Humain+ IA = Combinaison gagnante?
Les commentaires sur ChatGPT pullulent et j’y suis bien entendu attentif, en tant que responsable d’un média technologique et en tant que rédacteur. Et, comme à chaque avancée en intelligence artificielle, on assiste à la même séquence. Les premiers s’effraient que des métiers vont disparaître; les suivants disent qu’il n’en est rien ou que de nouvelles professions vont émerger et rééquilibrer l’affaire. Et les derniers closent le débat en affirmant avec assurance: «ce n’est pas l’IA qui gagnera contre l’humain, mais l’humain avec IA qui gagnera contre l’humain sans IA».
A quoi ressemble donc, cette combinaison gagnante humain-IA? Très concrètement, l’emploi de ChatGPT pourrait signifier pour ma part de pouvoir produire les contenus les plus simples en plus grande quantité ou de disposer de plus de temps pour des articles approfondis. Mais aussi de passer moins de temps à choisir, comprendre et rédiger mes sujets, et davantage à bien formuler mes requêtes au bot et à corriger ses outputs (la compétence la plus importante dans le futur?). Et enfin d’accepter de publier des contenus «sans auteur» dans un style plus stéréotypé.
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Pour le manager, le recours à des outils de people analytics (sujet auquel ICTjournal consacre son dernier numéro) offre d’autres sources d’information et d’analyses sur l’état de ses équipes et un moyen aisé de leur envoyer des conseils et autres coups de pouce personnalisés. Mais il pourrait aussi voir ses compétences managériales perdre en importance et adopter une gestion en pilotage quasi-automatique où il ne fait plus que répondre aux nudges prodigués par les algorithmes.
Si je songe à d’autres professions, la collaboration IA-humain me semble bien souvent se caractériser par ces mêmes traits: d’un côté une production en hausse et plus standardisée, de l’autre une évolution du métier où l’on se consacre davantage à interagir avec la machine qu’à exercer sa pratique et développer ses compétences spécifiques. Généralisée, cette évolution est aussi de nature à niveler les différences entre les métiers, chacun devenant avant tout un spécialiste de l’interaction avec la machine - les reconversions seront peut-être plus simples… A mon sens donc, en terme de productivité l’humain avec IA gagne peut-être, mais c’est un humain diminué dans son expertise, son autonomie et son épanouissement.
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1 ansMerci Rodolphe Koller. Super article et qui fait echo à mon propre parcours autour de ChatGPT : "moins / plus / avec". Mes premières conclusions quant à son usage sont qu'il agit comme un compagnon de route sur un sujet à traiter. Dans mon métier du consulting, il me permet avant tout de challenger mon approche, mon argumentaire sur les sujets que je traite agissant comme un second avis (d'expert ?) ou comme un collègue qui me permettrait d'avoir une perspective complémentaire sur le sujet en question. A ce titre donc je parlerai plutot "d'Humain augmenté" - comme les moteurs de recherche sur internet nous ont permis de trouver l'information plus vite et d'être plus "efficace" - Le risque, est d'avoir a terme une info "biaisée" ou pire "sponsorisée"(dans un monde capitaliste) voir "propagandisée" (dans un monde totalitaire) A quand un modèle économique ou le bot répond via une rétorique basée sur des mot clés adwords ...? :( Note : Il est aussi interessant de voir que la Chine veut bloquer ChatGPT et proposer sa propre alternative. Après celle des réseaux sociaux, la "guerres des bots" semble belle et bien lancée Merci pour le partage :)
Senior Manager chez House of Policy
1 ansRodolphe Koller