’homme justifie son comportement par les religions théistes qui placent l’homme au centre de l’univers (et donc au-dessus des animaux).

Les choix ne se font pas au bénéfice de tous les hommes: nous n’avons pas de balance objective pour mesurer l’atteinte des objectifs, si tant est que les objectifs aient été fixés…

Dans les évolutions, comme dans la vie, il n’y a pas de justice. Les pauvres sont toujours les premières victimes d’un désastre ou d’un changement.

Réflexions sur l’homme

On parle de nous comme des individus, mot qui veut dire indivisible. Or c’est un mythe. L’homme n’est pas un tout unique, il est composé de plusieurs parties et de plusieurs niveaux qui cohabitent[c5] , d’où notre complexité et notre incohérence.

Nous ne savons pas à l’heure actuelle faire le lien entre notre réalité biochimique (cerveau) et les mythes intersubjectifs (Dieu, nations, entreprises) que nous créons.

Il est où le bonheur ?

Le bonheur est toujours cité comme un des objectifs de l’homme et de l’humanité. Le bonheur est difficilement quantifiable et très compliqué à établir.[c6] [r7]  La quête du bonheur est une chose, mais comment comptabiliser le bonheur ? Il est difficile de faire la part des choses entre des conditions objectives (ce que j’ai) versus des attentes subjectives (j’ai ce que je veux). Certaines personnes sont naturellement heureuses, d’autres moins, résultat de la loterie génétique.

Le bonheur ne peut pas être permanent. Une fois la « bouffée de bonheur » (ou de malheur d’ailleurs) passée, l’expérience montre que l’équilibre initial reprend ses droits.

Pour le Bouddhisme, la recherche du bonheur permanent est de renoncer aux plaisirs. Or les plaisirs font des « sautes » dans la courbe du bonheur, mais ne changent pas le niveau de bonheur intrinsèque.

Le bonheur de l’homme est surtout le reflet de l’équilibre chimique du cerveau[c8] [r9] . Ce bonheur peut être manipulé de nos jours par des médicaments ou par des drogues.

En toute conscience

Parler de l’homme sans parler de conscience est impossible. Sur ce sujet, nous avons très peu de connaissance : comment les phénomènes biologiques objectifs (le cerveau, le sang, les nerfs) créent des sensations subjectives (douleur, faim, etc.).

Quel est le rôle de la conscience dans notre vie, dans notre survie ? Que se passe-t-il dans l’esprit qui ne se passe pas dans le cerveau ?

La conscience est mal étudiée et nous sommes ignorants sur ces questions.

Les animaux ont le potentiel pour être conscient, mais nous n’en avons pas de preuve à ce jour.

Les états de conscience des animaux sont-ils les mêmes que les nôtres ? Une chauve-souris qui utilise l’écholocalisation a-t-telle la même conscience du monde que nous ? Surement pas.

Les objets, l’inorganique, les robots pourront-ils être doués de conscience un jour ? Seule la science-fiction (lois de la robotique d’Asimov) nous apporte des réponses, et encore plus de questions…

Objets inanimés avez-vous donc une âme ?

Une des croyances fortes dans les religions et sociétés humaines est celle de l’âme éternelle. Cette notion n’est pas compatible avec la théorie de l’évolution. En effet, l’âme n’est pas une évolution, elle existe de tout temps et doit exister jusqu’à la fin des temps, et donc n’est pas sujette à changements.

Le rejet de la théorie de l’évolution (rejet particulièrement fort aux USA) par les croyants en une âme éternelle vient de cette incompatibilité.

Libre arbitre, et moi et moi et moi

Nous pensons et revendiquons que nous sommes libres. Or notre libre arbitre est un mythe.

Pouvons-nous choisir nos désirs ? En fait très peu et d’ailleurs ils peuvent être manipulés. Tout comme le bonheur, nos désirs peuvent être manipulés[c15]  par la chimie, par des électrodes, etc.

Nous avons 2 parties dans notre cerveau et 2 « moi » différents coexistent en nous : le moi expérimentateur (cerveau global) et le moi narrateur (cerveau gauche uniquement). Chacun a ses particularités et nous sommes le résultat de leurs interactions permanentes.

Le Moi narrateur est celui qui raconte les histoires. Il est aveugle à la durée, il juge nos expériences sur un modèle « sommet – fin ». Le souvenir d’un traumatisme, d’une douleur par exemple est notée suivant cette échelle. Pour changer l’expérience vécue, le temps n’est pas un paramètre important, il faut changer soit le sommet (la douleur la plus importante), soit la fin (apporter une expérience gratifiante à la fin, comme le bonbon chez le médecin).

Le moi expérimentateur constate ce qui est « réel » mais qui n’a pas forcément de sens pour l’homme : je constate que j’ai perdu une jambe à la guerre, que mon pays a perdu la guerre et que je ne suis pas reconnu dans les combats que j’ai menés et que je mène encore.

Le moi narrateur, lui, nous fait vivre avec des fantasmes, car il veut donner du sens à notre souffrance. C’est ainsi que l’homme ne sait pas arrêter un projet ou une guerre de plus en plus couteuse. Nous continuons coûte que coûte, afin de justifier notre « investissement » initial. Nous ne pouvons pas nous dire « Ils sont morts pour rien » ou « nous avons fait tout ça pour rien ». Il nous faut une conclusion heureuse, quel qu’en soit le prix.

Le Moi expérimentateur est d’ailleurs rarement consulté dans les décisions. Le moi narrateur prend le dessus, car c’est lui qui tisse le fil de l’histoire.

L’existence de ces 2 moi crée en nous une dissonance cognitive : croire une chose dans un endroit (laboratoire) et une autre dans un autre endroit (parlement).

Sociétés humaines

Quelques mots sur la société des hommes pour compléter la vision sur les « individus » qui la composent.

Un phénomène important est qu’il n’est pas possible d’extrapoler le comportement individuel sur des comportements de masse. Les relations inter individus existent en égalitaire en un pour un, mais pas dans les sociétés.

Famille je vous aime… ou pas

Une des évolutions de nos sociétés depuis le début de l’histoire de l’homme est l’effondrement des groupes, et notamment de la « famille » (au sens plus ou moins étendu). Nous vivions dans des groupes familiaux, des tribus, des communautés, des villages et la solidarité jouait à plein. Maintenant, l’état se substitue de plus en plus à la famille et il prend soin de nous. Mais pour nous manipuler. Pour faire de nous ce qu’il veut, car c’est en groupe que nous sommes plus forts.

L’état fournit la nourriture, la protection, les aides sociales, etc. Maintenant, les gens se tournent de plus en plus vers l’état pour toujours plus d’aide et de soutien (maladie, vieillesse, etc.).

L’état intervient même dans ma famille, dans les relations parent-enfant (interdiction de la fessée par exemple). Pour le meilleur et pour le pire.

La société propose aux hommes de construire des communautés imaginaires plus fortes que la famille (via les applications, les jeux vidéo, etc.).

La violence en question

L’histoire nous démontre que les violences entre individus étaient monnaie courante. Pas uniquement les guerres, mais les violences à tous les niveaux de la société, la loi du plus fort prévalait. Femmes, enfants principalement étaient soumis à cette violence régulière et souvent mortelle.

L’interventionnisme de l’état a permis de diminuer grandement cette violence dans nos sociétés et dans les cercles familiaux notamment.

Nous vivons une époque de paix, récente. La violence tue de moins en moins, de moins en moins de guerre sont déclarées.

Une double raison explique cela : la « paix atomique » (ou nucléaire aussi appelé équilibre de la terreur) et le fait que la paix soit plus lucrative que la guerre.

Nous mettrons à part le terrorisme qui cherche nos réactions. Il est en effet trop faible pour abattre nos empires, mais il cherche à nous faire réagir de la mauvaise façon, et c’est nous qui causerons les dégâts : l’attaque du 11 Septembre a abouti à la réaction américaine qui a déstabilisé le Moyen-Orient où Daech a pu s’installer et prospérer. Sans cette réaction, les états présents (Irak, Lybie notamment) étaient trop forts pour être menacés par le terrorisme.

Humanité et écologie

Les hommes et leurs migrations au cours de l’histoire sont responsables de la disparition des grands animaux dans les territoires envahis : Australie, Madagascar, Grand Nord (mammouths), etc.

Ce carnage continue de nos jours sur une échelle impressionnante. C’est a priori une des menaces les plus importantes pour la survie de notre espèce.

Les conséquences et la conclusion

Des conséquences

Le fil de l’histoire va vers la consolidation, la mondialisation. Souvent dans les sociétés humaines, la classification entre « Eux et nous » est présente. C’est une tendance naturelle à avoir peur de l’inconnu, de l’autre. Plus la mondialisation progresse, plus les différences s’estompent.

Le progrès n’engendre pas le calme, nous sommes de plus en plus stressés. La science n’a pas apporté de réponse au problème du sens (de la vie). Mais contrairement à certaines prévisions, donner du sens à la vie sans se baser sur un pouvoir cosmique / divin n’a pas provoqué un effondrement total. La science moderne a changé les règles du jeu, mais elle ne remplace pas les mythes par des faits. Elle peut même les renforcer. La science pourra donc créer des dieux…

Comment devons-nous juger les résultats d’un système ? Surtout lorsque nous sommes nous-mêmes dans le système. Les histoires que nous (nous) racontons sont des outils, mais ne doivent pas devenir des buts et des étalons. Or l’homme est doué aussi pour faire correspondre la réalité et ses mythes et non l’inverse.

Conclusion de ce tome

Nous constatons que nous avons encore beaucoup à apprendre et à trouver sur nos modes de fonctionnement et notamment internes : notre conscience, ses états et niveaux, nos « moiS », le bonheur, la chimie du cerveau sont autant de sujets qui restent à découvrir.

Allons nous écouter nos voix intérieures ou au contraire les faire taire ? Juste jouer avec ? Comment allons nous manipuler, guérir ou améliorer notre fonctionnement ?

Quelles sont nos prochaines histoires ? Quels nouveaux dieux ?

Le changement est incessant et l’avenir façonné par un petit nombre de visionnaires (pas par les masses). Qui seront les prochains ?


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