Inconnue Chinoise
Le rallie de fin d’année semble bien lancé. Dans le meilleur des mondes boursiers, les résultats sont bons et meilleurs que prévu et rien ne devrait entamer cette bonne humeur au cours des prochains mois. Le fameux FOMO (Fear of missing out) va continuer de porter les actifs à risque et principalement les actions.
Risques et dissonances ne manquent pas : tension sur les prix, pénuries de produits mais aussi dans de nombreux secteurs de main d’œuvre. Bien documentés, ils ne semblent pas de taille à casser l’ambiance. Dans le jargon boursier, ces risques sont dans les cours.
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La vraie question concerne la Chine et son rôle global dans la croissance. C’est la locomotive Chinoise qui a tiré le monde en dehors de l’ornière de la grande crise financière de 2008 avec ses 8-10% de croissance annuelle. Dans l’intervalle, la Chine est devenue un marché décisif pour de nombreux secteurs clefs : luxe, tourisme, infrastructure. L’avancée inexorable de la Chine dans l’économie de marché était le narratif principal de la hausse globale des actions. En 2017, à la conférence de Davos, le Président Xi Jinping, à la surprise générale s’était fait le chantre de la globalisation. En 2021, il a introduit le concept de « co-prospérité » et orchestré ce qui ressemble de plus en plus à une reprise en main autoritaire et centralisatrice. Ce retour aux fondamentaux égalitaires communistes semble bien reçu par le parti et par une majorité de la population. Pour Xi Jinping elle devrait ouvrir la porte à un troisième mandat.
Mais, comme on le sait du Japon, il est difficile de contrôler une bulle immobilière sans casser les œufs de la croissance. Au sein du Parti, il y a débat non sur le remède mais sur les dosages. La Chine est-elle en train de changer de modèle économique ? Quel sera le prix à payer pour que les nivaux exorbitants de l’immobilier ne deviennent pas un facteur d’exclusion pour une partie de la population ? La réponse n’est pas claire et sans doute pas encore tranchée au sein du parti et du gouvernement central. Ce qui est clair c’est que la globalisation enchantée du discours de Davos en 2017 est en train de passer de mode.
Conseil en Gestion de Patrimoine Directeur Général Associé
3 anstoujours clair et bref. Ce n'est pas facile et pourtant nécessaire. Bravo continue de faire profiter de tes réflexions.